Avec Bojan Bogdanovic, les Wizards n’ont plus l’un des pires bancs NBA

Les Wizards s'arment en vue d'un long run en playoffs en cédant un pick pour le scoreur Bojan Bogdanovic.

Avec Bojan Bogdanovic, les Wizards n’ont plus l’un des pires bancs NBA
Aucun cinq majeur ne passe plus de temps sur le parquet que celui des Washington Wizards cette saison – déjà presque 1000 minutes – ce qui explique : 1) la belle alchimie entre les cadres de D.C. et les bons résultats qui en découlent en saison régulière 2) les craintes de voir les Wizards se planter en playoffs quand les meilleurs joueurs seront fatigués dans des matches bien plus importants où chaque possession compte. Conséquence directe (ou plutôt cause principale) de l’exploitation accrue des titulaires : les remplaçants de Washington sont parmi les moins productifs de toute la NBA avec seulement 23,4 points inscrits par rencontre. Le deuxième plus mauvais banc de la ligue au scoring après celui sans saveur des Minnesota Timberwolves.

Les Washington Wizards ont enfin un scoreur en sortie de banc

Il y avait donc un vrai besoin de ce côté-là. Un besoin adressé (en partie) par le transfert de Bojan Bogdanovic dans la capitale fédérale. Les Wizards ont cédé leur pick, protégé dans la loterie, ainsi qu’Andrew Nicholson et Marcus Thornton aux Brooklyn Nets pour mettre la main sur le scoreur croate (et Chris McCullough). [superquote pos="d"]Les Wizards ont le deuxième banc le moins productif de la NBA [/superquote]Les partenaires de John Wall sont en grande forme. Ils restent sur quatre succès consécutifs et ils ont remporté neuf de leurs dix derniers matches, de quoi les propulser à la troisième place à l’Est. Ils croient en leurs chances d’atteindre les finales de Conférence dès cette saison. Il n’est pas (plus) question d’attendre. Se séparer d’un pick pour acquérir un vétéran de qualité est donc un choix cohérent, vu la stratégie adoptée. Bogdanovic était le meilleur marqueur des Jeux Olympiques de Rio. Son style de jeu est un peu différent en NBA. Il évolue essentiellement sans le ballon, posté dans un coin derrière l’arc sur les picks-and-roll. Et il est plutôt prolifique. Le joueur de 27 ans plante 14 points par match à 35% à trois-points cette saison. Il va apporter un boost offensif essentiel aux Wizards en sortie de banc. Le deuxième cinq des Wizards gagne en crédibilité. Il est plus équilibré avec un joueur capable de marquer rapidement beaucoup de points. Un groupe composé de Trey Burke ou Tomas Satoransky, Kelly Oubre Jr, Jason Smith ou Ian Mahinmi associé à Bogdanovic, le tout entouré par Bradley Beal ou Wall, est déjà plus séduisant. Le Croate devrait notamment se régaler avec le meneur All-Star, machine à distribuer les caviars aux shooteurs derrière la ligne. Le départ de Nicholson offre même un peu plus de flexibilité financière à la franchise. Son contrat court jusqu’en 2020 et les Nets prendront désormais en charge ses 6 millions annuels. De bon augure à l’approche de la (restricted) free agency d’Otto Porter, sans doute un futur titulaire d’un deal au maximum (ou proche du maximum). Bojan Bogdanovic sera lui aussi libre de tester le marché en juillet. Les Washington Wizards n’ont sans doute pas l’intention de le payer. Le move a été pensé pour gagner maintenant. Malgré ça, l’équipe de Scott Brooks semble encore trop juste pour se poser en principal outsider des Cleveland Cavaliers à l’Est.

Les Brooklyn Nets préparent la suite

Les Nets sont loin des duels au sommet de la Conférence. L’organisation continue sa lente reconstruction. Et ce transfert s’inscrit dans ce processus. Il est dans la lignée de l’échange réalisé en juin dernier avec les Indiana Pacers (Thaddeus Young contre un pick). Les new-yorkais auront désormais deux choix en fin de premier tour de la prochaine draft : celui des Washington Wizards, donc, et celui des… Boston Celtics, à qui ils ont cédé le droit de swap lors des arrivées de Paul Pierce, Kevin Garnett et consorts. [superquote pos="d"]Brooklyn a maintenant deux picks pour la draft 2017 [/superquote]Avec deux picks autour vingtième place, Brooklyn peut mettre la main sur deux nouveaux joueurs susceptibles de grandir au sein d’un effectif jeune. Le tout sans la pression des résultats. La fin du premier tour ne regorge évidemment pas de superstars mais des steals sont toujours possibles. Caris Levert, choisi avec le pick des Pacers, a par exemple montré des signes encourageants pour ses premiers mois dans la ligue. Les Nets peuvent aussi essayer de monter un package avec leurs deux picks pour piocher plus haut – et donc espérer récupérer un prospect plus prometteur – le soir de la draft. Nicholson n’a jamais confirmé sa belle saison rookie (7,8 points en 16 minutes) et, à 27 ans, il n’est plus tout jeune non plus dans une ligue où les joueurs sont draftés à 19 balais. Son contrat ne plombe pas les finances de Brooklyn pour autant. Les Nets sont bien en-dessous du Salary Cap. Ils vont même pouvoir tester le Canadien dans un rôle d’intérieur fuyant. Avec du temps de jeu, il peut s’illustrer. Encore une fois, un transfert sans vrai perdant - pas forcément un pur win/win non plus - entre deux équipes qui ont des besoins complètement différents pour cette fin de saison.