Pourquoi Russell Westbrook a été évincé du 5 de l’Ouest

Russell Westbrook a beau être en train de réaliser une saison défiant toute logique, ce sont James Harden et Stephen Curry qui débuteront le All-Star Game pour l'Ouest. Explication.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Pourquoi Russell Westbrook a été évincé du 5 de l’Ouest
Être en triple-double de moyenne (et pas au rabais avec 10, 10 & 10...) à mi-saison tout en maintenant son équipe dans le top 8 de la Conférence la plus relevée malgré le départ du 2e meilleur joueur de la planète ne vous garantit pas le statut de titulaire au All-Star Game. C'est le constat principal de l'éviction de Russell Westbrook du cinq de départ à l'Ouest cette nuit. Encore pouvait-il sans doute accepter de n'être que n°2 derrière James Harden au checkpoint officieux de mi-saison dans la course au MVP. Le barbu des Rockets affiche lui aussi des chiffres déments et la 3e place de Houston est un argument de poids. Mais se voir préférer Stephen Curry, l'un des hommes qui ont attiré Kevin Durant hors d'OKC, alors que le double MVP en titre fait une saison statistiquement bonne mais moins "violente" que lui doit être dur à avaler. En soi, Curry mérite lui aussi d'être starter, puisque ce qu'il réalise dans le contexte de Golden State est comparable à ses prestations de 2015 (où il avait été sacré MVP) et que son niveau reste celui d'un All-Star titulaire à défaut d'être aussi exceptionnel que l'an dernier. L'idée n'est donc pas de critiquer le Warrior, qui n'a pas à être pénalisé parce que son équipe a de nouvelles armes à sa disposition. Mais beaucoup ont logiquement tiqué en apprenant que le meneur du Thunder n'avait pas été plébiscité. Pourquoi donc Westbrook s'est-il retrouvé hors-course alors qu'il tourne à 30.6 points, 10.6 rebonds et 10.4 passes décisives de moyenne et marche sur les pas de l'intouchable Oscar Robertson ? C'est aux fans que "Russ" doit s'en prendre, s'il cherche un coupable. Les médias (avec lequel il entretient pourtant des relations un peu tendues), l'ont placé n°1 chez les guards à l'Ouest avec 93 voix, devant Harden (91) et très loin devant Curry (6),  et les joueurs, qui se sont ralliés à sa cause avec 167 voix, soit 18 de plus qu'Harden (149) et 86 de plus que Curry (63), n'y sont pour rien. Le public, qui ne détient pourtant plus que 50% du pouvoir décisionnel, l'a en revanche classé derrière ses deux "rivaux" et a du coup pesé de tout son poids dans cette affaire. Si tout le monde ou presque est sidéré par ce que réalise Russell Westbrook cette saison, le #0 n'a pas (encore) la même aura que Curry. Aujourd'hui, si l'on fait un micro-trottoir pour demander à des gens qui ne suivent pas la NBA quels joueurs ils connaissent, ils citeront à 99% LeBron James et Stephen Curry, pas forcément Westbrook, dont les exploits sont plus confidentiels que ceux du genre idéal de l'Amérique. Auprès des die-hard fans, l'ancien de UCLA passe également parfois pour un joueur à double-tranchant, fantastique individuellement, mais trop individualiste et pénalisant à long terme pour son équipe, ce qui n'a jamais été reproché à Curry. C'est ce petit déficit d'image qui lui a nui dans cette histoire. Une chose est certaine, même s'il dira le contraire en martelant que ce qui lui importe c'est de gagner des matches avec OKC, l'intéressé ne va pas bien prendre la chose. Alors qu'il donne déjà l'impression d'être en guerre ouverte avec la planète entière lorsqu'il est sur un parquet, Russell Westbrook risque de passer ses nerfs sur toutes les équipes adverses ces trois prochains mois. Une mauvaise nouvelle pour l'humanité, une bonne pour le spectacle.  
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