Faut-il vraiment croire aux Cavaliers ?

La franchise de l'Ohio a mis au point une armada assez impressionnante sur le papier. Enfin, impressionnante... vraiment ?

Faut-il vraiment croire aux Cavaliers ?
Aux Cleveland Cavaliers, l'objectif est le même chaque année depuis le retour de LeBron James dans l'Ohio : le titre. Rien d'autre. Jouer les finales NBA ne suffit pas. Pas à ce stade de la carrière du King. Encore moins cette saison, avec l'expiration imminente de son contrat. Les Cavaliers doivent gagner. Battre les Golden State Warriors. Certains y croient. Et c'est logique. En 2015, un LeBron esseulé et magistral a fait trembler la Californie façon San Andreas (oubliez cette référence, le film est nul). En 2016, ce même James, épaulé par un Kyrie Irving grandiose, a mené le comeback le plus fou de l'histoire du basket américain pour ramener un premier titre à sa franchise. Enfin, en 2017, Cleveland a presque pris un coup de balais mais les joueurs - enfin Richard Jefferson - jurent que les finales étaient plus serrées qu'elles ne semblaient l'être. Pour revenir plus fort en 2018, les Cavaliers ont donc troqué Irving contre Isaiah Thomas, Jae Crowder et Ante Zizic. Ils ont ajouté Cedi Osman, José Calderon, Jeff Green et bien sûr Derrick Rose. Enfin, ils ont mis la main sur Dwyane Wade. Du beau monde sur le papier. Mais peut-être seulement sur le papier. James, Wade et Rose dans la même équipe, cela fait de beaux posts sur Instagram. C'est l'occasion pour tout le monde de se souvenir à quel point la NBA était cool en 2011. Youpi. Mais nous ne sommes plus en 2011. Ça, déjà, il va falloir le dire aux Indiana Pacers (et aux Minnesota Timberwolves, les équipes sans spacing, ça a une durée de vie limitée). Nous, nous sommes sceptiques. Déjà parce que faire tomber ses Warriors-là relèvent vraiment de la mission impossible. Mais même en regardant de plus près, l'effectif des Cavaliers fait grincer des dents.
  • Déjà, Isaiah Thomas annoncé out jusqu'en janvier par la franchise, ça sent vraiment mauvais. La chanson, on l'a connait. Ben Simmons était annoncé out jusqu'en janvier l'an dernier. Il n'a pas joué une seule minute de l'année. Derrick Rose était annoncé out jusqu'en janvier après sa première blessure au genou. Il n'a pas joué une seule minute de l'année. Si une organisation prévoit une date de retour pour un pépin physique qui fait débat, il est préférable de prendre ses précautions et de rajouter au moins deux mois d'indisponibilité. Juste histoire d'être prêt mentalement. Supporteurs des Cleveland Cavaliers, pensez-y. Thomas ne jouera peut-être même jamais pour Cleveland et il signera un contrat ailleurs en 2018.
  • Derrick Rose en meneur titulaire, c'est moche. Comprenez, le gars est plus que jamais plus proche de la Chine que de son niveau All-Star. D'ailleurs, par pitié, ne vous méprenez pas sur ses statistiques (18 points, 4 passes) qui pourraient laisser croire que l'ex-MVP peut avoir un vrai impact au sein d'une équipe ambitieuse. Il ne défend pas, n'a pas de shoot et de fait pas circuler la balle. Alors que les vraies bonnes formations - pas les New York Knicks donc - se reposent justement sur l'adresse extérieure, la défense et le mouvement. Sans compter que Rose rate de toute façon lui aussi une dizaine de matches par saison.
  • Dwyane Wade, c'est une légende. OK. Mais vous avez vu ses prestations aux Bulls en playoffs ? Il était cuit. Là encore, même formule que pour D-Rose : pas de shoot, pas de défense. Mais il a au moins le mérite de savoir jouer sans le ballon. Wade est un très grand. Dans le bon contexte, il saura se rendre utile et contribuer au succès. Surtout en étant motivé par le fait de chercher un nouveau titre avec son ami LeBron James.
  • Pour résumer : Thomas, Wade et Rose, c'est, allez, au moins 100 matches manqués en cumulé sur la saison à venir.
Voilà les points les plus sombres. Il y en a évidemment d'autres (Jeff Green ?????). Et il y a bien sûr des lueurs d'espoir. L'apport de Crowder est un vrai plus. LeBron est toujours l'un des deux meilleurs joueurs du monde (haha, celle-là, elle va faire grincer). Et puis la Conférence Est est un tel chantier que les Cleveland Cavaliers peuvent aller en finale même en traînant les pieds. Pour gagner par contre... c'est une toute autre histoire.