Il ne force jamais. Et pourtant, les défenses finissent par exploser. Avec son nouveau carton à 55 points face aux Clippers, Nikola Jokic a relancé une question qu’on se posait déjà à demi-mot : est-ce que la course au MVP 2025-26 n’est pas déjà en train de tourner à la formalité ?
Entre un Thunder qui marche sur la ligue et des monstres comme Shai Gilgeous-Alexander ou Giannis Antetokounmpo toujours dans le rétro, le débat existe encore. Mais match après match, le pivot des Nuggets met une pression folle sur le reste du peloton. Antoine et Shaï se sont posées la question cette semaine dans le CQFR. Debrief.
Un début de saison de cyborg
Face aux Clippers, Jokic a sorti une ligne de stats totalement irréelle : 55 points à 18/23 au tir, avec 12 rebonds et 6 passes. Il rate cinq shoots, la veille il en avait raté trois. Et surtout, il donne l’impression de pouvoir en mettre 70 ou 80 s’il décidait vraiment d’appuyer sur l’accélérateur.
Ce n’est pas juste un gros match dans le vide. C’est la continuité d’un début de saison où Denver avance tranquillement, sans bruit, mais avec une efficacité clinique : 9 victoires en 11 matchs, pendant qu’on parle beaucoup plus du Thunder, des surprises ou des équipes en crise.
Sur la saison, ses moyennes racontent la même histoire : 28,8 points, 68% au tir, 41% à trois points, 13 rebonds, presque 11 passes, et un différentiel de +15. Des chiffres qui ressemblent plus à une sauvegarde trafiquée sur NBA 2K qu’à la réalité d’une ligue censée être ultra compétitive.
Tyronn Lue avoue avoir sous-estimé Nikola Jokic dans son plan de jeu
Une domination qui a l’air “facile”
Ce qui ressort du match contre les Clippers, c’est cette drôle de sensation : Jokic ne semble jamais forcer. Il choisit ses spots, pose son tempo, punit les prises à deux, ressort quand il faut, repose quand il peut. Quand Denver a creusé l’écart, il aurait très bien pu rester sur le banc et terminer à “seulement” 40 points. On le remet pour “plier l’affaire”, il repasse une couche et le match est fini.
C’est ça qui nourrit l’idée qu’il est déjà en train de tuer le suspense : il domine sans avoir besoin de surjouer, dans une équipe qui gagne, avec une efficacité délirante. On est à ce stade de sa carrière où on prend presque ces performances pour acquises, alors qu’elles seraient historiques pour 95 % des autres joueurs.
Les autres candidats existent… mais
Évidemment, la course au MVP ne se joue pas en 10 jours. Dans la discussion, les noms reviennent toujours : Shai Gilgeous-Alexander, Giannis Antetokounmpo, et quelques autres qui peuvent s’inviter selon les bilans et les séries de victoires.
Shai empile des lignes de stats hallucinantes en trois quart-temps, pendant que le Thunder écrase tout le monde et affiche des metrics défensives et un différentiel de points de niveau historique. Giannis reste Giannis : une machine à 30/10/5, capable de retourner un match tout seul et de faire monter Milwaukee dans les hauteurs de l’Est.
Mais il y a deux éléments qui, pour l’instant, donnent une longueur d’avance à Jokic : le bilan collectif de Denver, déjà élite et le fait qu’il combine le volume statistique, l’efficacité, la création de jeu et l’impact global comme personne d’autre.
Shai et Giannis ne sont pas en train de rater leur saison. C’est juste que Jokic donne l’impression de jouer à un autre jeu.
Même un fan des Clippers a essayé de stopper Jokic en rentrant sur le terrain, en vain
Le poids du bilan et de la "normalisation" du génie
Un autre facteur va peser au fil de la saison : le regard des votants. Jokic a déjà été MVP, a déjà été finaliste, a déjà été champion et MVP des Finales. Il y a souvent une forme de "fatigue du votant" qui pousse à chercher un nouveau visage pour le trophée. Sauf que cette année, s’il continue sur ces bases, Denver est dans le top 2 ou 3 à l’Ouest ; il affiche des moyennes qui flirtent avec le triple-double à une efficacité jamais vue pour un intérieur ; et des matchs comme celui face aux Clippers où il semble pouvoir décider du sort de la rencontre quand il veut.
Bref, il va devenir très compliqué d’expliquer pourquoi le MVP serait quelqu’un d’autre. Le danger, pour ses concurrents, c’est qu’on a l’impression qu’il lui suffit de deux ou trois quarts-temps sérieux pour sceller une victoire et remplir toutes les cases du ballot : stats, impact, spectacle, bilan.
A-t-il vraiment déjà tué le suspense ?
La réponse honnête aujourd’hui : non, pas encore. On est tôt dans la saison, une blessure, un gros run du Thunder, une série absurde de Giannis ou d’un autre candidat peuvent relancer complètement le débat. Et on sait que les narratives comptent. Un joueur qui porte une équipe surprise très haut peut capter une partie des votes même avec des chiffres légèrement inférieurs.
Mais ce que Jokic est en train de faire, c’est de fixer un niveau de référence d’une violence rare. Il oblige les autres à être historiques pour seulement rester dans la conversation. Et si Denver continue à empiler les victoires pendant qu’il déroule ce genre de soirées “sans forcer”, la course au MVP risque vite de ressembler à une lutte pour la deuxième place.
Pour l’instant, la question n’est pas "qui est le MVP aujourd’hui ?", mais plutôt "qui peut vraiment empêcher Nikola Jokic de l’être dans six mois ?"
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C'est clair que la colonie de vacance du thunder semble dans la continuité de son titre et que la narrative ( le mots a la mode de la sphère NBA c'est derniers mois) semble vouloir dire que leur force est uniquement basé sur leur collectif.
Cependant je trouve que le Canadien au même titre que le serbe d'ailleurs dicte le tempo à sa guise, mais en ayant de moins bon % que le joker.
Bon le freak reste le freak, totalement inaretable offensivement, mais je pense qu'il souffrira toute la saison du bilan de ses bucks et du moins bon Collectif, malgré des stats individuel stratosphériques.
Le joker semble encore en avance mais je ne pense pas d'une majorité écrasante.
_1 Jokic
_2 SGA
_3 Giannis