Nicolas Batum, pas qu’une histoire de sous

Nicolas Batum a touché le jackpot, certes. Mais c'est avant tout sur le plan sportif et humain que sa décision de rester à Charlotte a du poids.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Nicolas Batum, pas qu’une histoire de sous
Lorsqu'un footballeur français signe un nouveau contrat mirobolant, les félicitations se font plutôt rares. Le cliché du type surpayé alors qu'il ne fait "que courir après un ballon" et répondre de façon mécanique et inintéressante aux médias a la vie dure. Nicolas Batum est l'un des joueurs qui avalent le plus de kilomètres en NBA. En ce sens, il court lui aussi après un ballon, d'un autre genre certes. L'annonce de son deal à 120 millions de dollars sur 5 ans avec les Charlotte Hornets a pourtant déclenché une immense vague de sympathie dans l'Hexagone, tout le monde se félicitant que ce soit lui et non un autre qui ait droit au titre de "sportif français le mieux rémunéré de l'histoire en termes de salaire". [caption id="attachment_297697" align="alignleft" width="318"] Nicolas Batum, le sportif français le mieux payé de l'histoire en termes de salaire.[/caption] Il est vrai que "Batman" a toujours fait le job, se pliant avec sérieux et généralement bonne humeur aux exigences médiatiques, tout en affichant constamment son attachement au maillot bleu. Plutôt que de sabrer le champagne pendant un mois pour fêter son confort bancaire, Batum prendra l'avion pour Manille afin d'aider l'équipe de France à se qualifier pour les Jeux Olympiques. Un paramètre qui contribuera à lui garantir une cote de popularité élevée chez ses compatriotes, tout en faisant suer à grosses gouttes son coach Steve Clifford, son General Manager Rich Cho et son célèbre boss Michael Jordan. L'explosion du salary cap (110 millions de dollars selon les dernières estimations) a permis cette ascension pécuniaire. C'est justement pour cette raison qu'il faut la relativiser et ne pas se demander si Tony Parker ou un autre sportif plus emblématique n'aurait pas mérité cet "honneur". La vraie information est purement sportive. Le meilleur basketteur français du moment en NBA a pris une décision importante pour sa carrière et c'est cela qu'il faut analyser.

Charlotte, l'environnement idéal pour lui

[superquote pos="g"]Quel joueur de cette génération n'a pas rêvé de côtoyer Jordan au quotidien ?[/superquote]Batum avait vraisemblablement la possibilité de rejoindre une équipe mieux armée, comme Golden State. Les Warriors, comme beaucoup, considèrent que le Français ne serait pas moins efficace que Harrison Barnes, lui aussi en fin de contrat, dans leur système. Plus joueur, pas forcément moins bon défenseur et au moins aussi polyvalent, Batum a tourné le dos à cette éventuelle collaboration avec les champions 2015. Idem avec Dallas, où il aurait été certain de rejoindre une organisation sérieuse et qui connaît le chemin des Finales (Mike Pietrus, si tu nous entends...). Enfin, les Lakers ont visiblement sondé sa motivation et son éventuel attrait pour les spotlights de Los Angeles. A ces trois opportunités, il a préféré jurer fidélité à une franchise qui a pris le risque de l'engager la saison passée en sachant qu'elle pourrait le perdre l'été suivant. [caption id="attachment_331075" align="alignright" width="318"] Michael Jordan est un patron présent et positif.[/caption] En Steve Clifford, il a trouvé un coach capable de le considérer comme le chef d'orchestre de l'équipe et l'un des meilleurs postes 3 de la ligue. A Portland, son talent et son profil de couteau-suisse étaient reconnus, mais il n'a jamais vraiment eu le loisir de démontrer qu'il pouvait être plus qu'une 3e ou 4e option de jeu derrière Lillard, Aldridge ou même Matthews. En Michael Jordan, il a trouvé une icône plus abordable qu'il ne le pensait et surtout sacrément bien renseignée sur ses capacités. "MJ" considère Batum comme irremplaçable et le Normand est l'un des joueurs avec lequel il communique le plus. Quel joueur de cette génération n'a pas rêvé de côtoyer l'icône au quotidien et de rentrer dans ses bonnes grâces ? Dans cette atmosphère positive bien qu'exigeante au vu des attentes du public nostalgique des années 90, Batum a enfin donné la pleine mesure ou presque de son talent. Au-delà de toute considération statistique, l'ailier tricolore a donné un bon aperçu ce qu'il était capable de faire pour changer la dynamique d'une équipe. Kemba Walker, "Big Al" Jefferson et Marvin Williams ont beau avoir un rôle important dans la belle campagne des Hornets, ils ne seraient pas allés bien loin sans le volume de jeu de leur camarade. Face à l'impossibilité de se positionner sur un joueur comme Kevin Durant, Charlotte a privilégié l'alchimie et le collectif, dans l'espoir de faire mieux que l'an passé.  Face aux incertitudes qu'aurait représenté un départ, Nicolas Batum a privilégié la stabilité et la curiosité de voir jusqu'où pourrait aller cette équipe. On hâte de le découvrir avec lui. http://www.dailymotion.com/video/x4j3i9i_nicolas-batum-sort-un-triple-double-contre-les-sixers_sport

Le top 10 des salaires chez les sportifs français en 2016

1. Tony Parker (basket/San Antonio) 19,9 M EUR 2. Karim Benzema (foot/Real Madrid) 15,3 3. Franck Ribéry (foot/Bayern Munich) 14 4. Joakim Noah (basket/Chicago) 13,3 5. Samir Nasri (foot/Manchester City) 11,9 6. Nicolas Batum (basket/Charlotte) 11,8 7. Blaise Matuidi (foot/Paris SG) 11 8. Paul Pogba (foot/Juventus) 9,2 9. Olivier Giroud (foot/Arsenal) 8,6 10. Sébastien Ogier (rallye/VW) 7,7

Les stats de Nicolas Batum

Year Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
2008-09 POR 79 18:24 2.0 4.6 44.6 0.8 2.1 36.9 0.5 0.7 80.8 1.1 1.7 2.8 0.9 0.6 0.6 0.5 1.8 5.4
2009-10 POR 37 24:48 3.8 7.2 51.9 1.5 3.6 40.9 1.2 1.4 84.3 0.9 2.9 3.8 1.2 0.7 0.6 0.7 2.2 10.1
2010-11 POR 80 31:31 4.6 10.1 45.5 1.5 4.3 34.5 1.7 2.1 84.1 1.4 3.2 4.5 1.5 1.0 0.9 0.6 2.4 12.4
2011-12 POR 59 30:21 4.9 10.9 45.1 1.8 4.6 39.1 2.3 2.7 83.6 1.4 3.2 4.6 1.4 1.5 1.0 1.0 1.8 13.9
2012-13 POR 73 38:26 4.8 11.4 42.3 2.3 6.1 37.2 2.4 2.9 84.8 1.3 4.3 5.6 4.9 2.6 1.2 1.1 1.9 14.3
2013-14 POR 82 36:02 4.6 10.0 46.5 1.8 4.9 36.1 2.0 2.5 80.3 1.4 6.0 7.5 5.1 2.5 0.9 0.7 1.9 13.0
2014-15 POR 71 33:31 3.4 8.5 40.0 1.4 4.4 32.4 1.2 1.4 85.7 0.9 5.0 5.9 4.8 1.9 1.1 0.6 1.5 9.4
2015-16 CHA 70 34:57 5.3 12.5 42.6 2.0 5.7 34.8 2.3 2.7 84.9 0.8 5.3 6.1 5.8 2.9 0.9 0.6 1.6 14.9
Totals 551 31:21 4.2 9.4 44.2 1.6 4.5 36.0 1.7 2.0 83.6 1.2 4.0 5.2 3.4 1.8 0.9 0.7 1.9 11.7
 
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