Westbrook sur un Yacht qui shoot, le décor est magnifique, le symbole est fort. Mais la vérité est ailleurs : à 36 ans et n'a toujours pas trouvé de club lorsque cette image circule sur les réseaux. Le cas Westbrook continue de diviser : pourquoi n'arrive t-il pas à séduire une franchise après une saison accomplie avec les Denvers Nuggets ?
Ici, il n'est pas tant question de ses qualités qui restent indéniables. Il restera quoi qu'il en soit l'un des joueurs les plus athlétiques de l'histoire tous postes confondus. Je ne vais pas non plus m'attarder sur son palmarès, qui ferait rougir bon nombre de ses prédécesseurs ainsi que ses contemporains.
Je veux parler de son jeux, de son approche, de son image, où tout pourrait se résumer en un seul mot : Le « paradoxe » Westbrook...
La chute est dure, mais était prévisible pour un joueur comme lui. Certains l'avaient anticipée, quand d'autres espéraient qu'au contact d'un joueur comme Jokic, il comprendrait enfin qu'il n'est plus ce joueur qu'il a été. Qu'il apporterait enfin cette sagesse à son jeu, qu'on attend d'un vétéran de sa trempe.
A 36 ans Russell Westbrook se retrouve sur le marché des agents libres, à une semaine de la reprise. On peut légitimement se demander s'il n'a pas joué son dernier match en NBA. Même s'il trouve une place dans un roster, cet été, il vient d'entrer dans la case des minimums vétérans. Plus qu'une case c'est un aveu pour lui.
Westbrook : Incompatible avec l'ère moderne de la NBA ?
Dans cette NBA où l’efficacité prime sur le spectaculaire, Westbrook détonne. Chaque action est scrutée, les statistiques dictent la valeur d’un joueur, notre regard de spectateur a changé. Il ne suffit plus d’être spectaculaire pour exister.
Westbrook, lui, c’est la débauche d’énergie, la passion, l’intuition. Mais rien de tout cela n’est quantifiable. Il n’y a qu’un pas entre supplément d’âme et jeu à risques. Cette énergie n’a jamais été contrôlée, brute à son image. Il joue de la première à la dernière minute avec la même intensité, comme pour nous dire qu’il ne triche pas.
On retrouve ainsi ce paradoxe qui l'a suivie toute sa carrière. Pour ceux qui n'ont pas cette vision romantique, il est vu comme un joueur qui a talent brute mais sans QI basket. Un joueur qui fonce tête baissé quitte à faire perdre son équipe, car il n'a qu'une seule manière de jouer, une seule manière de gagner.
Ce joueur aux deux visages, ne laisse pas indifférent, chacun a un avis sur lui. Comme ses coéquipiers qui ne tarissent par d'éloges sur ses qualités humaines et de leaders (coucou LeBron !).
On retiendra son passage à Washington où il a su faire d'une équipe de bas tableau une équipe playoffable. Une série perdue 4-1 contre les Sixers mais le boulot était remplie. C'est d'ailleurs sa seule expérience depuis en tant franchise player. À partir de ce moment il va entamer une longue descente que lui même n'a jamais vu venir.
Le passage aux Lakers : entre pressions, déceptions et désillusions...
Au Lakers, il va goûter à la pression et l'exigence de jouer au coté d'un joueur comme Lebron James. Si on devait résumer cette expérience on pourrait simplement dire que c'était un fiasco. Une erreur de casting autant sur le plan sportif qu'humain, tant les deux hommes sont aux antipodes.
Il sera le symbole de cet échec, lâché par les cadres mais aussi par le coaching staff qui ne sait plus quoi faire de lui, on le balade entre un rôle sixième homme où il retrouve au bout du banc pendant les fins de matchs. Titulaire quand LeBron James n'est pas en tenue.
Le point de bascule est atteint : il joue ne pas seulement contre ses adversaires sur le terrains mais aussi en dehors. Seul contre tous, il mène ses combats contre la presse, le public, ses coéquipiers mais aussi le coaching staff.
Pour finir il se fera trader pour le plus grand biens de tous mais à partir de ce moment son image va en prendre un coup, on retiendra de ce passage ce surnom qui va réussir à l'atteindre car auparavant il l'avait déjà entendue mais sur sa terre natale ce nom va prendre encore plus de poids : « Westbrick ».
La rédemption ou la chute ?
En transit à Utah où ne le portera jamais le maillot car coupé il choisit de retourner à LA, un peu maso dira t-on, mais cette fois il choisira les couleurs de l'énnemie : les Clippers comme un pied de nez aux Lakers. La greffe prend, Westbrook reprend goût au jeux, lui qui est un joueur qui se nourrit d'émotions, cette fois ci il est entouré de gens qui l'accueil et l'accepte. Il se déchire, avec en point d'honneur la série contre les Phoenix Suns où il donne le ton en défense contre son ancien coéquipiers Durant. A ce moment là comment ne pas l'aimer, il répond à ses détracteurs de la meilleur des manière, celle qu'il avait oublié : sur le terrain.
Mais la série s'écourte quand Kahwi Leonard se blesse, Phoenix l'emporte. Mais pour Westbrook ces playoof finisse sur une bonne note, une bonne manière d'entamer une nouvelle saison. Malheureusement pour lui le management saute sur l'occasion pour attirer James Harden via un transfert ce qui le pousse sur le banc.
A partir de ce moment il ne sera plus un des leaders de l'équipe. Relégué derrière Kawhi Leonard, Paul George, James Harden et même Norman Powell il devient un vétéran de l'équipe, un remplaçant de luxe. Il enchaîne quelques éclats, mais son jeu ne peut plus s’exprimer, son manque de shoot pèse trop dans le jeu. Il semble perdu dans son rôle, ce qui l’amène après un premier tour et une énième défaite à se tourner vers une autre équipe.
La dernière chance :
Les Denvers Nuggets, une opportunité en or pour lui, celle de jouer avec le ou l'un des meilleurs joueurs de la ligue (chacun se fera son avis). Mais surtout intégrer une franchise stable et même si l'effectif a subit quelques changements depuis son titre elle garde une ossature solide qui la place parmi les contenders. L'année se passe où il entre le bon et le moins jusqu'à aller à la « catastrophe » lors du match contre les Wolves. Son alter ego refait surface, la planète NBA ne parle que de « Westbrick » pendant les jours qui suivent. Entre le lay-up raté et la faute au buzzer, son cas est indéfendable.
Mais il ne se laisse pas abattre il finit l'année comme l'un des meilleurs sixième homme de l'année, 7ème au final. C'était sa première vrai expérience dans ce rôle, pendant le premier tour il continue sur cette lancée et punit son ancienne équipe : les Clippers. Par sa débauche d'énergie mais surtout ce que personne n'aurait pu prédire, sa réussite au shoot où il punit la stratégie défensive des clippers de le laisser tirer. Il tourne à 14 points en sortie de banc à 42% à trois points ! On retient sa célébration après un dunk puissant lors de la démonstration du game 7 où il savoure cette revanche mais aussi la joie de passer au second tour.
Le tour suivant, il fait face à la meilleur équipe de la ligue mais aussi au meilleur meneur de la ligue, un retour à oklahoma city les terres de ses premiers exploits. Hormis les deux premiers match où il est bon dans son rôle en sortie de banc notamment la passe à Gordon pour le shoot la victoire. Pendant le reste de la série, il n'existe pas, l'intensité monte d'un cran, et son temps de jeu diminue. Au final Denver se fait sortir car cette équipe était mal construite, pas assez profonde pour durer.
Arrive enfin l'été où il décide de ne pas activer player option, et teste le marché dans cette free agency qui va rester sobre. Quand on y pense c'est dommage car avec le nouveau roster de ces Nuggets il aurait pu faire partie d'une grande aventure, celle qui manque à son palmarès.
What if :
En conclusion :
Je glisse cette réflexion : et si Westbrook s'était mué en deuxième arrière (guard) au début de sa carrière, pour s'éviter ce poids de meneur de jeux et de gestionnaire ?
Avec un meneur sobre pour le compléter, et un autre système capable de canaliser son énergie aurait t-il eu une meilleur carrière ?
On pourra toujours en débattre, mais ce qu'il a été personne ne peut lui enlever. Et finalement c'est l'essentiel à retenir : une carrière en montagne russe mais authentique.
Une joueur boulimique d'émotions, qui a tout donné, quitte à tout brûler.

Ado, j''étais un immense fan d'Iverson et pour moi sa fin de carrière en eau de boudin n'a rien entâché, je m'en rappelle à peine.
Si ça se termine comme ça pour Russ c'est pas dramatique, il aura quand même marqué la ligue à sa façon.
Mais comme ça a été dit, il n'a jamais joué que d'une seule manière, sans jamais se remettre en question et sans travailler les aspects de son jeu qui étaient trop faibles, même quand l'âge est arrivé.
Ce côté borné, seul contre tous, est à la fois ce qui lui avait permis d'arriver jusque là, et ce qui l'a empêché d'aller plus haut.
Avec des qualités physiques en déclin, et un shoot presque pire qu'avant, il reste aujourd'hui un joueur difficile à faire jouer. Il n'est plus assez fort pour être le dépositaire du jeu et porter tous les ballons et sans le ballon, son absence de shoot extérieur le rend presque injouable. En fait, il n'y a guère que dans une équipe faible qu'il pourrait avoir une utilité en redevenant titulaire avec beaucoup de responsabilités. Mais les équipes faibles veulent développer les jeunes, et surtout ne pas gagner trop de matches...
Du coup, ca sent la fin de carrière bien pourrie...
Je ne crois pas qu'il aurait eu besoin d'un poste 1 à côté de lui.
Pour exprimer au mieux ses forces, il a besoin d'avoir le ballon en main et créer par son drive.
Comme nombre de porteurs de balle primaire, il n'a pas les qualités pour jouer off ball... On l'a vu l'an dernier à Denver où Gordon a été obligé de s'écarter pour laisser Westbrook faire des coupes. Sur le papier c'est alléchant une passe de Jokic pour la coupe de Westbrook. Dans les faits, la réussite n'a pas été au rendez-vous.
S'il avait commencé plus tôt à jouer sans ballon, il serait meilleur aujourd'hui dans ce domaine, c'est certain mais pourquoi se priver de sa qualité première qui est de créer des décalages quand il est élite dans ce domaine ?
À l'heure de faire les comptes, il aura eu une magnifique carrière. Un MVP, futur hall of famer qui a fait rêver des milliers de gamins et nous a procuré des tas d'émotions (que ce soit en nous faisant bondir notre siège ou en nous prenant la tête à deux mains). C'est déjà très beau.