La révolte est en marche aux Wizards

Les Washington Wizards sont-ils enfin lancés ? Après des années de galère, la franchise est enfin repassée au-dessus des 50% de victoires.

La révolte est en marche aux Wizards
[caption id="attachment_128843" align="alignnone" width="625"] John Wall - Bradley Beal - Nene, le "Big Three" version Washington Wizards.[/caption] Ils y sont enfin parvenus. Après plusieurs actes manqués cette saison, les Washington Wizards sont passés au-dessus de la barre des 50% de victoires pour la première fois depuis le… 31 octobre 2009. Si une telle situation peut paraître banale, voire totalement dérisoire pour une franchise comme les San Antonio Spurs, il s’agit d’un mini-événement pour l’équipe de la capitale fédérale. Pour la première fois de sa carrière professionnelle, John Wall se retrouve au sein d’une formation avec un bilan positif.
« Enfin ! », A-t-il scandé à la foule du Verizon Center après la victoire des Wizards face au Blazers cette nuit. « C’est seulement un match mais oui, c’est un grand soulagement. On ne doit plus faire marche arrière. Nous avons des objectifs plus importants et nous devons continuer à gagner et à progresser. On n’espère ne plus jamais vivre ce genre de situation. »   « C’est génial de pouvoir enfin dépasser ce cap », ajoute Bradley Beal à USA Today.
Les Washington Wizards sont actuellement cinquièmes de la Conférence Est avec 24 victoires et 23 défaites. Après plusieurs années passées à stagner, les hommes de Randy Wittman sont enfin dans la bonne direction.

 John Wall - Bradley Beal, un tandem qui marche

Les Wizards sont en passe d’accrocher les playoffs pour la première fois depuis 2008. A l’époque, Gilbert Arenas formait avec Caron Butler et Antawn Jamison un trio d’artilleurs redoutables. Depuis, les dirigeants ont eu du mal à reconstruire la franchise suite au démantèlement du « Big Three » et à l’affaire Arenas. Il a fallu attendre non pas l’arrivée de John Wall mais celle de Bradley Beal pour que les Wizards reprennent leur marche en avant. Si Wall est le meilleur joueur de l’équipe, son association avec le jeune arrière drafté en 2012 constitue l’axe principal de l’équipe. Les deux joueurs s’entendent à merveille sur le parquet, comme l’expliquait Beal il y a dix jours.
« Il sait où je suis sur le terrain et je sais où il est. Notre duo est vraiment difficile à arrêter. »
John Wall et Bradley Beal sont complémentaires. Le premier est un magicien – ou un sorcier – ballon en main. L’ancienne vedette de Kentucky prend le dessus sur son adversaire direct grâce à sa vitesse d’exécution supersonique.
« Ce mec c’est Speedy Gonzales », plaisante même Martell Webster, son coéquipier et ami.
Wall est un meneur capable de scorer en pénétration. Pour ça, il lui faut de l’espace pour foncer vers le cercle. Complément idéal de son leader, Bradley Beal est justement un arrière capable d’évoluer sans le ballon. En revanche, c’est une menace permanente derrière l’arc (41,2% cette saison). Le jeune joueur de 20 peine à se créer son propre tir mais il peut compter sur les qualités de playmaker de John Wall pour se retrouver en bonne position. A l’inverse, ce dernier n’est pas un bon shooteur mais il profite des espaces pour attaquer le cercle. Une recette qui fonctionne.

Nene, le patron du vestiaire

Si John Wall est le leader de l’équipe en raison de son statut – premier choix de draft et titulaire d’un contrat maximum signé cet été (80 millions sur 5 ans) – il peut compter sur la présence de vétérans chevronnés comme Trevor Ariza, champion NBA avec les Los Angeles Lakers, et surtout Nene Hilario. Le Brésilien n’hésite pas à pousser des gueulantes quand il faut pour remotiver les jeunes troupes. Exemple après une défaite face aux Spurs à la mi-novembre :
« On s’est fait botter le cul. C’est fou et ça m’énerve. Nos jeunes joueurs pensent qu’ils sont très intelligents. Mais si j’étais jeune, je regarderais la vidéo du match toute la semaine pour apprendre des choses car ils (les Spurs) ont joué de la meilleures des manières. Ils ne sont pas aussi talentueux que nous. Ils ont des supers joueurs, une super équipe et ils ne pensent pas à leurs statistiques. Nous on pense toujours à nos stats. Nos jeunes joueurs doivent se sortir la tête du cul car je suis fatigué de tout ça »
Le message a visiblement été bien reçu par les jeunes joueurs des Washington Wizards qui se sont enfin remis sur le droit chemin. Il n’y a pas qu’en coulisses que le vétéran apporte sa rage de vaincre. Les Wizards frôlent la barre des 60% de victoires lorsque Nene est titulaire. Avec 60% de victoires, Washington serait à la troisième place de la Conférence Est…

Les playoffs en ligne de mire

Car comme l’a rappelé John Wall, cette victoire face aux Blazers ne doit pas faire oublier les ambitions de la franchise. Le propriétaire a réclamé les playoffs en début de saison. Randy Wittman, coach critiqué – parfois à juste titre – est en passe de toucher au but. Mais il ne s’enflamme pas pour autant.
« Il nous reste combien de matches à jouer ? Vous vous comportez comme si c’était le dernier fichu match. On devrait jouer comme ça tous les soirs, quel que soit l’adversaire en face. C’est génial que l’on soit à 24-23 mais je ne veux pas que l’on se concentre là-dessus. »
Avec sa rotation resserrée à huit joueurs (et Kevin Seraphin de temps à autre, il a été très bon cette nuit avec 19 points), Randy Wittman a réussi à remettre les Wizards sur de bons rails. La franchise vient de s’offrir le scalp du Thunder et des Blazers, deux des meilleures équipes de la Conférence Ouest. Le genre de succès de prestige digne d'une équipe qui ne se contente pas de passer la barre des 50% de victoires...