Le sacre des Warriors, la victoire d’un collectif sublime

Les Golden State Warriors sont peut-être la meilleure équipe de l'histoire. Ils sont surtout l'une des plus altruistes et forment un collectif incroyable.

Le sacre des Warriors, la victoire d’un collectif sublime
Steve Kerr est un grand coach parce qu’il est un mauvais tacticien. OK, jusqu’ici, cela ne veut absolument rien dire. Expliquons-nous. Le stratège des Golden State Warriors fait des choix parfois étranges. Il est d’ailleurs vivement critiqué par une partie des fans locaux de la franchise. Au cœur du débat ? Ses rotations.  Elles sont parfois complètement dénuées de bon sens, sur le plan purement sportif. Un Patrick McCaw lancé dans un match important, du repos accordé à Kevin Durant et Stephen Curry en même temps alors que leur équipe prend le bouillon, etc. Des exemples, il y en a la pelle. Il ose parfois des groupes sans vraie star, ou sans vraie cohésion au premier regard. Ces mecs-là prennent généralement un run d’emblée. Un 6-0 par-ci, un 8-0 par-là. Kerr ne réagit pas dans ces moments-là. Ou plutôt, il ne sur-réagit pas. Il laisse couler. Il fait confiance à ses hommes. Et, le plus souvent, ils lui rendent bien. En faisant ça, le coach apprend à responsabiliser l’ensemble de son effectif. Pas juste ou deux joueurs. Tout le monde participe. Tout le monde a son rôle à jouer. Même les moins bons. Tous se sentent donc investis. C’est déjà un excellent point pour l’atmosphère. C’est ainsi que se forge un collectif. Surtout, cela prépare pour le match où les stars auront justement besoin qu’un joueur de l’ombre élève son niveau de jeu pour faire la différence. Cette nuit, le rookie McCaw a marqué 6 points et pris 3 rebonds. Son différentiel est négatif (-3) mais il a su apporté sa pierre à l’édifice pour éviter que l’écart s’élargisse en faveur des Cleveland Cavaliers dans le deuxième quart temps. En laissant parfois KD et Curry ensemble sur le banc, il leur offre des vraies périodes de repos. Peu importe le score, peu importe l’écart ou le déroulement du match en leur absence. Il les laisse souffler. Et ils ne reviennent que plus frais. Généralement, ils ont tendance à lancer des séries de paniers dès leur retour sur le parquet. Tout sauf un hasard. En acceptant parfois d’encaisser un run, Steve Kerr fait aussi comprendre à ses joueurs qu’après tout, ce n’est pas très grave. Surtout dans le second quart temps. Cela dédramatise les situations. Et ce n’est pas non plus un hasard si les Warriors remontent régulièrement des handicaps d’une dizaine de points. Mentalement, il les a décomplexés. Il a su insuffler de la confiance à tout son effectif.

Aux Golden State Warriors, le groupe passe avant les individualités

Les Golden State Warriors ont les meilleures individualités du championnat. Quatre All-Stars. Deux MVP capables de faire la différence seuls sur chaque possession. Ils ont évidemment leur lot d’isolation. Mais la plupart du temps, leur coach refuse de les faire sombrer dans la facilité. Hors de question de jouer du pick-and-roll à outrance malgré le fait que Curry soit une référence en la matière. Ce n’est pas la marque de fabrique. Ici, ça joue collectif. Ça coupe, ça court, ça fait bouger la balle. Ce ne sont plus des hommes mais un système. Du coup, même quand les meilleurs joueurs se reposent, les principes restent les mêmes et personne n’est perdu. Tout l’inverse avec Cleveland. Du coup, même quand Kerr est convalescent, Mike Brown (ou autrement fois Luke Walton) prend le relais et tout baigne. Et ça, c’est surtout parce que Golden State forme une équipe. Une vraie équipe, au sens premier du terme. C’est pour ça qu’il n’est pas scandaleux d’imaginer ces Golden Warriors parmi les plus grandes… équipes, justement, de l’histoire du basket. Ce sacre, c’est le succès d’un collectif. Ce titre, c’est la victoire du talent offensif de Curry et Durant mais aussi de la défense de Klay Thompson et Draymond Green. Le match décisif d’Andre Iguodala. Les paniers discrets mais terriblement importants de Shaun Livingston tout au long de la série. La dureté de David West. Les passages de Matt Barnes, Ian Clark, Patrick McCaw et James McAdoo. C’est même JaVale McGee, bondissant pendant les playoffs même si moins utiles pendant les finales.