Le Thunder, un sacré trésor de guerre

S'il se retrouve dépouillé après les départs de Russell Westbrook et Paul George, l'Oklahoma City Thunder a ce qu'il faut pour construire l'avenir

Le Thunder, un sacré trésor de guerre
On retiendra donc que le dernier fait d'arme de cette équipe de l'Oklahoma City Thunder, ancienne version, sera ce shoot légendaire de Damian Lillard pour les éliminer au premier tour. La troisième consécutive à ce stade des playoffs. Très cher payé pour un effectif dont la masse salariale était la seconde en NBA cette saison. On ignore encore quelles étaient les intentions des dirigeants avant cette fameuse demande de trade de Paul George pour rejoindre Kawhi aux Clippers. Avaient-ils l'intention de tout faire péter ? On l'apprendra sans doute plus tard. Dans les faits et l'état actuel des choses, la franchise est un champs de ruine. L'icône Russell Westbrook a même deserté la ville pour rejoindre le Texas et Houston. Après onze années à clamer haut et fort sa loyauté, le Brodie s'est est allé, preuve que la volonté était nette : on casse tout et on recommence. Comme si Sam Presti avait subitement appuyé sur le bouton reset. Steven Adams et pourquoi pas Andre Roberson vont sans doute suivre le mouvement dans les semaines à venir. Histoire de faire encore plus de place à Shai Gilgeous-Alexander afin qu'il se développe. Comme avant l'époque Kevin Durant, le temps sera long pour retrouver une équipe d'OKC comme un contender à l'ouest. Mais jurisprudence Boston oblige, dans son opération démolition, le Thunder a récupéré ce qui est considéré comme un trésor dans la NBA actuelle, les choix de Draft. Beaucoup, beaucoup de choix de Draft. Après tout, c'est grâce à ça que l'Oklahoma City Thunder avait rallié les NBA Finals 2012 face au Heat de LeBron. Lors du trade de Paul George, on a atteint un nombre historique de picks pour une transaction entre deux équipes. Pour Westbrook, encore des picks. Pour Jerami Grant, un petit pris au passage. Et encore, Chris Paul pourrait en rapporter d'autres. C'est sans doute pour ça que Sam Presti a accepté de récupérer l'ancien meneur des Rockets. Son plan est bien ficelé, bien préparé. Comme l'était celui de Danny Ainge avec les Celtics. Mais faisons les comptes pour bien définir ce trésor de guerre. 2020 :
  • Un premier tour des Nuggets non protégé à partir de la 11e place
2021 :
  • Un premier tour du Heat non protégé
  • Un premier swap avec les Rockets
2022 :
  • Un premier tour des Clippers non protégé
2023 :
  • Un premier tour de Miami protégé lottery
  • Un premier tour swap avec les Clippers
2024 :
  • Un premier tour des Clippers non protégé
  • Un premier tour des Rockets non protégé à partir de la 5e place
2025 :
  • Un premier tour swap avec les Clippers
  • Un premier tour swap avec les Rockets
2026 :
  • Un premier tour des Clippers non protégé
  • Un premier tour des Rockets non protégé à partir de la 5e place
Ça fait donc, si vous comptez bien et si tout se goupille bien pour eux, huit picks plus les swaps. Et tout ça sans ajouter leurs propres choix de Draft. On peut donc monter à une quinzaine de picks en sept ans ! De quoi multiplier les chances de choper une ou deux stars en devenir. Il y a bien évidemment le spectre de Brooklyn là-dedans. Quand les Nets se sont écroulés, c'est bien Boston qui avait chopé un numéro 3 de la Draft en 2016 (Jaylen Brown) plus un numéro 1 basculé en numéro 3 un an plus tard (Jayson Tatum). On peut citer également Terry Rozier, Marcus Smart.... Si on analyse encore plus loin le trade avec les Clippers, on se rend compte que Kawhi Leonard et Paul George pourront quitter le navire en 2021... Ils auront donc derrière cinq chances de récupérer une future star qui était promise à LA si les deux stars s'en vont et que les Clippers se cassent la gueule. Autre aspect que l'Oklahoma City Thunder a pris en compte, le côté de plus en plus aléatoire de la Draft. La moyenne d'âge de la Draft se rajeunissant d'année en année, les équipes mises sur des potentiels plus que sur des produits finis. C'est ce qui rend les choix plus durs à réellement estimer. Les derniers exemples Donovan Mitchell (13e en 2017) ou Malcolm Brogdon, élu ROY en étant choisi au second tour appuient cette théorie. On ne compte pas les Kawhi (15e), Giannis (15e) et Paul George (10e). Sans compter que les lycéens seront éligibles d'ici deux ans. Si Sam Presti a amassé autant d'assets, c'est également dû au manque d'attractivité de l'Oklahoma City Thunder. Petit marché, la franchise n'a, dans sa courte histoire, jamais mis la main sur un free agent de prestige. En clair, aucune star ne veut venir dans l'Oklahoma. Cela changera peut-être à l'avenir mais dans l'immédiat, Sam Presti devait mettre toutes les chances de son côté. Il doit donc tout miser sur des trades, que ce soit à moyen ou long terme, pour attirer un gros poisson. Et vu ce qu'il y a dans le coffre, le GM aura de quoi proposer de la contrepartie à ses homologues.