A la recherche du bonheur
La suite ? Stephen Curry voit sa troisième saison en NBA perturbée par le lock-out. La pré-saison a finalement lieu en décembre. Golden State affronte Sacramento, où Jimmer Fredette se présente face à lui, réalise un crossover et laisse son adversaire direct sur le carreau. Les coéquipiers de Curry le raccompagnent au vestiaire. Entorse de la cheville droite, encore. Puis la saison peut débuter. Dès le deuxième match des Warriors, le meneur rechute, après avoir inscrit 21 points et distribué 10 assists dans la victoire de son équipe face aux Bulls. Tout ira ensuite de mal en pis : Stephen Curry ne dispute que 26 matches sur les 66 de son équipe. Résultat : une opération par arthroscopie à la cheville droite. Pas de quoi décourager la franchise d'Oakland, qui a confiance en son talent. Peut-être moins dans son aptitude à jouer les piliers. Malgré les doutes, à l'été 2012, elle lui offre tout de même une extension de 4 ans à hauteur de 44 millions de dollars. Un pari osé, qui s'avérera gagnant. Le meneur, lui, veut mettre fin à l'hémorragie. Il opte finalement pour une chevillère de la firme Zmast, implantée en Californie et d'origine japonaise. Un choix salvateur.« Je coupe plein de trajectoires différentes durant les matches et je me sens en sécurité quand j'ai mon pied dans cet appareil », explique « Baby Face » à NBA.com, pour qui la chevillère a eu l'effet d'une potion magique, et qui joue désormais le rôle de VRP de la marque. « Je sais que mon pied n'ira nulle part et c'est un sentiment rassurant. »[youtube hd="1"]https://www.youtube.com/watch?v=jn0sLhDkBzk[/youtube] [youtube hd="1"]https://www.youtube.com/watch?v=LLYjPdz7XMo[/youtube]
Bienfaits et méfaits du syndrome yo-yo
C'est bien cet appareil qui permettra à son talent de ne pas être gâché par les caprices de ses chevilles. Au point que la renaissance semble immédiate, totale et définitive. Avec une chevillère à chaque pied, Stephen Curry brille durant la saison 2012-2013. Il termine avec 23 points, 7 assists, 4 rebonds et 2 interceptions par match. Avec, comme principal fait d'arme, ce match au Madison Square Garden : 54 points sur la tête des Knicks, à 11/13 à trois-points. Soit à seulement un trois-points de moins du record établi par Kobe Bryant et Donyell Marshall. Et ce malgré une défaite des Warriors. Les trois-points, Stephen Curry les collectionne. Avec 272 réussites derrière l'arc, il décroche le record détenu par Ray Allen, qui en avait inscrit trois de moins sur une saison. [youtube hd="1"]https://www.youtube.com/watch?v=O70rVNKIUGE[/youtube] La saison suivante, le meneur californien continue sur son rythme et bat le record en carrière du nombre de paniers à trois-points détenu par Jason Richardson, avec 701 unités. Le All-Star Game lui tend pour la première fois les bras. Les entorses ne sont plus que des mauvais souvenirs. Ses Zmast ne le quittent pas. Jamais. Son équipementier, Under Armour, n'a même pas besoin d'adapter ses chaussures pour introduire la solide chevillère. Sur celles-ci, Stephen Curry fait parler son imagination. Capable de rendre honneur à l'un de ses fans tués avec un verset de la bible, ou de copier l'une des devises qui lui tient à cœur sur ses sneakers, le meneur ne joue plus sur la retenue. Au rebond, au shoot, ou en plein move, il n'a plus peur. Et en profite pour causer des frayeurs aux chevilles adverses. Chris Paul en sait quelque chose. [youtube hd="1"]https://www.youtube.com/watch?v=LHdahxlUPac[/youtube] [html]
Steph Curry's kicks with "I can do all things…" written on them pic.twitter.com/PzbjZ5KKP5
— Bleacher Report (@BleacherReport) 28 Février 2013
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Cette saison, le MVP a disputé 80 rencontres. Autant que durant sa saison rookie, lorsqu'il n'était pas gêné par ses chevilles. Comme Ricky Rubio, le meneur espagnol drafté devant lui en 5è position en 2009, de nombreux observateurs ont longtemps cru que le destin de Stephen Curry serait gâché par un physique inapte au très haut niveau. Comme pour Ricky Rubio, les symptômes étaient là. La frustration de ne pas voir son talent s'exprimer plus souvent, également. Ce goût amer que connaît le spectateur qui a conscience de tenir devant lui un couteau pas assez aiguisé, mais à deux doigts de faire des ravages. Sauf qu' a contrario (pour le moment) de Ricky Rubio, le destin de Stephen Curry a connu le syndrome du yo-yo. Ce brusque mouvement qui va de haut en bas avant de revenir à l'envoyeur et qu'expérimentaient hier ses chevilles.