Anthony Davis, le calme et déjà la tempête

A seulement 20 ans, Anthony Davis semble déjà programmé pour effectuer une carrière hors-norme. Et déjà, ça n'étonne personne.

FX RougeotPar FX Rougeot | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Portrait
Anthony Davis, le calme et déjà la tempête
Attention, toutes les phrases de l'article qui va suivre pourraient être ponctuées de la sentence "Dire qu'il n'a que 20 ans !". Meilleur joueur universitaire et champion NCAA 2012 avec les Wildcats, champion olympique avec Team USA à Londres, Anthony Davis a devant lui une autoroute aussi infinie que ses bras sont tentaculaires. Mature, travailleur, l'intérieur de NOLA symbolise l'avenir de la ligue, au même titre (et peut-être davantage) que Damian Lillard. Son envol précoce rappelle celui de ses illustres aînés au poste (Duncan, Kevin Garnett) et il est déjà programmé pour marquer l'histoire - contemporaine minimum, donc pas que celle du "clan" Davis (les Antonio, Glen, Dale, etc...). Natif de l'Illinois, comme une tripotée de "All-Stars" (Isiah Thomas, D-Wade, George Mikan, D-Rose, Matrix, Iguodala, Jerry Sloan, Hornacek, Kendall Gill, Doc Rivers...), le n°23 de NOLA fait déjà l'unanimité. Avec son talentueux "two-way player", auteur d'un superbe 31-17 cette nuit face aux Warriors (défaite 87-97), New Orleans la jazzy espère se lancer dans un doux solo de saxophone lors des prochaines saisons. Dans le langage de Miles Davis, lui aussi enfant de l'Illinois, ça donnerait "Milestones"...

KG's finest

Un jeune poste 4 spectaculaire, fluide, qui galope, défend bien, martyrise les cercles et arbore les couleurs d'un "petit" marché ? Kevin Garnett bien sûr ! Euh non, son "fils", Anthony Davis, de 17 ans (!!!) son cadet. Oui, parce qu'en regardant jouer l'intérieur de NOLA, on a parfois l'impression de replonger dans les années folles du "Big Ticket", celles de ses 25-15 à Minnesota.
"La plupart des choses qu'il (Davis) réalise, il les réalise tout seul", confiait récemment dans les colonnes du Times Picayune Kevin McHale, qui s'y connaît question poste 4 et polyvalence (pour ceux qui aiment bien se faire mal aux yeux, les stats en carrière de l'ancien Celtic sont ici).
La comparaison avec KG ne s'arrête pas là : le jump-shot de Davis rappelle fortement celui de l'intérieur des Nets (époque Wolves), et à âge identique, les deux sont déjà de très bons finisseurs près du cercle. Vu sa carcasse encore frêle (2,08 m), on se demande par ailleurs parfois à quelle poste doit évoluer Davis (KG était un 4 d'un nouveau type, il a révolutionné son poste), et à quelle position il évoluera plus tard. Et on ne serait pas étonné s'il jouait pivot, comme Garnett, à la fin de sa carrière. Du fait de sa croissance tardive, Davis l'ex-meneur sait bien dribbler par rapport à son gabarit, ce qui le rend très précis en transition, notamment. [superquote pos="d"]Un ailier-fort d'un nouveau genre, comme KG avant lui[/superquote]Et puis... Garnett était - et est encore, à son échelle, vu son âge - au four et au moulin. Davis, idem : l'intérieur de NOLA figure dans le Top 20 NBA au blocks (n°1), à l'adresse au shoot (12ème, 52,8%), au PER (6ème !, devant les Melo, Nowitzki, Aldridge, Paul George...), au total de rebonds offensifs (10ème) ou encore au "Win shares" (15ème). Cet été, il a travaillé son shoot à mi-distance, et il y a fort à parier qu'un jour, comme Garnett, le poids de l'âge aidant, il soit dans son jardin en tête de raquette. Avec le temps, Davis gagnera sans doute beaucoup plus en agressivité offensive, à l'image de KG, au fil des ans. Dire qu'il figure déjà parmi les joueurs qui obtiennent le plus de LF sur 36 minutes (6,2)...
"Mon jeu ressemble un peu à celui de KG", admettait-il dans une interview donnée à SLAM en octobre 2012, après son fol été olympique avec Team USA. "Garnett est un Hall of Famer de premier rang, donc j'essaye de voir comment je pourrai jouer contre lui. Ce sera un match-up passionnant et ça me rendra meilleur joueur de basket."
[caption id="attachment_128618" align="alignleft" width="300"] Partout où il passe, Anthony Davis fait l'unanimité.[/caption] Le fait de côtoyer à Londres des joueurs du calibre de LeBron James, Kobe Bryant ("Il m'a pris sous son aile", disait-il après les JO) et Kevin Durant - pour ne citer qu'eux - aura aussi permis à l'ancien Wildcat de franchir les paliers plus vite... qu'il ne le fait déjà (au passage, sa marge de progression apparaît plus grande que celle d'un poste 4 comme Blake Griffin, par exemple).
"C'était une grande expérience pour moi, c'était génial de jouer avec ces gars. J'espère que je pourrai revivre ça. J'ai vraiment beaucoup appris", confiait-il à Adam Figman, dans la même interview pour SLAM, expliquant au passage avoir bien "connecté" avec Durant et Andre Iguodala (comme lui originaire de l'Illinois).
C'est tout Davis, ça. Partout où il passe, il fait l'unanimité. L'une des raisons de ce plébiscite saute aux yeux : sa maturité et la sérénité "Duncanienne" qui en découle.

Serein et précoce comme Duncan

Ceux qui ne croient pas au destin appelleront cela le hasard. Il fait bien les choses, en l'occurrence : Anthony Davis a disputé son premier match NBA (hors pré-saison) le 31 octobre 2012, face aux Spurs de Tim Duncan (il a débuté par un 21-7, contre 24-11 à TD, victorieux of course). Ce qui est plutôt amusant, puisqu'aujourd'hui, sa maturité rappelle justement celle de TD, aussi serein que dominant à ses débuts dans la ligue en 1997 (19-22 au 3ème match face aux Bulls de Jordan !). On ne dit pas que Davis est le nouveau Duncan (qu'il a réussi à sortir pour 6 fautes, une première depuis 2010 !), d'abord parce que leur jeu et leur gabarit diffèrent. Mais la régularité, l'humilité, la discipline, le sens du collectif, l'efficacité et l'aisance dont fait déjà preuve l'intérieur de NOLA (une seule fois sous les 10 points cette saison) renvoie à celle du n°1 de la draft 97. D'ailleurs, c'est sans doute utopique, mais on rêverait d'assister à une passation de pouvoir Duncan - Davis, comme on a assisté à celle entre Robinson et Duncan. [superquote pos="g"]Le zen Davis force le respect de ses pairs.[/superquote]L'an dernier, la belle saison rookie de Davis a été éclipsée par celle de Lillard. Sa blessure de trois semaines de fin novembre à début décembre l'a handicapé pour le ROY et la délicate saison de NOLA n'a rien arrangé. Cela peut sembler anecdotique (c'est un détail, diront les plus taquins), mais Davis a également encaissé les quolibets sur ses sourcils sans broncher, comme le faisait remarquer Jalen Rose dans un podcast pour Grantland. Mieux, plutôt que de s'en offusquer (ce qu'il aurait légitimement pu faire), il a assumé sa particularité physique, s'attirant davantage de sympathie encore de la part de l'opinion publique. Maturité, auto-dérision, le zen Davis (à ne pas confondre avec Glen Davis, beaucoup moins zen lui) force le respect de ses pairs - sans doute le plus éloquent des respects - par ses actions sur le terrain... et sa discrétion en dehors. [caption id="attachment_127519" align="alignright" width="300"] Tim Duncan reste l'étalon auquel tous les autres postes 4 doivent être comparés.[/caption] S'il n'est pas le dernier à se marrer, il est surtout dans les premiers quand il s'agit d'enchaîner les double-doubles : seul joueur de 20 ans à tourner à 19-10 avec Shaq et Elton Brand (né comme lui un 11 mars... à 14 ans d'écart), il a également affolé les compteurs dans deux autres secteurs majeurs. D'abord, il est devenu à 19 ans (donc lors de sa saison rookie) le seul joueur de l'histoire à afficher un PER (le fameux "Player Efficiency Rating" de John Hollinger, ex ESPN) de 21,7 et un "Win Shares" de 6,1, tout en ayant raté presque 1/4 de la saison. Il faut élargir la recherche (PER 15, WS 5) pour trouver trace de LeBron, Kobe, Melo, Dwight Howard et Chris Bosh (mais les universitaires déboulent de plus en plus jeunes en NBA, donc il y a fort à parier que d'autres noms prestigieux se seraient greffés à la liste bien avant). Par ailleurs, lors d'une saison rookie, seuls 17 autres joueurs ont posé ces stats, et cette liste comprend des noms comme ceux de Wilt Chamberlain, Michael Jordan, Kareem Abdul-Jabbar, Oscar Robertson, les Twin Towers de San Antonio, Chris Paul, Shaq, Bob Pettit, Blake Griffin ou encore Arvydas Sabonis... Certes, tout ceci ne constitue après quelques mois qu'un amas de statistiques qui ne garantit en rien la réussite de ce diamant brut. Mais parce qu'elles s'accompagnent d'une aisance naturelle rarement vues ces dernières années, on veut croire qu'elles seront couronnées de succès. A NOLA ou ailleurs.

Déjà à 19-10, progrès à venir...

Anthony Davis est l'un des cinq joueurs dans la ligue à tourner à minimum 19 points et 10 rebonds par match, aux côtés de Kevin Love, DeMarcus Cousins, LaMarcus Aldridge et Blake Griffin. Offensivement, il est pourtant loin d'avoir exploité tout son potentiel. L'intérieur de NOLA est le meilleur marqueur de son équipe, mais il n'est pas la première option offensive de Monty Williams, parce qu'à l'inverse, par exemple, d'un Damian Lillard, il ne peut pas (encore?) peser seul en attaque. S'il se montre très à son aise sur pick-and-roll (son mid-range a progressé, et à la manière de Tyson Chandler et DeAndre Jordan, il constitue une menace incessante sur passe lobée), s'il shoote plus que la saison dernière (14,6 shoots par match, soit presque cinq de plus que lors de sa saison rookie), Davis a encore du pain sur la planche pour briller en isolation ainsi qu'au poste (les deux secteurs cumulés ne représentaient que 9,9% de ses possessions offensives l'an passé, à… 25,3% de réussite). [superquote pos="d"]Il s'éclate dans le jeu en transition mis en place par Monty Williams.[/superquote]A l'image d'un Kenneth Faried, il s'éclate en transition et, en ce sens, le jeu rapide mis sur pied par coach Williams lui va comme un gant. En contre-attaque, quand il n'est pas à la claquette après un lay-up manqué d'un de ses partenaires, il excelle dans l'art de conserver la balle au-dessus de ses épaules (un peu à la manière de Kevin Durant), pour la protéger - lors de sa saison rookie, il a rentré 77,8% de ses shoots en transition. On le voit souvent terminer ses actions défensives de l'autre côté du parquet (un exemple de contre-attaque ici), un luxe pour un intérieur. Pas étonnant, de ce fait, qu'il marque presque 20% de ses points en transition (18,4%, contre 12,6% l'an dernier). [caption id="attachment_128619" align="alignleft" width="300"] Sous l'égide de Monty Williams, qui sait jusqu'où il pourra aller ?[/caption] Sur attaque placée, Anthony Davis compense ses lacunes par un bon placement "instinctif", par exemple en attendant le cuir le long de la ligne de fond pour un dunk tout cuit, après les pénétrations de Jrue Holiday ou Eric Gordon. Il participe ainsi au "spacing" de son équipe, qui exploite ainsi à plein son agilité près du cercle (66,1%). Son profil unique (2,08 m et… 2,26 m d'envergure), son timing et sa vivacité lui permettent en outre de gober un nombre incroyable de rebonds offensifs (3,9 par match, n°5 en NBA), y compris quand le ballon semble perdu pour NOLA. En ratant 18 matches, Davis avait terminé l'an passé 28ème au total de points sur seconde chance (191 pts et 18e à la moyenne), et sa claquette victorieuse contre Boston en montant au-dessus de… KG est l'illustration parfaite de sa domination en haute altitude. Cette saison, il fait encore mieux :  4,3 points par match sur seconde chance, soit le 6ème bilan de la ligue. Même s'il manque encore d'impact physique, il a progressé au shoot (sa shot chart 2014 est bien meilleure que celle de 2013), et nul doute, vu son investissement personnel et sa soif d'apprendre, qu'il va poursuivre son apprentissage efficacement (allô Hakeem ?). Rien ne dit encore qu'il deviendra un joueur offensif inarrêtable, mais au regard de son potentiel (il est encore "brut de décoffrage" dans certains domaines) et de sa sobriété sécurisante (1,6 TO seulement), on veut y croire : s'il continue de progresser à la passe et au tir, il pourrait bien rapidement devenir une équation insoluble pour les défenses adverses.

Une défense des 90's

Dans la lignée de sa saison freshman à Kentucky (4,7 blocks par match, dont celui-là, décisif, contre North Carolina), Davis impressionne par sa lecture défensive depuis ses débuts dans la ligue (notons, quand même, que sa moyenne au rebond défensif - 6,4 - peut sans doute s'améliorer). Des joueurs aussi agiles et techniques offensivement que Pau Gasol ou Tony Parker ont déjà goûté à ses tentacules, qu'il sait utiliser face à son adversaire direct ou en aide défensive, grâce à sa grande mobilité. Meilleur contreur de NBA à la moyenne (3 par match), Davis ne devrait pas tarder à franchir la barre des 10 blocks sur un match, comme Serge Ibaka ou Roy Hibbert avant lui. Ses stats défensives près du cercle parlent pour lui (seulement 2,7 FG inscrits par match par son adversaire), et quand il sera plus massif, il sera alors ultra-difficile de le poster. Certains voient en lui un mix entre Zo Mourning et Tyson Chandler, notamment pour sa capacité à dominer son vis-à-vis défensivement - ce qui lui a d'ailleurs valu une blessure à la main gauche le 1er décembre, en provoquant le passage en force de Amar'e Stoudemire. [superquote pos="d"]"Lorsque j'ai grandi, le contre est devenu un talent naturel" Davis. [/superquote]Rappelons qu'il a été élu défenseur de l'année NABC (Greg Oden et lui ont été les seuls freshman à recevoir ce titre universitaire) : en signant le record freshman de la fac de Kentucky avec 183 contres, il a seulement échoué à 21 blocks du record national établi par David Robinson (207 lors de sa troisième saison à la NAVY, en 1985-86), un double champion NBA retenu à 8 reprises dans une des deux "All-Defensive team" dans sa carrière.
"Il n'y a rien qu'il ne puisse faire sur un terrain. C'est clairement un joueur du profil de David Robinson. Il contre, change les shoots adverses, prend des rebonds offensifs et on voit déjà le niveau de ses skills. Il peut shooter ou partir au drive. Il a un très grand talent", constate Erik Spoelstra. 
L'une des explications de sa propension à contrer vient de sa croissance tardive, selon lui.
"J'essayais tout le temps (de contrer), mais j'étais toujours trop court. Lorsque j'ai grandi, c'est devenu un talent naturel. J'aime ça. C'est une question de timing. Ça ne se travaille pas vraiment. Mais vu que j'ai toujours essayé de le faire quand j'étais jeune, c'est venu naturellement", expliquait-il durant son court mais intense passage aux Wildcats. 
Le 2 novembre dernier, contre Charlotte, Davis a participé au record de contres de la franchise (18 blocks, 6 pour lui). Il est ainsi devenu ce jour-là le 5ème joueur à cumuler minimum 5 blocks et 5 steals sur les 40 dernières années, aux côtés d'Andrei Kirilenko (janvier 2006), David Robinson (à deux reprises en 1990-91), Hakeem Olajuwon (trois fois en 1987-88) et Elvin Hayes (1974). Charmante compagnie. Selon ESPN, il est également devenu le plus jeune joueur à compiler 25 points, 5 blocks et 5 steals sur un match (deux ans plus jeune qu'Olajuwon), et le 5ème joueur sur les vingt dernières saisons à afficher pareilles statistiques sur un match (avec Dwight Howard, Clifford Robinson, Shaq et Hakeem). A une assist près, il a même failli signer le fameux "5-by-5", accompli en décembre dernier par Nicolas Batum. C'est dire la polyvalence de Davis, bien au-delà de ses aptitudes défensives, qui rappellent celles des pivots de 90's (les Zo, Hakeem, Dikembe Mutumbo ou encore Pat Ewing).

Pour 20 minutes de blocks de Davis, c'est par ici

[youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=49xI0czYWyc[/youtube]  

Le Monsieur Loyal du "NOLA Circus"

S'il n'est pas l'option n°1 "directe" en attaque, Davis est déjà le Monsieur Loyal de ce "NOLA Circus". MIP potentiel cette saison (à défaut d'avoir été ROY l'an passé), DPOY possible des saisons futures, le n°1 de la draft 2012 va continuer de déployer ses immenses ailes dans l'effectif des Pelicans, bâti grâce (et autour, avec les gros contrats de Gordon, Evans, Holiday et Anderson) à son contrat rookie (le front-office de NOLA devrait lui offrir une extension maximum dès 2015), même s'il pourrait y avoir des mouvements très prochainement. S'il ne participe pas au prochain All-Star Game à domicile (les coaches le désigneront-ils ?), ce joueur déjà capable d'enchaîner des quasi triple-doubles "par les blocks" - 13-9-9 le 16/11 contre Philly) puis 22-9-8 le 20/11, contre Utah - en verra d'autres. D'ici-là, le n°23 from Chicago continuera d'accumuler les double-doubles (déjà 17 cette saison) dans un contexte pas évident, au sein d'une franchise où les coups de sifflet arrivent moins facilement qu'ailleurs (cf. le vol contre Dallas). Son ahurissante claquette-dunk face au Heat laisse à elle toute seul entrevoir de belles promesses et si Monty Williams parvient à trouver une alchimie malgré les blessures successives (Anderson, Evans, Holiday), les Pelicans pourraient bien devenir dans les mois à venir une équipe plus régulière, capable d'empocher une victoire en menant de 17 points (défaite contre Houston mercredi malgré ce scénario). La clef de tout cet assemblage, Davis, intérieur faussement dégingandé déjà capable de planter un 31-12-6 face à Pau Gasol, la détient dans ses paluches.
"(Il mesure 2,08 m), mais il peut atteindre 2,40 m (il dit "8 feet") avec son envergure. Il peut atteindre 2,70 m (il dit "9 feet"), vu comment il saute. A plusieurs reprises, j'ai commis des pertes de balle en cherchant à lui faire des passes à terre et je me suis dit : "Ce mec peut sauter au-dessus de l'arceau, pourquoi lui passer la balle à terre ?", raconte Jrue Holiday, dans les colonnes du Pelican Blog. "Il contre un shoot, et il va dunker de l'autre côté du terrain. C'est de "l'athléticité". C'est du talent. C'est incroyable de l'avoir dans notre équipe."
Dommage que Chris Paul, roi du pick-and-roll, ne soit plus là pour le gaver de caviars !

MVP en puissance

Difficile de ne pas s'emballer en évoquant le futur d'Anthony Davis, MVP en puissance de la fin de la décennie. Son temps de jeu devrait encore augmenter, son impact aussi et, sauf pépin physique majeur (cf. les géants au genoux d'argile Oden, Bynum...), son ascension est déjà "programmée". Il est rare qu'après seulement deux saisons, on parle déjà d'un futur grand de manière si évidente (Alexis Ajinca doit d'ailleurs se régaler de le voir grandir, ndlr). On s'enflamme parfois pour des rookies, sans vraiment savoir si leur potentiel suffira à en faire des All-Stars, la route étant parsemée d’embûches (blessures, supporting cast, rubriques faits divers, etc…). Mais avec Davis, cela semble différent.
"Il est long et très actif. Ce mec fait partie des ces gars qui vont avoir une carrière incroyable s'ils restent en bonne santé", lâche Dwyane Wade au Times Picayune. "On ne voit que la partie immergée de l'iceberg par rapport à la qualité qu'il aura."
Qu'on se le dise, Anthony Davis n'a pas fini de faire la couv' de SLAM et Sports Illustrated (ici ou encore ), lui qui n'a même pas 100 matches NBA dans les jambes (!). A l'inverse de Lillard, co-leader d'une équipe qui gagne, il manque cependant encore de visibilité et de reconnaissance mondiale, et tant que NOLA n'ira pas en playoffs, cela restera sans doute le cas. Mais au vu de son profil atypique et de son potentiel, sa progression naturelle d'intérieur - un poste où l'on peut durer, cf. Duncan et KG - devrait l'emmener vers les sommets. Fini le blues "post-Chris Paul" à La Nouvelle-Orléans. Anthony Davis est né le même jour que le sympathique et talentueux Bobby McFerrin, et c'est comme s'il sifflait déjà sifflait dans les oreilles des fans de NOLA, en avalant Bourbon street de ses jambes interminables, sur le refrain rassurant de "Don't worry be happy". Evidemment, avec tous les noms cités plus haut (KG, Duncan, Robinson, Chandler, Mourning...), on pourrait voir en lui le futur untel ou untel. Mais si justement plusieurs noms (et pas un seul) reviennent en boucle pour évoquer la trajectoire naissante de la pépite de NOLA, c'est pour une raison simple : Anthony Davis est le prochain... Anthony Davis. Et c'est une chance incroyable pour la NBA. Dire qu'il n'a que 20 ans !
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