Jacques Monclar : “Je ne me sens pas trahi par la NBA”

Au même titre que George Eddy, Jacques Monclar est une légende pour les fans de basket.

Jacques Monclar : “Je ne me sens pas trahi par la NBA”
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Basketsession : Ton premier match NBA commenté, c’était quand et quoi ? J.M. : L’un des premiers, c’était le All Star Game de 1993 où Malone et Stockton ont été co-MVP. C’était avec Bruno Poulain. Ma première expérience de consultant c’était en 92 et c’était la Dream Team. Magic Johnson est mon idole même si en tant que joueur je copiais plutôt Dennis Johnson. Ma première vraie approche de la NBA, c’est quand j’étais gamin. Je suis allé dans le Massachussetts en passant par Montréal. C’était en 1974. On était 4 petits Français sur 100 gamins à un stage avec les Boston Celtics et une université. Un jour, Bob Cousy devait choisir 3 gamins sur les 100 pour faire un 2-2 tout terrain avec lui. On était tous au garde à vous après l’échauffement et j’ai eu la chance d’être choisi par Cousy. Et je me suis retrouvé à faire un 2-2 avec lui. L’après-midi, on nous a montré des images de Bill Russell, Oscar Robertson, Bob Cousy. C’était un choc pour moi et c’était mon premier contact avec la NBA. Ils ont voulu me garder et en 77 j’ai reçu une offre de St John. Je ne pouvais pas y aller parce que c’était encore virtuel tout ça. En plus on montait en première division avec le Racing et j’avais mes sélections en équipe de France aussi. Et puis surtout, on ne sait pas ce qu’il va se passer. Basketsession : Sans regret ? J.M. : Avec du recul, j’aurais bien aimé tenter. Mais comme j’ai dit, on ne sait pas. Je ne regrette rien parce que c’est la vie. C’est comme ça. La NBA pour un Français, c’était inimaginable. Sachant qu’on a découvert la NBA beaucoup plus tard grâce à Canal. On avait un retard considérable. Dès la première année, j’ai fait partie des abonnés de la première heure. C’était le 4 novembre 1984 et j’ai dû aller acheter une télé parce que la mienne n’avait pas de prise péritel. Le plus drôle dans tout ça, c’est que c’est celui qui a fait venir la NBA qui la récupère (Charles Bietry - ndlr). Comme on dit : What goes around comes aroundBasketsession : Quand on commente un match NBA avec un Français sur le terrain, on est fier ? J.M. : Ce n’est pas de la fierté, c’est l’envie qu’il soit bon. Quand je vois jouer Nando, Kévin, Ian, Bobo, Nico, on a juste envie qu’ils soient bons. Parce que si ce n’est pas le cas, on va rappeler qu’ils sont français. Basketsession : Quelle a été ta plus belle finale all-time en tant que spectateur et commentateur ? J.M. : Houston – New-York en 94. C’était chaud. Et la finale où Jordan prend feu contre Portland. Mais mon côté Knicks Fan me pousse à mettre Houston-NY en haut de la liste. Ce shoot de Vernon Maxwell qui nous tue. Basketsession : Ta salle préférée ? Le Madison ? J.M. : Non, non. Note pour tout le monde : le madison, ça se danse. Le Garden, on y joue au basket (rires). Mais c’est bien le Garden oui. Basketsession : On a tous nos expressions préférées/cultes de George Eddy/David Cozette/Jacques Monclar. Quelles sont les tiennes ? J.M. : On s’applique à ne pas reprendre les expressions de George. Non pas que je ne l’aime pas mais on est différent et assez complémentaire finalement. Ce qui est marrant c’est que quand je regarde un match avec mes fils, je parle très peu, je me contente de regarder. « Pris par la patrouille ». « Patator » pour un gros dunk. Le « bingo », je l’ai sorti en 92. Et il y a une expression que j’ai reprise des Américains, quand il y a 4 fautes d’équipes, aux States on dit « In the penalty ». Je l’ai traduit et ça donne « dans la pénalité » et c’est repris un peu partout. Basketsession : Quel est ton favori pour le titre et le trophée de MVP ? J.M. : Kevin Durant pour le trophée. Pour le titre, je n’en sais foutrement rien parce qu’avec les trades de février, ils peuvent tout changer. A l’Est, Miami devrait sortir s’ils arrivent à battre les Knicks (rires). A l’Ouest, depuis le début, je ne crois qu’à moitié aux Lakers. J’espère les Spurs mais il y a les Clippers, les Lakers, OKC. Kevin Martin peut apporter de la régularité au large. Disons qu’un Miami - OKC ne me surprendrait pas mais un NY – Spurs me ferait bien plaisir. Basketsession : Un mot sur le début de saison de tes Knicks et celui de Tony Parker ? J.M. : Tony, l’année dernière, je m’étais permis de lui envoyer un message avant le All Star Game pour lui dire qu’il faisait la meilleure saison de sa carrière et qu’il fallait qu’il s’en rende compte. Et aujourd’hui, il est exceptionnel. Sky is the limit, c’est complètement ça. Il va encore très vite, son shoot est de plus en plus fiable. Il est à un moment de sa carrière où il a les deux et c’est monumental. Il fait partie des trois meilleurs meneurs au monde. Je vais dire quatre avec D-Rose, Deron Williams et Rondo. Je sais que je vais heurter du monde avec D-Will. Les Knicks, entre Prigioni et J-Kidd, ils ont récupéré tout le QI de l’équipe de l’année dernière. C’est très bien mais après il faut voir comment la graisse va prendre avec le Stoud’. Mais c’est une équipe sympa à voir jouer. Il se passe toujours quelque chose. Quand ils sont nazes, ils vont en prendre une bonne mais s’ils sont bons, ils peuvent en mettre une à tout le monde (rires). Woodson va apporter ce qu’il sait faire de mieux : la défense. Pour l’attaque, Prigioni et Kidd vont gérer.
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