Le système Spurs impossible à copier ?

Tout le monde aimerait pouvoir imiter les San Antonio Spurs. L'intention est louable mais la tâche parait franchement compliquée...

Le système Spurs impossible à copier ?
[superquote pos="d"]Longtemps, les Texans ont été considérés comme chiants, insipides et pas assez charismatiques[/superquote]Souvent copiés, jamais égalés. C'est ce qu'on dit généralement des grands de ce monde, quel que soit leur champ d'action. Mais que faire quand on ne peut même pas imiter celui que tout le monde aimerait prendre en exemple ? C'est un peu le cas des San Antonio Spurs en NBA. Longtemps, les Texans ont été considérés comme chiants, insipides et pas assez charismatiques dans la victoire par leurs détracteurs, qui mettent l'exploit individuel au-dessus de l'harmonie collective. Depuis le 5e titre de leur histoire acquis cette saison aux dépens du Miami Heat, la bande à Popovich est redevenue bankable. Ou du moins, une grande majorité du public a compris où résidait la beauté et la magie de la recette des Spurs. Forcément, parvenir à remporter autant de succès sans exploser sa masse salariale et en évoluant en plus sur un petit marché a de quoi faire des envieux. Plusieurs franchises tentent encore aujourd'hui de reproduire, à leur échelle et dans la mesure du possible, un système qui les rapprocheraient de ce que font les Spurs depuis la formation du duo Popovich-Buford. Avec 13 dirigeants ou coaches passés à un moment dans le giron texan (voir le schéma ci-dessous), la ligue est quoi qu'il en soit imprégnée de cette culture. Dégoter un franchise player aussi exemplaire et talentueux que Tim Duncan, créer une culture basée sur le désintéressement de la stat et du gros contrat, tout en ayant des recruteurs d'élite sur le plan international pour donner une tonalité différente au jeu de l'équipe... Même ceux qui n'ont jamais été sous les ordres de Pop' ou en collaboration avec "RC" ne seraient pas contre utiliser le schéma gagnant. C'est le cas de Jeff Hornacek, le coach des Phoenix Suns.
"Ils jouent ensemble depuis 12 ans. Ce serait génial de pouvoir reproduire la même chose que San Antonio, mais je ne suis pas sûr que quelqu'un soit capable d'y arriver un jour. Tim Duncan a accepté de gagner moins d'argent, Manu Ginobili et Tony Parker aussi, ce qui leur a permis de faire d'autres choses pour compléter l'équipe comme ils l'entendaient. Si vous êtes capables de trouver des gars comme eux, alors vous avez une chance. Mais je pense que c'est de plus en plus dur...", a-t-il prévenu dans le Star Tribune.
[superquote pos="d"]"Evidemment qu'on essaye tous de faire comme eux !" Jon Hammond, GM des Bucks[/superquote]Deux franchises en pleine transition pensent avoir peut-être le joueur sur lequel s'appuyer pour construire et développer un type de culture similaire : les Milwaukee Bucks et les Minnesota Timberwolves. Avec Andrew Wiggins et Jabari Parker, deux jeunes joueurs a priori humbles et au talent et à la mentalité adéquats, les deux équipes espèrent changer de visage.
"Je pense que beaucoup d'équipes veulent copier leur philosophie, c'est normal. La clé est de trouver le genre de joueurs qui peuvent vous permettre d'instaurer ça", explique Jon Hammond, le General Manager des Bucks.
"Evidemment qu'on essaye tous de faire comme eux. On veut tous bien jouer au basket  et avoir le gars qui vous permet de donner le ton, est dominant, peut vous emmener là où vous le souhaitez et est aussi bien capable de scorer et de défendre dans les moments-clés", poursuit Flip Saunders, le boss de Minneapolis.
A défaut d'être copiés à l'identique, les Spurs ont au moins donné envie aux autres franchises de modifier leur approche. Après une période où l'intérêt de l'individu a primé, il semble que les équipes souhaitent s'orienter sur un modèle de construction stable et partageur.
"Avec cette victoire de San Antonio, j'espère que l'on va de nouveau mettre en valeur le concept de jeu en équipe qui a été magnifié par les Spurs. C'était une merveilleuse manière d'envisager le jeu. Il y avait certes des actions individuelles de classe de leur part, mais cela restait nettement moins beau à voir que cette philosophie axée sur la beauté du jeu d'équipe", a déclaré Isiah Thomas, qui n'a pas forcément transformé ses souhaits en actes lorsqu'il officiait du côté de New York...