Pourquoi les Knicks ont tout pour retrouver les Finales NBA

New York n’a pas changé d’ambition, seulement d’outils. Avec un effectif profond, des rôles assumés et un coach décidé à accélérer, les Knicks possèdent les leviers pour franchir le dernier virage. Le cap est fixé, les raisons d’y croire aussi.

Pourquoi les Knicks ont tout pour retrouver les Finales NBA

Après un parcours en playoffs jusqu'en finale de Conférence et un été sans secousse majeure, mais avec quelques recrues de qualité, New York aborde 2025-26 avec une profondeur rarement vue au Garden et deux chefs de file installés. La question n’est plus de savoir si les Knicks sont ambitieux, mais pourquoi ils ont les moyens d’aller jusqu’au bout. Théo et Antoine ont longuement abordé la question dans le CQFR du jour.

Un noyau dur qui s’étire… jusqu’au banc

Le premier atout saute aux yeux : la rotation. Les Knicks ont aujourd’hui bien davantage qu’un cinq crédible. Ils peuvent aligner onze joueurs « playoffs-compatibles », des profils qui ont déjà montré qu’ils pouvaient aider quand l’intensité monte. L’idée n’est pas de jouer à onze en mai, mais d’avoir de quoi naviguer toute la saison, créer une alchimie sous un nouveau coach et conserver de la fraîcheur pour le sprint final.

La profondeur ne se résume pas à un empilement de noms ; elle compte parce qu’elle évite le trou d’air dès que l’un des cadres souffle, se blesse ou prend les fautes. New York ne bascule plus d’un étage à l’autre comme dans un ascenseur en panne : la qualité descend graduellement, sans fossé brutal entre titulaires et remplaçants.

Cette continuité s’accompagne d’une hiérarchie lisible. Au sommet, Jalen Brunson et Karl-Anthony Towns forment une paire de têtes d’affiche. Derrière, Mikal Bridges et OG Anunoby tiennent la ligne sur les ailes, tandis que Josh Hart et Mitchell Robinson complètent le socle avec des rôles définis. Les ajouts récents apportent des options de création et de points rapides, mais le cœur du projet reste ce qu’il était au printemps : une équipe dure, collective, et plus armée qu’hier pour encaisser les aléas d’une longue campagne.

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Deux étoiles, deux questions, et des réponses

La route des Finales passe toujours par des stars qui tiennent leurs rangs. Sur ce terrain, New York coche les cases. Jalen Brunson s’est installé dans le gotha, au moins autour du top 10-12 de la ligue. Sa taille restera ciblée, surtout en playoffs, mais son tempérament et sa dureté compensent. L’an dernier, il a tenu la cadence série après série, sans décliner physiquement au moment décisif. C’est un leader que l’on peut charger sans crainte.

Karl-Anthony Towns traîne d’autres interrogations, plus liées à l’attitude et au « Q.I. basket » qu’au talent. Le tableau n’est plus le même depuis son arrivée à New York. Sa saison y a été très solide, avec des passages décisifs jusqu'aux playoffs. Il a été moqué pour des détails, mais sur le terrain il a répondu. Si Towns reste à ce niveau, les Knicks possèdent la double menace indispensable : une tête de serpent sur le périmètre et une ancre offensive capable d’étirer, punir au poste et tenir un volume régulier.

Mikal Bridges, la clé offensive à retourner

L’autre pivot du débat se situe sur l’utilisation de Mikal Bridges. La sensation, au printemps, était claire : on n’a pas assez utilisé son potentiel offensif. Le salaire et le statut appellent davantage de responsabilités, pas seulement en « 3-and-D » amélioré. La marge de progression collective se trouve ici. Avec un usage mieux calibré — davantage de mises en mouvement, de main-à-main, de prises d’avantage en seconde création — New York gagnerait un palier sans forcer sur Brunson. Dans une attaque qui était déjà bonne en saison régulière, optimiser Bridges pourrait changer l’allure d’une série serrée.

Mike Brown, un changement de tempo… et de minutes

Le changement de coach ajoute une inconnue stimulante. Mike Brown ne va pas reproduire ce que faisait Tom Thibodeau. Le vrai test se lira sur deux axes. D’abord la répartition des minutes : des cadres habitués à flirter avec les 40+ devront accepter de redescendre. C’est rationnel pour l’équipe, moins simple à vivre pour des compétiteurs. Ensuite l’équilibre entre défense d’élite et montée en cadence offensive : accélérer sans perdre l’identité, c’est la ligne de crête.

La bonne nouvelle, c’est que la profondeur autorise cette bascule. Quand l’étage du dessous tient la route, on gère mieux les rotations, on préserve les organismes, on voit plus clair en avril. La densité devient un outil, pas une promesse creuse.

Yabusele, Brogdon, Clarkson : des recrues qui collent à l’identité

Guerschon Yabusele n’a pas signé pour les projecteurs mais pour une culture : il dit avoir été convaincu par l’esprit collectif, l’énergie et « l’âme » que dégagent ces Knicks. Son profil physique et discipliné rappelle celui des joueurs de devoir, près à se jeter sur tous les ballons, que sont Josh Hart et OG Anunoby. Jordan Clarkson apporte, lui, des points rapides et une création secondaire utile quand Jalen Brunson souffle. Ajoutés à Malcolm Brogdon, ces renforts densifient une rotation qui ne s’effondre plus au premier accroc et donnent à Mike Brown la latitude pour accélérer le tempo sans sacrifier l’identité.

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Santé, le vrai caillou… mais des amortisseurs partout

Tout n’est pas rose, et personne ne l’affirme en interne. Malcolm Brogdon reste un joueur sujet aux pépins, Mitchell Robinson aussi. Ces alertes ne datent pas d’hier. La différence, c’est qu’aujourd’hui New York n’implose plus au premier accroc. L’effectif permet de compenser sur des semaines entières sans dynamiter les habitudes, là où la moindre absence forçait auparavant des rafistolages à forte perte d’identité. Ce sont ces amortisseurs, additionnés, qui font la solidité d’un candidat sérieux.

Une ambition assumée, une pression gérable

L’argument le plus sous-estimé reste mental. À New York, la pression ne ressemble à nulle autre. En se séparant d’un coach qui venait d’atteindre la finale de Conférence, la franchise a placé la barre au niveau des Finales NBA, au minimum dans l’intention. Ce poids peut écraser. Il peut aussi galvaniser un groupe qui a adopté l’attitude de son leader. Jalen Brunson diffuse calme et exigence. L’équipe suit. La cohésion affichée au vestiaire, la continuité du noyau, la clarté de rôle, tout pointe vers une capacité à traverser les turbulences habituelles sans fissurer.

La Conférence Est n’est pas un tapis rouge, mais l’état du plateau et la stabilité des Knicks justifient de viser la dernière marche. On peut retourner l’argument : si aller en Finales n’était « pas suffisant », quel est l’objectif ? New York a choisi son camp. Cette pression est logique. Elle devient un cadre, pas une angoisse.

Pourquoi cela tient la route pour les Knicks

La thèse se résume ainsi : profondeur réelle, double tête d’affiche validée, marge offensive latente via Mikal Bridges, staff neuf qui promet du rythme sans renier la défense, et une carapace mentale forgée la saison passée. Les questions existent — usage, minutes, santé — mais elles arrivent avec des réponses concrètes et un plan de jeu qui ne dépend plus d’un fil. Dans l’Est actuel, c’est suffisant pour reprendre sa place en Finales. Et, cette fois, ne pas s’y présenter en invité surprise.

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ça serait tellement bien pour NY. J'y crois et je les encourage. Même s'il me manque Giannis dans cette équipe.
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