Dallas avait besoin de dégraisser, Barnes sacrifié

Harrison Barnes a été envoyé aux Sacramento Kings par les Dallas Mavericks hier soir. Justin Jackson et Zach Randolph font le chemin inverse.

Dallas avait besoin de dégraisser, Barnes sacrifié
La scène est cocasse. Mais aussi terriblement cruelle quand on y pense. Alors qu’il était encore sur le banc, son maillot des Dallas Mavericks sur le dos, Harrison Barnes a appris qu’il était transféré aux Sacramento Kings. Hey, beaucoup de supporters se plaignent que les joueurs font les égoïstes en réclamant leur départ en plein milieu de la saison, quitte parfois à se montrer capricieux. Mais quand on voit comment les franchises les traitent, on tend à comprendre. Barnes est resté correct. Il n’a pas voulu entrer en jeu et il n’a pas parlé aux journalistes après le match mais il a tenu à rester sur le banc pour encourager ses futurs ex-coéquipiers. Pour nous, les transferts sont devenus banaux. On ne réalise pas tout ce que ça implique : déménagement, changement de vie soudain pour le joueur et sa famille, etc. Pour nous, c’est de l’excitation. Ou un tweet. Pour eux, c’est réel. Revenons-en à l’échange en lui-même. Harrison Barnes rejoint donc les Kings en l’échange de Justin Jackson et de Zach Randolph, comme l’a annoncé ESPN. Pour Dallas, ce deal a des motivations financières. Les Texans ont un besoin cruel de dégager de l’espace sous le Cap. Ils ont déjà encaissé les contrats garantis de Tim Hardaway Jr et Courtney Lee en faisant venir Kristaps Porzingis. Il faut maintenant dégraisser cette masse salariale. Surtout que le Letton est éligible à une extension – il sera free agent protégé cet été – qui promet d’être assez élevée (le maximum ?). Barnes a donc été sacrifié. Il touche 24 millions cette saison et dispose d’une option à 25 plaques sur la suivante. Si les Mavericks l’avaient gardé tout en prolongeant Porzingis, ils n’auraient eu plus le moindre dollar pour recruter des joueurs intéressants. Une équipe avec Luka Doncic, Porzingis et Barnes paraît un peu juste pour vraiment partir à la conquête de l’Ouest. Là, les Texans disposeront de 30 millions pour faire des emplettes. Surtout que l’ailier n’était pas forcément rentable pour son salaire. Il marque 17,7 points par match, certes. Mais avec des pourcentages en forte baisse. 40% dans le champ et 39% à trois-points. Il prend à peine 4,3 rebonds pour 1,3 passe. Son PER (13,5) est nettement inférieur à la moyenne NBA. C’est là un joueur unidimensionnel, presque fade, qui ne passe pas, dribble pas et ne défend plus beaucoup. Les Mavericks peuvent trouver le même boulot pour nettement moins cher. Les Kings espèrent un changement de scénario pour l’ancien joueur des Golden State Warriors. Il débarque dans une équipe jeune, qui joue vite et qui se veut ambitieuse cette saison. Les Californiens sont prêts à prendre en charge son contrat parce qu’ils avaient encore de l’espace sous le Cap. Il sera l’ailier titulaire – un poste qu’il aura de plus en plus de mal à assumer en NBA (c’est plus un 4 qu’un 3) – d’une formation qui espère jouer les playoffs cette saison. Sacramento met le paquet pour faire un run et se qualifier pour la première fois depuis un millier d’années. La franchise est actuellement neuvième à l’Ouest et elle a une vraie opportunité de dénicher la huitième place à des Los Angeles Clippers qui viennent de se séparer de leur meilleur joueur (Tobias Harris). L’autre concurrent, les Los Angeles Lakers, traverse une période de crise en attendant un éventuel transfert d’Anthony Davis. Les Kings ont une chance à saisir et ils y vont à fond. Avec l’arrivée d’Harrison Barnes mais aussi celle d’Alec Burks. Seul Nemanja Bjelica va avoir plus de 30 ans au sein de l’équipe. C’est jeune, ça court, ça gagne. Barnes va s’y plaire.