Andrew Wiggins, la métamorphose qui a ramené les Warriors au sommet

Devenu un joueur hyper précieux aux Golden State Warriors, Andrew Wiggins est en train de se refaire une réputation en NBA.

Andrew Wiggins, la métamorphose qui a ramené les Warriors au sommet

Les Golden State Warriors sont de retour. Trois ans après avoir perdu dans la douleur contre les Toronto Raptors, Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green disputent à nouveau les finales NBA. Pour la sixième fois de leur carrière, avec la possibilité de décrocher une quatrième bague. Le prolongement de l’une des dynasties les plus dominantes de l’ère moderne.

Trois ans, ça passe vite. Et pourtant, le temps passé loin des sommets semblait bien long pour la franchise californienne. L’ADN et la philosophie de la franchise sont restés identiques mais les saisons de transition ont eu pour conséquence de bouleverser l’effectif. Avec par exemple l’arrivée d’Andrew Wiggins en février 2020.

Retrouver le Canadien au sein d’une équipe qui joue le titre, ça n’aurait surpris personne en… 2014. Parce qu’au moment où Steve Kerr débarquait à la tête des Warriors, qui s’apprêtaient à décrocher leur premier titre quelques mois après, Wiggins déboulait en NBA avec le statut de premier choix de la draft et de superstar en devenir.

Un jeune prospect excitant avec des qualités athlétiques exceptionnelles, un corps taillé pour dominer à ce niveau et un bagage technique intéressant. Le package complet d’une future superstar. Enfin, presque. Il lui manquait l’attitude. Peut-être même l’envie.

Si Andrew Wiggins était décevant, c’est à cause des Wolves

Les Minnesota Timberwolves et leurs supporters ont placé beaucoup d’espoir en lui. Ils ont souvent été déçus. Ils ont vu un joueur doué mais mou, sans feu, sans passion, sauf à de trop rares occasions. Du talent, bien sûr, mais exposé de façon trop irrégulière. Une attitude souvent égoïste. Au point de faire sortir de ses gonds son plus grand défenseur, Ryan Saunders.

L’ancien coach des Wolves adorait Andrew Wiggins. Mais il n’a pas pu s’empêcher de péter un plomb à la mi-temps d’un match en janvier 2020. Zach Lowe raconte que Saunders lui a hurlé dessus, au point d’en avoir des palpitations cardiaques et d’être examiné par les médecins de la franchise. Ces derniers en ont conclu qu’il s’était tout simplement déchiré un muscle de la poitrine en gueulant sur son poulain. Ils disent même que « Saunders aimait tellement Wiggins que le pourrir lui a brisé le cœur. »

Quelques jours plus tard, Minnesota prenait la décision de se séparer de l’ailier, envoyé à Golden State en l’échange de D’Angelo Russell et d’un premier tour de draft (devenu Jonathan Kuminga !). Deux ans après, il découvre donc les finales NBA.

« Nous ne serions pas là sans lui », répète même souvent Steve Kerr.

Changement d’ambiance complet. Et c’est vraiment le cas de le dire. Wiggins n’est pas devenu un meilleur basketteur. En revanche, il est beaucoup plus impliqué. Comme si l’homme avait changé, et donc le joueur par la même occasion. Il est désormais quasiment systématiquement celui qui joue le plus dur sur le terrain. Il ne rechigne pas devant les basses besognes. Au contraire, il les exécute.

La différence est telle qu’il faudrait presque se demander si le problème venait de lui. Comme quoi, tout est une question de contexte. L’homme n’est que le fruit de son environnement.

« J’ai toujours dit que personne ne parlait des équipes et des organisations dans lesquelles évoluent les joueurs. Personne n’en parle jamais, c’est toujours de la faute du joueur. Andrew montre que je ne suis pas bien éloigné (de la réalité) quand je dis ça », témoignait Draymond Green.

Le jeune homme est passé de l’une des organisations les moins bien gérées de la ligue – du moins avant son rachat – à l’une des plus brillantes. Tel un caméléon, ces nouvelles dispositions l’ont aidé à évoluer différemment.

« Ça m’aide à voir un nouvel aspect du basket. La culture, les gens, l’organisation. Plus important encore, être entouré de gagnants… C’est génial », résumait-il récemment.

Ça l’a fait changer. Mais son arrivée a aussi changé l’équipe. Parce qu’au-delà du joueur ou de sa réputation, Steve Kerr avait besoin d’un athlète de sa trempe pour entourer Curry, Thompson et compagnie. Quand ses dirigeants lui ont présenté le deal, il y a vu une opportunité pour enfin combler les départs d’Andre Iguodala et Shaun Livingston.

« On avait désespérément besoin de taille sur les ailes. Je me suis dit que l’on avait besoin d’un corps comme le sien », confiait le coach.  « Je pense que le transfert a été la clé pour nous permettre de redevenir une équipe de playoffs. Andrew Wiggins nous a permis de reconstruire notre défense. »

Aujourd’hui, c’est Wiggins qui se coltine Jayson Tatum soir après soir, après avoir défendu sur Luka Doncic au tour précédent. Il limite pour l’instant la star des Boston Celtics à 20 points et 30% de réussite aux tirs. Le tout en charbonnant aux rebonds, en jouant quelques isolations et en prenant des trois-points. Il est devenu le facteur X de cette équipe de Golden State. L’avoir en troisième ou quatrième option est un luxe. Un luxe justement réservé aux champions.