Charles Barkley : vrai gars ou vieux con ?

Vieux con ou vrai franc-tireur, quelle est l’étiquette qui colle le mieux à Charles Barkley aujourd’hui ? Une question aussi vaste que son talent et son postérieur.

Charles Barkley : vrai gars ou vieux con ?

Charles Barkley ou la politique à géométrie variable

Le professionnalisme de Charles Barkley est parfois remis en cause par ses détracteurs, un peu comme lorsqu'il foulait les parquets. L'intéressé a lui-même reconnu qu'il ne regardait pas souvent les matches sur lesquels ses camarades se basent pourtant pour analyser l'actualité NBA. On l'a déjà vu s'endormir à moitié pendant une émission et Oakley, encore lui, a récemment affirmé qu’il venait essentiellement au boulot pour prendre l'apéritif... Charles Barkley est effectivement très loin d'être irréprochable, mais ça ne l'empêche pas de satisfaire son auditoire. Sur les sujets de société qui ont touché la NBA ces dernières années, il a par exemple endossé un costume nettement plus politisé et sérieux. Sur le plan politique, il n'est d'ailleurs pas évident de le situer. [caption id="attachment_322735" align="alignright" width="300"] Qu'il ait raison ou pas, Charles Barkley ne mâche jamais ses mots[/caption] On le croyait Républicain convaincu (une candidature au poste de gouverneur de l'Alabama avait même été évoquée), mais il a avoué récemment avoir toujours voté démocrate, même lors de la dernière élection entre Hillary Clinton, une femme qui le « met mal à l'aise », et le « taré » Donald Trump. Ses prises de position sont pourtant parfois déroutantes. Lors des émeutes de Ferguson en août 2015, au plus fort de la colère populaire contre les violences policières auprès de la communauté afro-américaine, il explique, en gros, que les noirs américains sont « un peu responsables » parce qu'ils n'incitent pas assez leurs enfants à préférer un avenir brillant à la vie de délinquant. Il explique même que le profilage racial est parfois justifié puisqu'il y a « beaucoup d'escrocs chez les noirs »... Des propos qui ont fait sortir son collègue Kenny Smith de ses gonds et l'ont poussé à le remettre publiquement en place. Peu après, on l’a pourtant vu tenir de grands discours sur l'égalité et la nécessité d'avoir de vraies conversations sur les problèmes raciaux. En s'appuyant sur sa véhémence au moment de l'éviction de Donald Sterling des Clippers pour les raisons que l'on connaît, Turner Sports s'est engagé à lui confier des émissions de débats sur cette thématique. Sur d'autres sujets, Charles Barkley peut surprendre son monde dans le bon sens. Lorsqu'il a appris que la Caroline du Nord avait fait passer des lois anti-LGBT (lesbiennes, gay, bi et transgenres) cette année, il n'a pas fait dans la demi-mesure.

« Je suis prêt à boycotter le All-Star Game 2017 s'il se tient à Charlotte. Je l'ai déjà dit à mon patron. Je ne veux pas me suicider médiatiquement, j'ai simplement dit ce que je pensais à Adam Silver aussi.

A mon sens, il faut vraiment déplacer le All-Star Game dans une autre ville. J'espère qu'on ne me poussera pas vers une situation où je serai obligé de boycotter l'événement donc j'espère qu'il se tiendra ailleurs. Je suis contre toutes les formes de discrimination et c'en est une. »

Charles n'a finalement pas eu à protester, puisqu'Adam Silver a délocalisé l'événement du côté de New Orleans. On ne sait pas si Charles Barkley vieillira mieux comme personnage télé que comme joueur à Houston, où sa fin de carrière a été indigne de son talent. Ni si, en 2025, lorsque le deal entre Turner Sports et la NBA prendra fin, David Levy sortira à nouveau le grand jeu et les grands crus pour convaincre un consultant de soixante-deux ans de rempiler. Ce qui est certain en revanche, c'est qu’il trouvera toujours le moyen de se faire remarquer d'une façon ou d'une autre. Certaines choses ne changent jamais.

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