Pourquoi la saison NBA est trop longue et pourquoi ça ne changera pas

Même réduite à 72 matches, cette saison compressée pointe du doigt un problème évident en NBA. Mais ça ne va pas bouger.

Pourquoi la saison NBA est trop longue et pourquoi ça ne changera pas
C’est une saison spéciale. Mais pas nécessairement dans le bon sens du terme. Parce que c’est, évidemment, une époque très particulière de nos vies avec cette épidémie de COVID-19 qui chamboule tout, qui brise les habitudes et les repères. On peut déjà s’estimer heureux qu’il y ait encore du basket que la NBA parvienne à maintenir son championnat. Tant mieux pour tous les acteurs du milieu et aussi, bien sûr, pour nous, journalistes ou passionnés. La ligue a donc opté pour un exercice raccourci à 72 matches mais compressé sur sept mois, playoffs inclus. Ne vous fiez pas au nombre de rencontres, le rythme est probablement plus intense en cette année qui est, encore une fois, un peu hors du commun en raison du contexte sanitaire. Du coup, l’intersaison était terriblement courte pour certaines franchises – 77 jours pour les finalistes Los Angeles Lakers et Miami Heat – ou très longue pour d’autres qui n’avaient pas joué depuis mars. Loin d’être optimal. La NBA ne voulait pas non plus se retrouver en concurrence avec les Jeux Olympiques, et ça se comprend. D’où l’intérêt d’enchaîner les matches le plus vite possible pour finir avant la fin juillet. Mais ces prises de positions ne sont pas sans conséquences. Comment ne pas faire le rapprochement entre les pépins physique en cascade et le calendrier infernal par exemple ? Après bon nombre de stars et d’athlètes, Jamal Murray est le dernier en date à avoir mis le genou à terre hier. Jamal Murray blessé au genou, la saison des Nuggets en péril ? LeBron James, Anthony Davis, Spencer Dinwiddie, James Wiseman, LaMelo Ball, T.J. Warren, Markelle Fultz, etc. La liste des blessures « graves » est bien longue. Et pour Josh Hart des New Orleans Pelicans, il est clair que c’est lié à cette saison NBA raccourcie. https://twitter.com/joshhart/status/1381827697484177412?s=21 Avec les matches reportés à cause des cas de COVID-19 lors de la première moitié de saison, certaines équipes jouent désormais quatre matches par semaine pour boucler leur calendrier. C’est beaucoup trop. Et ça ne sert probablement à rien de jouer autant de rencontres. En fait, cette saison, même spéciale, est peut-être le meilleur avocat en faveur de ceux qui veulent réduire pour de bon le nombre de matches (mais sur neuf mois, pas sept). Il y aurait peut-être – sans doute ? – moins de blessures. Mais au-delà de ça, ça aiderait peut-être aussi à redonner un intérêt à une saison régulière de plus en plus… lassante. Il reste une quinzaine de rencontres à disputer par équipe et ça semble déjà long. Il n’y a pas un grand suspense. Ni une vraie volonté pour chacune d’accrocher un spot plutôt qu’un autre. En fait, on pourrait retirer les dernières semaines que ça ne changerait pas grand-chose si on force un peu le trait. Jouer moins de matches, c’est peut-être aussi un gage de qualité. Non seulement parce que les meilleurs joueurs auront plus de chances de tous les disputer. Mais aussi parce que chaque duel aura plus de poids sur le classement. Ça peut même encourager à la stabilité ! Difficile de changer la moitié de son effectif du jour au lendemain s’il n’y a que 50 matches à jouer pour se mettre en jambes et créer des automatismes. Qui dit plus de stabilité dit aussi plus de fidélité des fans à leur franchise. Et tout ça mis ensemble peut avoir une influence sur les audiences. De manière positive. Maintenant, on ne va pas se mentir, ça n’arrivera pas. Ça n’arrivera pas parce que c’est évidemment une question d’argent. Moins de matches, c’est moins de sous. Moins de revenus pour les franchises et donc moins de salaires pour les joueurs. Sans parler de l’impact que ça peut avoir sur les records NBA et ceux qui les chassent, notamment un certain LeBron James…