[ITW] Luc Mbah a Moute : « Le basket africain est de plus en plus respecté »

Luc Mbah a Moute reste un formidable ambassadeur du basket africain et un exemple à suivre pour la jeunesse du continent. On en a discuté avec lui.

[ITW] Luc Mbah a Moute : « Le basket africain est de plus en plus respecté »
BasketSession : Tu as l'habitude de soutenir le Basketball Without Borders, en quoi est-ce important ? Luc Mbah-a-Moute : J'ai beaucoup d'attaches avec ce camp, car j'y suis passé en 2003. Je me rappelle encore de l'expérience que j'avais eue ici avec les autres jeunes, qui sont devenus mes amis. Ça avait été important sur le plan personnel et pour ma carrière. A chaque fois que j'y reviens, c'est un peu le message que j'essaye de faire passer auprès des jeunes : c'est à la fois une expérience personnelle et sportive. On a les meilleurs coaches, scouts... On est dans les meilleures conditions possibles en tant que joueur africain. Quand on participe à ce camp, c'est vraiment le top du top. On peut aussi montrer aux jeunes qu'il y a des joueurs qui sont passés par ce camp et qui ont fait de belles carrières. Estimes-tu avoir une responsabilité auprès des jeunes joueurs africains ? Tout à fait. Pour moi c'est une obligation. En Afrique, on a besoin de modèles à tous les niveaux. Une fois que vous êtes arrivé à un certain niveau, vous avez des obligations envers les jeunes parce que vous représentez quelque chose. On se doit de revenir et de se battre pour les jeunes joueurs de demain. Le message n'est pas que basket... C'est important parce que ça fait aussi partie du basket. Le basket, ce n'est pas que du sport, c'est aussi tout ce qui est en-dehors du terrain, spécialement en Afrique. On en a besoin, surtout au niveau social, éducatif. On est sous-développés, donc tout ce que l'on peut avoir de plus dans ces domaines c'est important. Est-ce-que c'est d'autant plus important qu'il y a beaucoup de projets qui se font sur le continent et qui ont besoin d'être portés par des voix fortes ? C'est ça. Quelque part, on est les premiers ambassadeurs, car la NBA est le plus grand championnat au monde. C'est de notre responsabilité de parler de ces projets. Tous les basketteurs africains en NBA le font. On voit également de plus en plus d'Africains dans les coaching staffs, avec des dirigeants comme Masai Ujiri, quel regard portes-tu là-dessus ? Tous ces gens-là représentent le continent et ont aussi la charge de faire des choses en Afrique. Quelqu'un comme Masai fait énormément de choses depuis des années avec Giants of Africa. Amadou Gallo Fall aussi, avec la Seeds Academy. Aujourd'hui, c'est une très belle période pour le basket africain. Pour les jeunes, c'est le moment de profiter de ce qui se passe. C'est aussi à eux de changer l'Afrique de demain. Notamment pour les équipes nationales... On voit aussi que le basket africain est de plus en plus respecté chaque année. Maintenant il faudrait mieux s'organiser, parce que ça n'a pas toujours été facile. Il faut maximiser le potentiel, car il y a beaucoup de joueurs africains dans le monde entier. C'est aux gouvernements de mettre des politiques en place. Cela n'est-il pas frustrant de voir ce potentiel inexploité ? Tout à fait. On a vraiment de bons joueurs africains dans tous les championnats du monde, mais en fait, au niveau des équipes nationales, les résultats ne sont pas toujours là. Mais tout ça se joue au niveau de l'organisation. Si on est mieux organisés, très vite on aura de meilleurs résultats. Le potentiel est là, le talent est là, on a des joueurs MVP, All-Stars en NBA, donc c'est à nos équipes de s'organiser pour vraiment bénéficier et faire mûrir ce potentiel.