OKC et Russell Westbrook craquent contre les Clippers

Russell Westbrook n'a pas fait le meilleur choix en fin de match contre les Clippers et a dû entendre parler du pays dans le vestiaire.

OKC et Russell Westbrook craquent contre les Clippers
Russell Westbrook est un athlète monstrueux et un basketteur dont on se souviendra sans doute avec nostalgie dans 20 ou 30 ans. Mais on commence à se demander sérieusement si les caractéristiques de son jeu et sa personnalité collent avec ce dont a besoin Oklahoma City en 2016. Statistiquement, le meneur All-Star est une machine et tous les adversaires sont légitimement en panique lorsqu'ils savent qu'ils vont devoir limiter Kevin Durant ET le pétard ambulant qui lui sert de co-leader. Il l'a encore démontré cette nuit avec un double-double dont peu de meneurs sont finalement capables dans cette ligue (24 points et 12 passes) contre Los Angeles. En revanche, ce qu'il a aussi prouvé, c'est que sa personnalité et son envie de tout écraser sur son passage pouvaient parfois lui faire perdre sa lucidité et mettre le Thunder en péril. Déjà dans le dur après avoir dilapidé un avantage de 22 points contre des Clippers toujours privés de Blake Griffin, les joueurs de Billy Donovan ont tout de même eu presque 10 secondes pour égaliser en comblant leurs 3 points de retard. Une situation qu'ils exploitent généralement bien en servant Kevin Durant, capable de décocher des shoots par dessus n'importe quel défenseur. Ce coup-ci, Westbrook a voulu prendre ses responsabilités, ce qui est tout à son honneur. Sauf que niveau gestion du temps et analyse de la mise en place défensive adverse, "Russ" n'a pas fait dans la dentelle.

Des stats aveuglantes

L'"attack mode constant" de Russell Westbrook, dont parlait Allen Iverson pas plus tard qu'hier en interview, a ses limites. Cette action, qui aurait parfaitement pu se produire dans un game 7 d'une finale de Conférence, en est le symbole. On ne doute pas que le Californien sera capable de terrasser des équipes à lui seul ou presque jusqu'à la fin de la saison régulière et peut-être même pendant un tour ou deux en playoffs. On ne doute pas non plus de sa capacité à être une superstar dans cette ligue. Mais il y a ce sentiment latent que Westbrook est une bombe à retardement qui plombera forcément OKC à un moment-clé ou un autre et s'exprimerait mieux sans partager les tâches dans une autre franchise... [superquote pos="g"]KD : "On l'emportera grâce à notre talent sur certains matches, mais jamais contre de grandes équipes".[/superquote]Depuis le début de sa brillante carrière de soliste dans l'Oklahoma, le combo guard de 27 ans a pris 38 shoots dans les derniers instants d'un match où son équipe pouvait égaliser ou passer devant. Seulement cinq ont fait filoche et justifié sa prise de risque. La critique peut paraître injuste alors que Westbrook réalise une saison statistique délirante et sa plus aboutie (24.3 points, 10.3 passes et 7.5 rebonds de moyenne à 46% au shoot et avec 9 triple-doubles au compteur). Le motto "Let Westbrook be Westbrook" va fleurir une nouvelle fois. Mais cette dernière décision (chercher ou attendre la faute en fonçant plus ou moins dans le tas) qui semblera anodine ou presque à tout le monde, ne l'est pas tant que ça. Kevin Durant a quitté le terrain avec une mine particulièrement maussade et de la colère plein les yeux. Pas nécessairement contre son camarade de jeu, puisque l'effondrement a été collectif. Cela dit, entre les lignes, on a pu lire quelques reproches dans ses propos d'après-match. En exagérant, on pourrait croire qu'il a compris cette nuit qu'il ne pourrait jamais gagner un titre NBA dans cette configuration...
"On se fait des films si on croit que l'on peut jouer de cette manière et être une grande équipe. [...] On doit être capable d'exécuter la meilleure action possible, peu importe si le tir est raté ou non. Sinon, on l'emportera grâce à notre talent seul sur certains matches, mais jamais contre de grandes équipes", a expliqué KD dans des propos relayés par The Oklahoman.
Russell Westbrook, comme toujours pas très causant dans le vestiaire, s'est contenté d'expliquer qu'il avait tenté le coup en pensant que les Clippers allaient faire faute sur lui pour l'envoyer sur la ligne. Une analyse pas forcément erronée, puisque Chris Paul et Jamal Crawford semblaient partis pour choisir cette option avant que la précipitation de leur adversaire ne les décide à revoir leurs plans. Il y a de fortes chances que l'on oublie cette séquence dès le prochain match, après une nouvelle démonstration de vitesse et de puissance du numéro d'OKC. Mais on en reparlera peut-être à partir du 16 avril, lorsqu'il faudra expliquer pourquoi le Thunder sera à nouveau incapable de retrouver les Finales NBA.

Un petit montage qui illustre bien la scène...