La D-League, le nouvel Eldorado des coaches

Les franchises NBA accordent de plus en plus d'intérêt à la D-League pour le plus grand bonheur des coaches qui ont l'occasion de saisir de nouvelles opportunités pour rejoindre la grande ligue.

La D-League, le nouvel Eldorado des coaches
[caption id="attachment_119088" align="alignleft" width="300"] Dave Joerger, premier Head Coach passé par la D-League.[/caption] La D-League a parfois des airs de purge. Les rosters sont souvent composés d’anciens universitaires non draftés, d’autres virés par leurs universités, de joueurs ne disposant pas de temps de jeu dans leur franchise, ou même d’ex-joueurs NBA voulant retrouver une franchise ou simplement empocher un chèque. Et pourtant, l’ensemble commence à prendre forme. Glen Rice Jr  a été drafté après avoir passé une année dans la ligue de développement – où le jeu est plus rugueux – après avoir fait une croix sur une saison de plus à la fac. Il n’est pas le seul à faire ce choix et cela pourrait même devenir une mode. Les franchises NBA sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à posséder leur propre filiale à l’échelon inférieure (10 des 17 franchises D-League le sont). D’autres acteurs du basket pourraient désormais profiter de la ligue mineure pour faire le grand pas vers la grande ligue, à savoir les coaches. Souvent ces derniers sont des anciens joueurs devenus assistants ou des anciens coaches universitaires. Mais les candidats issus de la D-League sont de plus en plus nombreux. En effet, la ligue est devenue un véritable laboratoire pour les franchises NBA. Ainsi, les Rio Grande Valley Vipers – la franchise attachée aux Rockets – prend une quantité incroyable de trois-points par rencontre (46,2 tentatives derrière l’arc). Pour beaucoup, cette tendance pourrait s’imposer en NBA dans les années à venir (l’utilisation des tirs primés est en hausse, notamment dans le corner) et les Rockets font donc des tests à l’étage inférieur. Des essais concluants étant donné que les VV affichent un bilan positif de 15 victoires et 5 défaites.
« On essaye des choses différentes en attaque et en défense », assure Daryl Morey, le dirigeant visionnaire des Houston Rockets, à USA Today. « On a incorporé certaines choses (vues en D-League) aux Rockets depuis que l’on possède les Vipers. On voit comment les équipes réagissent à nos trois-points, comment on peut défendre ça puis on apprend à contrer leur défense. »   « Il y a des choses que l’on a fait en D-League puis que nous avons faites aux Rockets, c’est génial. »
En conséquence, Nevada Smith, le coach des Vipers, a un rôle important, aussi fou que ça puisse paraître. Un rôle qui pourrait éventuellement l’amener à intégrer un jour le staff d’une franchise NBA pour distiller ses idées expérimentées en ligue mineure. A Miami, le staff d’Erik Spoelstra est en contact permanent avec celui de Pat Delany, responsable de l’équipe affiliée du Heat en D-League. Les deux franchises pratiquent un basket similaire (avec des joueurs différents évidemment). Ainsi, les futurs appelés ne seraient pas perdus s’ils devaient rejoindre Miami au niveau supérieur.
« J’ai parlé avec Spo au début de la saison afin que l’on duplique le plus de choses dans leur jeu », raconte Pat Delany. « Ils ont été supers. Ils me laissent les commandes, ils m’ont juste dit : ‘apprend leur ce que l’on fait et voir si ça colle et fais ensuite les ajustements qui te semblent justes.’ »
Le même type de schéma se retrouve également à Santa Cruz, où les Warriors sont la filiale de Golden State, comme le nom l’indique. Pour le coach des Warriors bis, la D-League est une place idéale pour les tacticiens :
« Je pense que c’est le meilleur endroit pour coacher si vous n’avez pas été un ancien joueur NBA mais que vous avez le talent et la détermination pour diriger une équipe. La ligue continue de grandir et les opportunités sont de plus en plus grandes pour les joueurs et les coaches », explique Casey Hill.
A ce jour, Dave Joerger (Memphis Grizzlies) est le premier – et le seul – Head coach NBA issu de la D-League. En revanche, ils sont une ribambelle d’assistants (à Utah, Portland, Atlanta, etc) qui pourraient eux-aussi connaître prochainement leur moment de gloire dans les années à venir.