
À peine quatre jours après la triste défaite des Seniors filles contre l’Italie lors du match pour la troisième place de l’Euro féminin 2025, une nouvelle désillusion s’est produite pour l’équipe de France avec l’élimination des U19 masculins en huitième de finale de la Coupe du monde contre la Suisse.
Plus que les résultats, qui sont évidemment décevants, c’est la manière qui interpelle. Malgré des qualités/talents indéniables et une domination athlétique face à la majorité des équipes qu’elles affrontent, ces équipes de France ont été incapables de produire un jeu offensif de qualité et cohérent sur demi-terrain. À vrai dire, c’est une constante pour les équipes de France ces cinq dernières années. Et cela même quand ça a gagné des titres ou ramené des médailles d'argent et de bronze. Évidemment, c’est plus facile de tirer la sonnette d’alarme lorsque l’on perd mais le problème de fond existe depuis plusieurs années et il faut y remédier.
Les États-Unis… de France
À la Fédé, on ne s’en cache pas, l’identité des équipes de France est tournée vers les qualités athlétiques “supérieures” de nos joueurs et joueuses et donc l’accent est mis sur une défense particulièrement agressive. C’est un choix qui a du sens et qui a globalement porté ses fruits, notamment pour les équipes de France féminines et masculines lors des JO 2024. Le problème, c’est que l’attaque sur demi-terrain fait défaut à quasiment toutes les équipes de France, et cela depuis des décennies. En réalité, cette direction technique a permis de masquer ces lacunes offensives et de récolter de nombreuses médailles européennes et mondiales. C’est un fait. Mais lorsque les équipes de France affrontent des équipes bien armées tactiquement et techniquement ou plus athlétiques qu’elles, comme les États-Unis, elles s'effondrent. On l’a vu à de nombreuses reprises ces cinq dernières années.
En France, dans les sélections régionales et nationales jeunes, le critère physique/athlétique est privilégié. La majorité des pôles espoirs sélectionne en priorité des potentiels athlétiques, même s’ils ne sont pas vraiment débrouillés, car ils ont plus de chance de faire carrière chez les Pros. C’est une triste réalité et d’un côté, c’est difficile de leur donner tort. La Fédé peut d’ailleurs se vanter d’avoir préformé de plus en plus de joueurs qui finissent en NBA, qui reste la Ligue de référence dans le basket mondial, tandis que les Espoirs et les U18 Français suscitent également un intérêt grandissant de la part des facs de NCAA. La France est donc devenue un super centre de préformation et de formation pour les États-Unis ou plutôt un vivier dans lequel ils peuvent aisément puiser. La France a-t-elle tort de vouloir devenir une succursale des États-Unis ? Je pense que oui et pour cela plusieurs raisons:
1) la France n’est pas dans un rapport gagnant/gagnant avec les USA car les meilleurs jeunes partent et partiront de plus en plus tôt (avant même d’intégrer les Espoirs) et les compensations financières seront donc de moins en moins grandes. En somme, notre vivier local s’appauvrit comme nos finances.
2) on sélectionne et préforme/forme des joueurs au profil NBA mais sans les infrastructures et les moyens que l’on peut trouver aux USA. Du coup, athlétiquement, les joueurs se développent moins vite et sont toujours dominés dans ce domaine par les USA en compétition de jeunes
3) on sélectionne et préforme/forme des joueurs au profil NBA mais en gardant des formateurs très “français” dans l’approche, la mentalité et la pédagogie. Ça ne peut pas fonctionner ou du moins, ça fonctionne mal car on fait les choses à moitié.
4) les autres nations qui mettent davantage l’accent sur des aspects technico-tactiques seront forcément plus fortes et plus armées quand elles combleront le déficit athlétique.
5) si notre identité est d’être des USA bis, alors notre identité est fragile et pas assez fédératrice.
6) si on assume de vouloir faire/être comme les USA alors il faut aller plus loin et avoir la volonté d’être meilleur qu’eux et vraiment considérer tout autre que la première place comme un échec. Cela revient donc à ne pas se contenter de dire qu’on a eu des médailles de bronze et d’argent ou même qu’on a fini dans le Top 4 pour embellir son bilan.
Changer de paradigme
À l’heure actuelle, la France se retrouve coincée entre deux chaises et elle n’a pas le meilleur des deux mondes. Les médailles et les titres en jeunes et en seniors des dernières années ont agit en trompe-l'œil et ont donné l’illusion qu’on allait dans la bonne direction mais le fond de jeu, lui, ne trompe pas. C’est pauvre ! Le problème, c’est que les joueurs et les joueuses sont aussi un peu trop couvés par les fans et les médias. On en fait beaucoup trop sur ceux et celles qui réussissent (et qui ne sont finalement pas si nombreux) et on a tendance à mettre nos jeunes talents trop facilement sur un piédestal. Quand il y a des crashs, c’est facile de taper sur les sélectionneurs ou les dirigeants (ils ont évidemment une grande part de responsabilité) mais il ne faut pas déresponsabiliser les joueurs et joueuses pour autant.
Alors oui, le gap entre les joueurs français et américains s’est rétréci ces dernières années mais il est toujours largement à l’avantage des États-Unis. Pour 6 joueurs français sélectionnés lors de la Draft 2025, combien d’Américains ? Il faut garder ça en tête, rester humble et ne pas se voir trop beau parce que Victor Wembanyama et Zacharie Risacher ont été numéro 1 de draft en 2023 et 2024. Le gap s’est rétréci entre la France et les USA mais comme il s’est rétréci pour de nombreuses nations comme l’Allemagne ou l’Australie par exemple. D’ailleurs, là où l’Allemagne et l’Australie se distinguent particulièrement durant la Coupe du monde U19, c’est dans leur animation offensive sur demi-terrain.
Il s’agit de principes de jeu simples, notamment inspirés du Paris Basket de Tuomas Iisalo, avec du mouvement, un enchaînement d’actions rapides, des renversements de jeu et surtout des lectures de jeu pertinentes et rapides. Or nos joueurs et joueuses ont un vrai déficit au niveau de la prise de décision et des lectures de jeu. On peut donc supposer que l’accent n’est sans doute pas assez mis dessus durant les préparations aux compétitions internationales et au sein des préformations fédérales.
Chez les Seniors Filles comme chez les U19 Garçons, ce manque a été particulièrement criant comme l’ont démontré les fins de match catastrophiques contre l’Italie et la Suisse, avec un nombre incalculable de mauvais tirs et de pertes de balle. Avoir une vraie identité offensive, c’est crucial, car c’est une base sur laquelle les équipes de France pourront se reposer quand les individualités n’arriveront plus à faire la différence à elles seules.
En regardant la demi-finale de l’Euro féminin entre l’Espagne et la France, je me suis demandé combien de joueuses de l’équipe d’Espagne auraient été sélectionnées pour l’Euro si elles avaient été Françaises ? Pas beaucoup à mon avis. Je me suis même demandé si une joueuse comme Awa Fam, dont les caractéristiques athlétiques matchent bien avec ce qui est recherché en France, jouerait aussi bien si elle avait été formée en France ? En termes de technique et de lecture, elle est particulièrement avancée pour une joueuse de 19 ans, en plus d’avoir des aptitudes athlétiques supérieures. Je pense malheureusement connaître la réponse…
Remettre le jeu d’attaque sur demi-terrain, avec la prise de décision et les lectures en point d’orgue, au centre de notre identité technique est selon moi crucial si l’on souhaite vraiment avancer. Cela coïncide aussi avec une ouverture à des techniciens en dehors du sérail fédéral, qui vont apporter une vision et une méthode différente mais aussi leur patte personnelle comme cela a été le cas avec Guillaume Vizade, avec les U20 en 2023 et 2024, qui a remarquablement bien fait jouer ses équipes en plus d’avoir glaner deux trophées européens. Savoir se remettre en question et avancer pour s’améliorer (et cela au-delà même des résultats bruts), c’est tout ce que l’on demande aux dirigeants et aux techniciens du basket français. Mais aussi aux joueurs et joueuses.
Ma fille joue en U13 R1 dans la ligue AURA et le fond de jeu est inexistant ou presque, c'est juste basé sur de la domination physique ... mais les rares fois ou ça répond en face, elles sont perdues, alors qu'elles ont le potentiel pour ne pas perdre pied ... encore faudrait il qu'on voit autre chose à l'entrainement que du jeu rapide et du physique. Mais tout ça redescend en cascade de la vision fédérale ... qui je pense n'est pas prêt de changer tant qu'on enchaînera les médailles en trompe l’œil comme ce fut le cas au JO 24 ou à l'euro 22 pour les seniors masculins. Peut être que des contre performances en chaîne chez les jeunes permettront de remettre le jeu au centre du projet ... mais j'ai des doutes.
Pour les 2 sports nous avons sur le papier parmis les meilleures équipes et même si les résultats ne sont pas mauvais, je trouve qu'on reste assez conformistes avec une deuxième ou troisième place. Alors oui il ne peut y avoir qu'un vainqueur au final mais vous n'avez pas l'impression qu'on pourrais quand même faire mieux? Proposer quelquechose de mieux? et qu'on reste quand même sur du "le physique, ça donne du résultat" ce qui nous porte souvent préjudice face à des équipes qui s'adapte et proposent des choses différentes (coucou l'Espagne).
J'ai l'impression que la fédé à du mal à accepter que les sports ne cessent d'évoluer (l'équipe de France de foot joue comme l'Italie 90) et choisissent des coachs conservateurs pour un jeu classique. Il n'y a qu'à regarder les exemples du Paris Basket ou du PSG qui avec Splitter et Luis Enrique ont proposé des choses différentes avec d'excellents résultats. Je ne dis pas qu'il faut absolument un coach étranger mais pourquoi pas quelqu'un avec un nouvelle vision? Le jeu change, les joueurs changent, les adversaires changent pourquoi toujours faire la même chose et proposer un jeu chiant au possible pour ne pas gagner au final et se dire que ce n'est pas un mauvais résultat? N'as on pas le droit au bonheur et de soulever un titre de temps en temps?
En résumé n'est ce pas mieux d'aller à Aquaboulevard avec ton oncle Cool que rester chez tes grands parents à manger des raviolis buitoni en conserve en regardant motus? (Je m'égare)
Comme le dirais Antoine Pimmel : La France n'est pas un pays de sport!
Il ne faut pas oublier que tu ne peux pas mettre le même niveau d'organisation tactique et d'automatisme en club oú tu as les joueurs tous les jours sur une ou plusieurs saison, et en sélection ou les timings des rassemblements est plus serré.
En foot on est sur 1 euro, 2 coupes du monde et des finales depuis 27 ans, je prie pour que les 27 prochaines années soient aussi bonnes.
Tout à fait d'accord avec toi sur le fait qu'il est bien plus facile de travailler en club qu'en sélection de par le temps dont tu dispose de tes joueurs. Apres les sélections ont quand même au final assez peu de rotation pour les grandes compétitions et il est possible de mettre en place quelquechose.
Je fait peut être la fine bouche mais je pense qu'avec un peu plus d'audace on aurait au moins 1 euro et 1 coupe du monde en plus.
Batum,Diaw,De Colo,Parker, Fournier,Albicy pour les "anciens"
Strazel,Okobo,Hifi,Cordinier, Francisco,Maledon , wemby, Traoré,Penda,Risacher ...
Punaise en terme de prise de décision et de lecture de jeu on n'est pas mal quand même ?
Je pourrais faire une liste équivalente chez les femmes...
Je ne pense pas qu'une remise en question s'impose contrairement à toi.
Enfin si une, celle des copinage dans la fédération mais c'est un mal de toutes les fédé françaises alors je n'espère rien.
1) notre vivier n'a jamais été aussi important, la défaite des femmes se fait sans 3 joueuses importantes restées en wnba, avec des joueuses majeure qui ratent leur match et un coach qui est mauvais.
La défaite des U19 se fait sans nos 2 meilleurs joueurs draftés qq jours plus tôt et avec un craquage mental contre une équipe sur motivé à domicile ( c'est le métier qui rentre) .
Notre championnat ne va pas si mal, nos équipes font des finales de coupe d'Europe ou des demi-finales régulièrement et avec des 3emes choix, les 1er sont en NBA, les seconds en euroleague. Les salles sont remplies et on a même des clubs phares qui commencent à concurrencer les gros clubs européens.
2) il manque plus de 1000 gymnases en France ( étude sortie tout récemment) , l'enseignement du sport est une vaste blague, tout repose sur des bénévoles et pourtant on peut être champion du monde de basket,de volley et de handball sans que ce soit une surprise. Alors pourquoi diantre investir plus ? ( Je suis prof, bénévole dans mon club et à la recherche de créneau pour les entraînements de l'année prochaine 😋)
3) moi je trouve au contraire que ce mix entre physique et créativité nous permet d'avoir des profils de joueurs très variés et imprévisibles.
4) les autres nations travaillent durent et souvent dans des meilleures conditions ( cf mon 2) mais à part l'Espagne, toutes fantasmes sur nos jeunes, nos joueuses et nos joueurs NBA en leurs proposant des contrats ( et encore la ligue Espagnol a une sacrée collection de français depuis qq temps , le Real le premier)
5) notre identité c'est la défense et le jeu rapide . Ok on peut ne pas être d'accord avec ça mais c'est une identité.
Et dans les faits ça fonctionne bien à haut niveau comme à petit niveau mais pour des raisons différentes.
À mon petit niveau de coach, si un gamin(U15 )se donne à 100% en défense et court, il aura du temps de jeu car quelque soit son physique tous les enfants peuvent faire ça. Et mes " système" c'est passe et va, joue ton 1v1 si tu es meilleur que ton défenseur, prend ton shoot ouvert... Et si tu rates ben c'est pas grave car tu défends et tu cours.
6) là je suis d'accord. Quand on a les joueurs et les joueuses qu'on a, ne pas être champion d'Europe ou champion du monde est un échec. Le discours de Toupane est un scandale. Tu finis 4 ème, tu proposes ta démission et tu assumes.
Je viens de trouver l'étude dont tu parles sur les terrains, ca m'intéressait : https://www.vie-publique.fr/rapport/284251-quels-equipements-pour-une-nation-sportive
je termine sur les u19, sans animosité contre lui, Rudy Nelhomme ne me parait pas un bon choix...il est la depuis la nuit des temps et n'a jamais brillé par de la fluidité offensive , en pro a oub..
quelques nuances cependant:
1) pour les filles, il manquait pas mal de joueuses confirmées dont des créatrices , je en suis pas persuadé qu'il faille tout remettre en question
2) pour les u19 , je n'ai vu que france cameroun et france /australie: la pauvreté offensive est en effet impressionnante particulieremet sur attaqe palcé, meme le pick and roll était diffiicile (avec une bonne defense australienne quand meme).
Par contre j'ai du mal avec l'idée du coach étranger, j'ai un peu le sentiment que c'est jouer avec des armes qui ne sont pas les tiennes (comme les naturalisations bidon). Certes les autre le font, mais j'ai un peu de mal. A la limite si c'est un gars qui a de l'expérience en France et qui parle le langue, pourquoi pas.
Le problème c'est que c'est compliqué, j'ai l'impression, d'atteindre le top niveau pour un coach français. Aucun club compétitif au niveau européen va aller chercher un coach parce qu'il a réussi à Roanne ou à Bourge en Bresse, donc des coachs peut-être intéressants (Vizade par exemple, ou même Fauthoux) vont tourner en rond sans passer à l'étage supérieur. Peut-être que le manque de maîtrise de l'anglais est un frein aussi ? (alors que les jeunes prospects parlent tous un anglais quasi nickel a 19 piges).
Déjà parce qu'on a progressé sur cet aspect. On est toujours pas parmi les tops en terme de circulation de balle (pas de meneur, ça aide pas), et encore moins de roublardise, etc, mais ça me semble largement mieux qu'il y a 10-15 ans ou en dehors de la défense, du jeu rapide et de donner la balle à TP sur jeu posé il n'y avait absolument rien.
Au moins aujourd'hui on a des gars qui savent shooter et qui, globalement, ne sont pas là exclusivement parce qu'ils sont athlétiques. L'an dernier aux JO, on a trouvé (même si un peu tard) une identité qui convenait (défensive premièrement, mais aussi efficace offensivement) et qui a permis aux bleus de sortir le Canada et l'Allemagne qui étaient deux équipes avec plus de talent sur le papier.
Après il y a des progrès à faire, certainement de la capacité à sortir plus de coachs de haut niveau, et à former plus de meneurs/arrières (en terme de standing on a quand même une vraie disparité entre les joueurs de frontcourt/nbackcourt). Mais je pense qu'il s'agit plus d'ajustements que de tout remettre en cause.
Et surtout, le résultat U19, je pense pas qu'il soit révélateur puisqu'il n'est pas représentatif de ce qu'on a vu ces dernières années. La génération 2006 si on enlève Essengue et Traore, qui n'étaient pas là, y a pas vraiment de joeueur intéressant, mais c'est plus l'exception qui confirme la règle par rapport aux années précédentes (et on espère aux suivantes).
Quel pessimisme... Bientôt il faudra être triste de voir des n°1 de draft français car ils n'ont pas la vision de Teodosić ?
1/ Regarder la qualité de la formation au vu des résultats chez les jeunes est une erreur. C'est ce qu'a fait la FFT pendant 20 ans...
2/ Pour la formation des filles, aucune idée, je ne suis pas.
3/ J'ai du mal à croire à une fuite vers la NCAA, c'est un fantasme. J'attends le jour où un top 10 de la draft français préférera la NCAA à jouer contre des adultes en Europe ou maintenant en Australie avec le salaire qui va avec.
Sarr a tenté le système américain et, finalement, il a préféré l'Australie pour se montrer.
4/ Sur les finances, je ne suis pas expert, mais, en ordre de grandeur, je pense que le problème vient beaucoup plus du manque d'exposition des clubs français qui sont en concurrence avec le foot qui prend toute la place et le rugby dans une certaine mesure. Ce qui fait qu'on se bat avec le hand pour les miettes.
5/ Les joueurs qui se développent moins vite en France qu'aux US, je n'y crois pas non plus. J'ai l'impression que le système US est bien nul actuellement en empêchant les meilleurs joueurs de rapidement jouer contre des adultes pour s'aguerrir. Au contraire de Dončić qui a commencé à jouer en pro à 14 ans si je ne me trompe pas, ou un Jokić qui commence à 17 ans.
Le manque de développement athlétique en raison des infrastructures, il faudra me le prouver... Sans doute qu'on n'a pas d'aussi jolies salles qu'en NCAA, mais on parle du 12e chiffre après la virgule.
6/ Je trouve justement que les Français ont une mentalité différente. Batum a adopté un rôle de couteau suisse qui lui a permis de faire une super carrière quand un Américain aurait peut-être forcé pour être le "mâle alpha" des équipes.
Et un Wembanyama a des différences d'approche bien marquées par rapport aux Américains.
7/ "Pour 6 joueurs français sélectionnés lors de la Draft 2025, combien d'Américains ?" On compare vraiment un pays de 340 millions d'habitants où le basket est numéro 1 ex æquo et que les équipes vont privilégier avec un pays de 70 millions de personnes où le basket est numéro trois avec des grands qui peuvent être aspirés par le volley ou le hand ? Si la métrique qu'on cherche à optimiser c'est le nombre de joueurs draftés, les résultats sont exceptionnels !
8/ "Mais lorsque les équipes de France affrontent des équipes bien armées tactiquement et techniquement ou plus athlétiques qu'elles, comme les États-Unis, elles s'effondrent."
Mais pas d'accord, on n'est pas loin en finale ! On les bat à Tokyo au premier tour... Chez les jeunes, selon les générations, ça donne des matchs serrés.
Je suis d'accord qu'on peut s'améliorer sur demi-terrain, mais il n'y a aucune raison de jeter le bébé avec l'eau du bain. Les résultats récents sont exceptionnels et l'avenir semble nous appartenir.
Bien entendu, on sent que l'exécution sur demi-terrain est un axe d'amélioration et peut-être qu'il y a quelques profils qu'on devrait essayer de plus mettre en avant. Au final, on sent que la formation en basket souffre un peu du même problème qu'au foot où un joueur comme Griezmann a dû aller en Espagne pour être apprécié. Mais les adaptations doivent être faites de manière incrémentale et réfléchie, et une remise en question de fond en comble ne me semble pas nécessaire.
préambule) ce n'est pas une correction de mon texte mais juste une vision différente proposée. Ce qui me va très bien. Chacun ses opinions. On n'est pas obligé d'être d'accord. Pourquoi un tel cynisme pour commencer l'argumentaire ?
1) justement, ce n'est pas ce que je fais. Je parle de fond. De l'orientation technico-tactique, de l'expression collective offensive. Je l'ai marqué dans mon texte, les résultats sont globalement bons.
2) ...
3) la fuite vers la NCAA n'est pas un fantasme. Les facs, qui ont des moyens beaucoup plus conséquents que les équipes pros françaises (mêmes les facs plutôt modestes) peuvent désormais proposer des vrais contrats aux joueurs. Il y a déjà beaucoup de joueurs U21 (et pas forcément les têtes d'affiche) qui ont signé en NCAA et ça continuera à l'avenir.
4) sur les finances, je parlais juste du fait que les joueurs partent avant même de signer des contrats pros. Ce qui résulte par des compensations financières plus modestes.
5) je parlais spécifiquement du domaine athlétique. Les jeunes joueurs US sont encore largement au-dessus sur ce point comparés aux jeunes français des mêmes âges.
6) c'est une évidence mais je n'ai pas écrit le contraire ?
7) encore une fois c'est une évidence mais par là, je voulais souligner le fait qu'il fallait rester humble et ne pas penser qu'on était plus fort ou au même niveau que les USA, parce qu'on avait de plus en plus de joueurs draftés. Chose que j'ai pu lire ou entendre.
8) je parlais principalement des équipes de France jeunes. Les deux dernières oppositions de la génération 2007 se sont finies par une déculottée par exemple. Et globalement, les USA dominent encore largement la France dans toutes les catégories.
9) je ne vois pas où je jette "le bébé avec l'eau du bain". Je pose principalement des questions en exposant mon point de vue. Il n'y a rien d'acerbe ou gratuit dans ce que j'ai écrit
En lisant ta réponse, je pense que nos positions sont plus proches de ce que je pensais. Tu dis "Je l'ai marqué dans mon texte, les résultats sont globalement bons." mais ce n'est pas l'impression que j'ai eu en te lisant. Je pense qu'il un "Points forts à conserver" dans ton texte car j'ai parfois l'impression que tu souhaites qu'on reparte de 0.
Quand tu écris "Remettre le jeu d’attaque sur demi-terrain, avec la prise de décision et les lectures en point d’orgue, au centre de notre identité technique" ca veut dire quoi concrétement ? Oú est-ce que tu la mets ? Si demain tu es DTN, quels sont les 5 à 10 actions que tu prends ? C'est ce que j'aimerais lire. Là je n'ai pas les compétences et les infos pour savoir si ce sont des problèmes d'équipes, de formations ou de continuité entre les EdF personnellement.
"Cela coïncide aussi avec une ouverture à des techniciens en dehors du sérail fédéral" => c'est un poncif qu'on entend aussi pour la FFF et la FFT...la FFBB n'est vraiment pas la pire quand tu vois un Kenny Atkinson en EdF. Et toi même tu cites Guillaume Vizade. Quand tu écrits ca, à qui penses-tu ? Qui a été candidats et refoulés ?
Je pense que l'orientation vers les profils athlétiques est une fausse excuse: ce type de profil peut très bien avoir un QI basket élevé et s'imprégner des principes de jeux que tu mets en avant.
Il y a peut être un élément complémentaire: on a une culture basket centrée sur la défense. Soit. Ce qui demande beaucoup d'énergie. Or développer un jeu de mouvement, plus rapide, avec des grands principes de jeux plus intuitif, demande aussi beaucoup d'énergie. Donc on a besoin de rotations plus profondes.
Jusqu'à relativement récemment, on manquait peut être de profondeur dans le réservoir pour assurer ces types de jeux des deux côté du terrain: si tu faisais sortir Parker et Diaw, ça baissait sacrément de niveau de jeu.
Or, depuis quelques années, on se targue d'avoir un réservoir hyper profond, ce qui augmente donc cette capacité d'avoir un jeu total comme dit Fautoux, avoir une attaque plus dynamique sans sacrifier la qualité défensive.
à voir s'il arrive à insuffler cela dans les prochaines EDF, sachant que ça peut mettre du temps d'instaurer ce genre de principes, surtout quand on joue ensemble un mois par an.
L’objectif fondamental de la fédération doit rester la formation de joueurs capables d’évoluer au très haut niveau, c’est-à-dire (1) atteindre l’élite mondiale (NBA, EuroLeague) et (2) performer chez les seniors en sélection nationale.
Les catégories jeunes constituent une point d'étape ou de passage mais ne constituent pas une fin en soi. Certains joueurs atteignent leur maturité plus tard — l’exemple de Rudy Gobert en est une parfaite illustration. Le véritable enjeu n’est pas de gagner chez les U19, mais bien de former des joueurs capables de briller chez les seniors.
Les sélections régionales ou nationales jeunes sont souvent construites autour de profils précoces dans ce but. Des gamins au QI basket élévé , qui sont plus avancés que certains "profils" car ils ont connu une motricité précoce, peuvent dominer à 15 ans. Mais on sait que leur déficit physique deviendra un frein à haut niveau. Une fois leur plafond atteint, ces gamins peinent à franchir le cap supérieur.
Au plus haut niveau, la taille et les qualités athlétiques sont décisives. Ajouter à la taille, un excellent QI basket, et vous obtenez des joueurs inarrêtables : Luka Doncic (2m08) ou Nikola Jokic (2m15) n’en sont que deux exemples.
Les Américains eux-mêmes reconnaissent eux-même qu'ils sont friands des joueurs français issuent de la formation française car ils disposent d'une grande maîtrise des fondamentaux et d'une excellente lecture de jeu.
Je suit l'équipe de France depuis de très nombreuses années. L'identité de la France reste la défense, depuis toujours. Je n'ai pas souvenir d'une équipe de France jouant comme les espagnols. On peut changer de fusil d'épaule mais la dernière fois qu'une équipe de France s'est concentrée sur l'attaque en n'oubliant ce qui faisait notre force…c'est la déroute des derniers championnats du monde.
Pour l'équipe de France féminine je serai moins dur que toi…
Nous avons perdu d'un point….On ne construit pas un collectif en quelques semaines. Toupane n’a pas eu le temps nécessaire pour installer un fond de jeu cohérent avec ses joueuses. Pour le cas d’Awa Fall, joueuse espagnole très prometteuse (qui nous a fait mal), la France a réussi à former Sandrine Gruda, qui au même âge, n’avait rien à lui envier.
L’équipe de France féminine a perdu d’un point, avec de nombreuses absentes (qui jouent au plus haut niveau en WNBA). Que ce serait-il passé si l’Espagne avait aussi été privée de ses meilleures joueuses ?
Alors non, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Plutôt que de souligner ce qui ne fonctionne pas, on peut identifier ce que l’on peut améliorer.
Le maillage territorial de la fédération permet déjà de détecter très tôt tous les profils intéressants. Ce qui manque peut-être, c’est le temps : de nombreux jeunes partent trop tôt vers la NBA ou l’étranger sans avoir parachevé leur formation.
Et cela pose une vraie difficulté : comment former des jeunes pour le plus haut niveau, quand ils n’ont plus le temps de se former pleinement ?
Pour l'équipe de France féminine, je ne pense pas avoir été dur dans mes propos. Tu fais d'ailleurs bien de mentionner Sandrine Gruda et tu as parfaitement raison. Est-ce une exception ? Je ne sais pas mais j'ai trouvé que les Espagnoles avaient proposé un jeu d'attaque beaucoup plus riche que le nôtre et qu'Awa Fam se fondait parfaitement dans cette symphonie collective, tout en ayant des aptitudes athlétiques supérieures. D'où ma question ? Par ailleurs, je pense que la formation en club est bonne. Je pointe plus de doigt les sélections et la préformation.
Pareil au foot.
Ils ont une Ferrari mais roule à 130 km/h avec.
Ce qui est frappant c'est que parmi les tout meilleurs joueurs français des 20 dernières années, combien sont des athlètes à qui on a appris le basket ? Rudy Gobert ? Et ? Je pense que la liste se résume à un nom. Tous les autres, et Wembanyama et Risacher en sont les meilleurs exemples, sont des basketteurs avant d'être des athlètes et non l'inverse. Et pourtant, on continue sur le même schéma.
Si changement drastique il doit y avoir, l'impulsion doit venir de la fédération. Parce qu'en club, partout, l'objectif est de gagner. Et c'est plus facile de gagner quand t'as des grands qui comprennent pas le jeu que des petits qui le comprennent.
Ce qui est plus problématique c'est je pense le manque de variété. On sort beaucoup de grands, mobiles, capables de défendre sur tous les postes, et de plus en plus capables de shooters, mais on sort très peu de meneurs du même standing. Et les "petits" qui apparaissent semble parfois être arrivés là par acccident (par exemple Hifi qui est un des meilleurs jeunes guards était complètement passé sous les radars).
On a pas besoin de tout remettre en cause, mais peut-être plus de problèmes différents. Et aussi en effet, sorti du shéma "prof d'EPS" avec son chasuble et son sifflet dans la salle omnisport pour coacher tout ça.
Je suis pas anti-collet, je trouve qu'il a parfois trop servi de bouc émissaire alors qu'il n'est pas si mauvais, mais il y a quand même un constat un peu rédhibitoire : on a pas de coachs de classe internationale ou de top niveau européen. Et même dans le championnat de France, les deux meilleurs clubs sont coachés par des coachs étrangers.