La « Zion Experience », ça valait le coup

Zion Williamson et Duke ont été éliminés du Tournoi NCAA. Néanmoins, la "Zion Experience" valait le coup d'être vécue. Vivement la suite !

La « Zion Experience », ça valait le coup
On ne verra donc pas Zion Williamson dans le Final Four du Tournoi NCAA. Une petite déception, forcément, mais impossible de reprocher quoi que ce soit au prodige des Blue Devils. Zion a fait apprécier Duke, la fac la plus détestée du pays, à des gens dont la seule raison d'être est d'attendre l'élimination de la bande à Coach K tous les ans et qui renfileront le costume de hater à la prochaine rentrée des classes. En moins d'un an, le phénomène de Caroline du Nord a été la figure de proue absolument parfaite de l'élite du basket universitaire. Si la NBA était immanquablement dans un coin de sa tête dès le début, Zion a été un bon client pour les médias, un coéquipier adoré et un adversaire encensé. Même au sortir de l'élimination face à Michigan State, Williamson a respecté les fans et les étudiants de Durham. Plutôt que d'annoncer dans la seconde - comme Lonzo Ball et d'autres avant lui - qu'il ne serait plus là l'an prochain et avait, en gros, d'autres chats plus lucratifs à fouetter, le garçon a d'abord voulu mettre en avant son expérience. "Les lumières, les caméras, l'action... Dès le moment où l'on est arrivés sur le campus, cette saison a été un film. Il n'a pas eu la meilleure des fins, mais ça a tout de même été un super film et je suis heureux d'en avoir fait partie. [...] Être ensemble sur et en dehors du terrain, c'est ce qui nous a fait prendre du plaisir à jouer ensemble. On n'a pas seulement traîné entre freshmen. Toute l'équipe était ensemble. La fraternité était réelle. Ce n'est pas juste de la propagande ou quelque chose de fabriqué pour les réseaux sociaux. On s'aime tous et on a tous joué l'un pour l'autre", a-t-il expliqué dans des propos recueillis par USA Today.

Il a répondu aux attentes et les a dépassées

Ce n'est qu'une fois la question directement posée que Zion Williamson a reconnu qu'il y avait "de grandes chances qu'il se présente à la Draft", mais qu'il devait d'abord en discuter avec ses parents. Outre le spectacle sans commune mesure que le probable n°1 de la Draft 2019 a offert tout au long de la saison, son comportement et son humilité ont presque autant marqué les gens que son talent. Beaucoup de joueurs de 18 ans avec des attentes similaires autour d'eux et une exposition médiatique aussi folle auraient pété un plomb. Ou se seraient retrouvés au moins une fois dans une embrouille parce que des adversaires les ont ciblés ou ont voulu "se les payer"... Zion Williamson a constamment affiché un sourire, une bonhomie et, déjà, un professionnalisme qui ont conforté les GM de la grande ligue dans leur analyse des forces en présence pour la prochaine cuvée. "Il est différent de tous les joueurs vedettes qui pensent être LE gars. Il est bien plus calme. Il ne dit pas de la merde sur le terrain. J'ai essayé de lui parler pour le provoquer, mais ça l'a simplement fait sourire", relatait George Blagojevic de Hartford chez Watch Stadium. "C'est un bon gamin. Il ne fait pas de trashtalk. Il montre beaucoup de passion sur le terrain, surtout après une grosse action, mais c'est tout. Je lui ai accidentellement envoyé un coup de coude dans le nez et il a simplement continué à jouer, sans rien dire", se souvenait Myles Stephens de Princeton dans le même article.

Et maintenant ?

La prochaine fois que l'on reverra Zion Williamson sur un parquet, ce sera en NBA et avec au moins autant de pression que lors des derniers mois de sa vie d'adolescent. Quelle que soit la franchise qui misera sur lui, elle récupérera un talent cristallisant et un joueur qui semble prêt à assumer ses responsabilités avec gourmandise et maturité. A priori, sa mission sera l'une des suivantes : - Redresser les New York Knicks et leur redonner un peu du lustre d'antan malgré une culture de la lose développée sous James Dolan. - Rendre un peu plus excitants des Phoenix Suns eux aussi dirigés de façon assez curieuse pour ne pas dire handicapante. - Marcher sur les traces de LeBron James à Cleveland. - Faire passer un cap aux Chicago Bulls et ramener de l'excitation à Windy City. - Se greffer au noyau de jeunes talents des Atlanta Hawks pour en être la figure de proue. Quelle que soit la tâche qui lui reviendra, on a envie de croire en lui.