J'aime tellement l'équipe de France féminine que j'ai souvent du mal à dépassionner mon analyse de ses rencontres. Du coup, je peux paraître sévère ou défaitiste. Je préfère prévenir, ça risque d'être un peu le cas ici. Les Bleues se sont donc imposées (71-69) en ouverture de l'Eurobasket de deux petits points face à la Turquie. Un vrai hold-up, puisque les Turques et leur "monster in the middle", l'Américaine Teaira McCowan (20 pts), ont été devant durant la majeure partie du match.
Le résultat est là et fera du bien à la confiance, mais la manière, en revanche... Défensivement, là où se trouve la force principale de ce groupe très diminué par les absences, les Françaises ont mis un temps fou à donner du répondant à leurs adversaires. En attaque, il y a eu à la fois de la maladresse et un manque d'idées - ou en tout cas de repères - qui n'ont heureusement pas eu de conséquences à la fin. Mais après une préparation assez longue et ce premier match, on attend toujours de voir une hiérarchie claire et des rôles vraiment établis. Pour l'instant, on dirait que Jean-Aimé Toupane fait des essais et attend de voir quelles filles vont "step up" en l'absence de Gabby Williams et Marine Johannès.
Iliana Rupert reste sous-utilisée en attaque, le playmaking a été assez pauvre dans la plupart des configurations, et il a fallu s'en remettre à une Janelle Salaün en décalage horaire, puis au sang froid du tandem Valériane Ayayi-Migna Touré dans les derniers instants pour se sortir du pétrin. En activant le bon mode, je n'ai toujours aucun doute sur le fait que les Bleues vont aller loin dans ce tournoi où presque toutes les équipes sont diminuées. Mais après ce premier match, difficile de se dire qu'en cas d'affrontement avec la Belgique - pour le coup au complet - ou même avec l'Espagne en fonction de ce que montreront les joueuses de Mendez lors de leur entrée en matière - il peut y avoir victoire.
Voilà pour la partie défaitiste. On peut quand même noter que mentalement cette équipe, même amputée de plusieurs joueuses importantes, a toujours les ressources pour rester dans les matches lorsqu'elle est à côté de la plaque, et les arracher sur le fil en faisant fi de la manière. Dans un Eurobasket comme celui-ci, le mental sera probablement suffisant jusqu'en quarts ou en demi-finale. Au-delà, il faudra montrer plus et on espère le voir dès ce soir (19h30) contre la Grèce.