Au media day des Knicks, Jalen Brunson et Josh Hart ont salué l’empreinte de Tom Thibodeau, limogé en juin après la finale de Conférence. Entre fidélité à l’ancien coach et curiosité pour Mike Brown, le vestiaire affiche unité et ambition. Retour sur une journée riche en émotions.
Un adieu respectueux à Thibodeau
À Tarrytown, Jalen Brunson s’est présenté pour la première fois depuis le départ de Tom Thibodeau, un mentor qu’il connaît depuis l’enfance. Le meneur n’a pas cherché à détourner le sujet. « C’est évidemment triste de voir un homme que je connais depuis très longtemps quitter l’organisation, a-t-il expliqué. Mais il a beaucoup compté pour moi. Je l’ai dit publiquement et en privé. Oui, il a beaucoup compté dans ma carrière jusqu’ici. » Le message est clair : au-delà de la décision managériale, Brunson place le lien humain au premier plan.
La séparation est intervenue quelques jours après la fin d’un parcours historique pour New York, stoppé en finale de Conférence Est, le plus beau run en playoffs de la franchise en vingt-cinq ans. Dans une ligue où l’on passe vite à la suite, l’hommage posé du leader en dit long sur la place qu’occupait Tom Thibodeau au sein du groupe et, surtout, sur l’influence directe qu’il a eue sur son ascension.
Josh Hart, gratitude et projection
Josh Hart a livré une déclaration du même registre, avec une touche très personnelle. « Évidemment, j’adore Thibs. J’aurai toujours de l’amour pour lui, pour ce qu’il m’a apporté et pour m’avoir aidé dans ma carrière pro. J’espère qu’il va bien. Mais on a Mike désormais et on est extrêmement excités par ce qu’il apporte, offensivement comme défensivement. » La reconnaissance affleure, sans nostalgie. Hart valide le passé et embrasse le présent, ce qui résume assez bien le ton général de ce media day.
Dans le vestiaire, la ligne est collective. La franchise a confié le projet à Mike Brown, passé par Sacramento entre 2022 et 2024, après ses expériences à Cleveland et aux Lakers. Les Knicks ne cherchent pas à effacer l’ère précédente, mais à construire dessus. Les compliments adressés à Tom Thibodeau ne sont pas un frein à l’adhésion au nouveau staff, plutôt un marqueur de maturité.
Bridges et Towns posent le cadre
Mikal Bridges a choisi l’angle de l’empathie pour évoquer Tom Thibodeau. « Quand quelqu’un perd son job, on reste des humains avant tout, a-t-il confié. C’est toujours dur. J’ai toujours apprécié Thibs. Un super gars, vraiment. Je me suis mis à sa place. Et Mike, de ce que j’entends et de ce que je vois, c’est un super gars aussi et on est ravis de l’avoir. » La formule n’est pas tapageuse, mais elle installe ce qui compte : respect pour l’ancien, confiance pour le nouveau.
Interrogé sur l’impact à venir, Karl-Anthony Towns a recentré le débat sur le terrain. « Ça va être une saison fun. On a une super équipe, a-t-il soufflé. Tout le monde revient avec de bonnes sensations après un gros été de travail. On fera tout pour être la meilleure version de nous-mêmes chaque soir. » Il n’a pas voulu s’avancer sur les différences concrètes entre Mike Brown et Tom Thibodeau. « Je ne peux pas encore en parler, parce que je ne sais pas vraiment. Ce que je sais, c’est que notre équipe est unie et qu’on a la continuité nécessaire pour accomplir de grandes choses. »
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« Gagner de la vitesse sans perdre l’identité »
Le contexte pèse dans l’analyse. Les Knicks sortent d’une saison à 51 victoires, avec un upset mémorable au deuxième tour contre les champions en titre, Boston, avant la marche trop haute des Pacers. Le cœur de rotation revient quasiment au complet. La stabilité nourrit des attentes élevées à l’Est, où New York se présente comme l’un des deux favoris avec Cleveland. Mike Brown a déjà posé quelques marqueurs publics, à commencer par l’idée d’accélérer le tempo offensif. Il a refusé de dévoiler un cinq type au lancement, rappelant qu’il voulait « gagner de la vitesse sans perdre l’identité ».
Sur ce point, le précédent récent compte. Tom Thibodeau avait alterné ses ajustements en playoffs, notamment face à Indiana, où Mitchell Robinson avait pris la place de Josh Hart dans le cinq. Mike Brown devra calibrer ses propres arbitrages entre équilibre défensif, largeur de banc et espace de création autour de Jalen Brunson. Le meneur reste la clé, mais l’apport de Mikal Bridges sur les ailes et la présence intérieure de Karl-Anthony Towns ouvrent des angles d’attaque que le nouveau staff voudra exploiter plus tôt dans les possessions.
Une transition assumée, sans fracture chez les Knicks
Ce media day avait tout pour tourner au débrief d’un divorce sportif. Il s’est transformé en exercice de cohérence. Les cadres ont rendu hommage à Tom Thibodeau sans angélisme, rappelé ce qu’il leur avait donné, puis basculé naturellement vers la suite avec Mike Brown. « Il y aura forcément une phase de prise de repères, mais on est excités, a résumé Josh Hart. On est excités par ce que cette équipe a, par ce que cette équipe peut devenir. » À l’échelle d’une saison de NBA, le propos n’a rien d’original. Ce qui change, c’est l’assise : New York arrive avec des certitudes, une base gagnante et un vestiaire qui parle d’une seule voix.
La franchise a tranché en juin, au lendemain d’un printemps euphorisant. La réaction des joueurs en dit autant que la décision elle-même. Jalen Brunson et Josh Hart n’oublient pas Tom Thibodeau. Ils se tournent déjà vers Mike Brown. Le message, en substance, tient en deux phrases : gratitude et projection. Et il résume l’état des lieux à l’aube d’une saison où les Knicks viseront autre chose qu’une belle histoire.
