Gordon Hayward, un carton pour justifier 120 millions

Auteur de 28 points, 6 rebonds et 7 passes hier soir, Gordon Hayward a mené les Hornets à la victoire contre les Nets (106-104).

Gordon Hayward, un carton pour justifier 120 millions
Les Indiana Pacers voulaient mettre 100 millions sur Gordon Hayward. Les Boston Celtics aussi. Puis les Charlotte Hornets se sont immiscés dans la discussion pour poser 120 plaques sur la table des négociations. Une offre que le joueur, sujet à diverses blessures depuis des années, ne pouvait pas refuser. Et voilà la franchise de Caroline du Nord devenue une punchline. 120 millions sur quatre ans pour un ancien All-Star si souvent absent ? Risqué. Difficile à comprendre un an après avoir laissé partir Kemba Walker, le visage de la franchise, pour ne justement pas payer plus de 30 millions la saison. Difficile à comprendre un an après avoir entamé la reconstruction de la franchise. Gordon Hayward aux Hornets, pourquoi c’est (presque) un bon move Mais Michael Jordan tenait à signer Hayward, qui sortait d’ailleurs d’une saison plutôt réussie (17,5 pts, 6,7 rbds et 4,1 pds à 50-38-85). Et cette nuit, son nouveau joueur lui a déjà montré pourquoi cette décision avait du sens. Parce que cette nuit, il a fait exactement tout ce que les Hornets attendent de lui. Il les a menés à la victoire en assumant le leadership. Pas n’importe quelle victoire en plus. Les Frelons ont fait tomber les Brooklyn Nets (106-104), considérés parmi les cadors de la ligue et qui sortaient de deux succès massifs contre Golden State et Boston. Sur le papier, la rencontre devait tourner au massacre. Surtout que Charlotte venait de jouer la veille contre Oklahoma City, avec au bout une défaite rageante sur un dernier panier de Shai Gilgeous-Alexander.
« C’est comme ça que ça marche en NBA, non ? On perd nos deux premiers matches puis on joue Brooklyn en back-to-back, c’est là où tout le monde pense que l’on va perdre. Mais on s’est battu ce soir », notait Hayward.

Gordon Hayward en patron dans le jeu, mais sans forcer

Les jeunes Hornets ont suivi l’exemple du vétéran de 30 ans. Parce que l’ancien patron du Jazz était partout. Un match complet, digne de son profil de basketteur « all around. » 28 points à 12 sur 20 aux tirs mais aussi 6 rebonds et 7 passes.
« Il nous amène de la sérénité sur le parquet. Il nous pose quand nous avons besoin d’être efficace sur une possession importante. (…) Gordon a mis des tirs cruciaux et il a créé du jeu », confiait son coach James Borrego.
Gordon Hayward fait figure de vieux sage au côté des arrières foufous comme Terry Rozier, Devonte Graham ou LaMelo Ball, tous les trois très vifs avec le ballon en main. Des dragsters. L’ailier ressemble plus à une berline. Il peut bombarder, mais pas tout le temps. Il laisse la plupart des responsabilités à ses partenaires mais tient à fluidifier le jeu, sans conserver longuement la balle, en essayant de créer des décalages pour vite ressortir s'il ne fait pas la différence et en instaurant du mouvement. Hier soir, il attendait son moment. Le début du quatrième quart temps. Ses 7 points rapides – avec trois tirs à mi-distance – ont donné 16 points d’avance aux Hornets. Kevin Durant, Kyrie Irving et compagnie sont finalement revenus à deux longueurs. Mais sans l’emporter. Un beau succès de prestige pour Charlotte, qui lance sa saison après deux défaites. Après trois matches, Gordon Hayward compile déjà 22,7 points à 55%, 37% derrière l’arc, 4,7 rebonds et 7 passes. Exactement ce que sa franchise attend de lui. La raison pourquoi elle a misé 120 millions.