Mais passez-donc la balle à Anthony Davis !

Intenable en attaque quand il est mis dans le rythme, Anthony Davis DOIT toucher plus de ballons et prendre plus de tirs chaque soir pour que les Pelicans gagnent.

Mais passez-donc la balle à Anthony Davis !
C'est fou à quelle vitesse Anthony Davis a été relégué du rang de superstar à celui de "il est fort mais peut-être pas aussi fort que prévu". Il n'a suffi que de quelques mois et un début de catastrophique des New Orleans Pelicans, combiné au départ historique de Stephen Curry et des Golden State Warriors, pour que le mono sourcil le plus célèbre de la NBA soit jeté aux oubliettes. Davis a reçu à peine plus de 400 000 suffrages pour le All-Star Game - presque un million de moins que l'an passé - et a même terminé derrière Enes Kanter (et plein d'autres) au vote des fans. Il fut une époque très, très récente où il était encore adoubé par toutes les stars de la ligue, où il était encore présenté par Kevin Durant himself comme le "prochain MVP". Les articles élogieux à son sujet se multipliaient, autant sur BasketSession que sur d'autres sites. Jeudi soir, jour de la deadline, le Times Picayune, journal local en Louisiane, osait même demander à ses lecteurs contre quel(s) joueur(s) ils seraient prêts à transférer A.D. Une infamie. [superquote pos="d"]Anthony Davis a reçu moins de votes qu'Enes Kanter au ASG ![/superquote]La performance d'hier soir vient soudainement rappeler à tous les amateurs de basket à quel point l'intérieur longiligne des Pelicans est MONSTRUEUX sur un parquet. Nous aussi, en quelque sorte, surfons sur la vague de sa performance pour évoquer le cas de l'un de nos chouchous que nous avons finalement peu mis en lumière ces derniers mois. Déçus des performances de New Orleans ou éblouis par celles d'autres stars, nous avions laissés Davis de côté (petit coup de teasing : un article lui est tout de même consacré dans le prochain REVERSE). Cette saison devait être la sienne. Celle de sa franchise, annoncée comme candidate au Big Four à l'Ouest. Les blessures des cadres, le temps d'adaptation nécessaire suite à un changement de coach et la densité de la Conférence ont finalement eu raison des ambitions des Pelicans. Avions-nous visé trop haut ? Nous étions-nous laissés emporter par nos émotions ? Avant de "l'oublier" trop hâtivement, avions-nous fait l'erreur d'avoir érigé Anthony Davis au statut de nouveau visage de la NBA trop rapidement ? Sa performance historique d'hier soir vient nous rassurer sur le niveau de jeu stratosphérique du jeune natif de Chicago. A 22 ans, il est devenu le deuxième joueur le plus jeune de l'histoire à cumuler plus de 50 points et 20 rebonds dans le même match (le plus jeune étant Bob McAdoo, dont le fils joue aux Golden State Warriors cette saison). 59 points et 20 rebonds. 24/34 aux tirs. 2/2 derrière l'arc et 9/10 aux lancers-francs. Des statistiques dignes du jeu NBA 2K, le tout au niveau "rookie". Le gamin des Pelicans est le seul joueur, avec Shaquille O'Neal, à avoir dépassé la barre des 55 points et 20 rebonds au cours des trente dernières années. Cette prestation d'anthologie, aussi appréciable soit-elle, nous donne envie de passer un coup de gueule. Une question : à quel moment les Pelicans vont-ils se décider à laisser leur meilleur élément shooter 20, 25, voire 30 fois par match ? Quand finiront-ils par trouver une solution pour alimenter en ballons un joueur aussi dominant par sa polyvalence, sa technique et ses qualités athlétiques ? Davis est le septième meilleur marqueur de la NBA (24,3 points) mais il tente moins souvent sa chance que les autres membres du grand huit (18,4 tirs par match). Pourtant, l'abreuver de ballons est un gage de succès pour New Orleans. La star a dépassé les 20 tickets shoots à 24 reprises cette saison et les Pelicans se sont imposés par douze fois, soit un bilan de 50% tout de même correct si l'on prend en compte les blessures de certains cadres (Tyreke Evans out pour la saison, Jrue Holiday limité en minutes). Sur ces 24 matches, il a affiché 29,4 points et 11 rebonds de moyenne, sans pour autant forcer son talent (49,7% de réussite aux tirs). [superquote pos="d"]Le retour en force de Jrue Holiday facilite la vie de Davis[/superquote]'Brow' a planté quelques paniers assez incroyables hier soir et il est évident qu'il ne sera pas toujours aussi adroit mais le garçon demeure une formidable machine à marquer des points. Il est fort près du cercle, il excelle en transition et sur pick&roll et il a développé un vrai tir à mi-distance. Il peut marquer dans différentes positions et face à n'importe quel adversaire. Encore faut-il simplement qu'il touche la ballon. Qu'il la touche le plus souvent possible.
"On a fait l'effort de le servir dans l'espace et Jrue (Holiday) a fait du super boulot pour ça", commentait Alvin Gentry, le coach des Pelicans.
Servir Anthony Davis devrait être la priorité absolue de New Orleans chaque soir. Et Gentry souligne justement l'apport de Jrue Holiday, en passe de revenir au niveau de jeu qui était le sien lorsqu'il dirigeait l'attaque des Philadelphie Sixers (et glanait au passage une sélection au All-Star Game). Inspiré depuis plusieurs semaines, le meneur est l'un des seuls joueurs de l'équipe réellement en mesure de mettre sa star en bonne position et son retour en forme devrait faciliter la tâche de Davis. On comprend mieux pourquoi la franchise a rebuté toutes les offres pour Holiday à l'approche de la deadline. Leur tandem est l'avenir des Pelicans et, même si la tâche s'annonce compliquée voire impossible, il devrait partir à la conquête d'un spot en playoffs. New Orleans est à un peu plus de cinq "victoires" de la huitième place. Une hypothèse d'une qualification encore impensable il y a quelques jours. Nous avons fait l'erreur "d'enterrer" Anthony Davis trop rapidement une première fois. Ne comptez pas sur nous pour le faire une seconde fois...