Carmelo Anthony : Le retour du Melo Drama ?

En choisissant de parler dès à présent de la prochain free-agency, Carmelo Anthony s'est assuré le premier rôle d'un film à suspens.

Carmelo Anthony : Le retour du Melo Drama ?
Si vous avez aimé The Decision, le Dwightmare et le premier opus du Melo-Drama, alors l’épisode qui s’annonce devrait vous ravir à coup sûr. Voici le pitch : Carmelo Anthony, une superstar du basket, fait des pieds et des mains pour rejoindre New York et, moins de deux ans après être arrivé, alors que l’équipe n’a encore rien prouvé, explique tranquillement que son plus grand rêve a toujours été de devenir free-agent pour pouvoir être courtisé par toutes les autres équipes de la ligue et, donc, qu’il pourrait bien se tirer. S’en suit une saison pleine de rebondissements, mêlant humour (JR Smith qui essaie de faire des passes), émotions (Metta World Peace, la larme à l’œil au moment de faire une faute antisportive sur Kobe Bryant) et probablement des scènes d’émeutes. On a déjà hâte d’y être ! Par contre, on est un peu étonné que Melo ait accepté le rôle alors qu’il avait expliqué en début de saison qu’il se concentrerait avant tout sur son parcours avec les Knicks et qu'il n'avait pas l'intention d'aller voir ailleurs. Mais on peut le comprendre, maintenant que Dwight Howard n’a plus rien à choisir avant un bon moment, tous les regards vont être braqués sur lui… à commencer par celui, menaçant, de son coach. Mike Woodson a beau être surnommé Woody, il n’a que peu de points communs avec le célèbre réalisateur fan de basket. Il ne partage ni son sens de l’humour ni son amour pour les phrases alambiquées et les monologues interminables. La dernière personne à l’avoir vu sourire fait d’ailleurs toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international.
« Si Melo veut tester la free-agency, qu’il le fasse, ça le regarde. Mais aujourd’hui, ce dont il doit se soucier, c’est uniquement de ce qui se passera cette saison, parce que c’est l’échéance à la laquelle il doit faire face maintenant », a commenté Woodson auprès d’ESPN.
Ian Begley, qui a recueillis ces propos, n’a pas spécifié si Woody était en train de fracasser un arbre à coup de low-kicks en balançant ces quelques mots, mais on peut comprendre son agacement contenu.
« Nous attendons de grandes choses de Melo. C’est le cas depuis que je suis arrivé et ça ne va pas changer. C’est la pièce majeure de ce que nous avons construit ces dernières années. C’est important, ses performances auront un impact décisif sur notre saison. »
D’où la question que tout le monde se pose. Pourquoi, Melo, pourquoi ?! Il aurait été bien plus simple de se tenir à son objectif de base et de refuser catégoriquement de mentionner la prochain free-agency toute l’année. En vétéran de ce type de processus, c’est la ligne de conduite à laquelle a promis de se tenir LeBron par exemple. D’autant que son équipe et lui n’avaient pas besoin de pression supplémentaire. Avec le retour en force de Derrick Rose, l’avènement des Nets, la montée en puissance des Pacers et le statut de champion du Heat, les Knicks auront déjà suffisamment à faire dans leur conférence sans avoir en plus à se demander si leur meilleur joueur est sur le point de les abandonner. Même chose pour les fans qui essaient toujours de comprendre comment ils ont pu hériter du front-court le plus exorbitant de toute la ligue sans avoir la moindre garantie de retour sur investissement. Outre le masochisme le plus bestial on ne trouve qu'une seule explication au besoin irrépressible que semble ressentir Carmelo Anthony de se faire tour à tout aduler et haïr à New York. Peut-être qu'il s'agit tout simplement d'un clin d’œil de cinéphile averti à l'un des plus célèbres habitués du Madison Square Garden*. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=vOsb6crHook[/youtube] * : qui avait lui-même emprunter cette fable à Charles Laughton et à sa "Nuit du chasseur"