Jimmy Butler, quel « put*** de patron »

Auteur de 17 de ses 30 points dans le money time, Jimmy Butler a encore sorti le Miami Heat d’une situation compliquée.

Jimmy Butler, quel « put*** de patron »
Avez-vous le souvenir d’un joueur qui, à peine débarqué au sein de sa nouvelle équipe, incarne de suite l’âme et les valeurs de la franchise. Comme s’il faisait partie de l’organisation depuis toujours. Comme s’il était le visage du club. Sa culture. C’est l’effet procuré par Jimmy Butler depuis qu’il porte la tunique du Miami Heat. Qui lui va à merveille. Le destin voulait que leur union se fasse. Et c’est pour le plus grand plaisir des passionnés de basket – supporteurs des Milwaukee Bucks mis à part. Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton doivent-ils jouer plus longtemps ? Parce que l’arrière All-Star donne une dimension encore nouvelle à la formation de South Beach. Quel kiff. Quel plaisir de la voir évoluer en playoffs, où elle est toujours invaincue pour le moment (7-0). Quel plaisir de voir les troupes d’Erik Spoelstra s’arracher, défendre dur, courir, bien jouer et briller sous la conduite d’une superstar au sommet de son art. Un sentiment d’invincibilité se dégage. Même avec 14 points de retard dans le troisième quart temps d’une rencontre couperet contre la tête de série numéro un de la Conférence Est.

« UD [Udonis Haslem] est venu me voir et il m’a dit : ‘ne nous laisse pas perdre ce match. Met toi en route’ », raconte Jimmy Butler.

Alors il a lancé la machine. L’ancien joueur des Bulls, Wolves et Sixers a inscrit 17 de ses 30 points dans le dernier quart temps. Avec notamment une passe décisive lumineuse pour un panier primé très important de Jae Crowder. Un tir lointain qui a assommé Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers. https://twitter.com/MiamiHeatFR/status/1302051884899995653 Le Heat a réussi un quatrième quart temps absolument historique sous l’impulsion de son guide. 40-13 en 12 minutes. Un écart record en playoffs. Butler a mis plus de points à lui tout seul que toute l’équipe adverse ! Parce qu’il refusait de perdre. Parce qu’Udonis Haslem, symbole de la mafia basket de Miami, l’a envoyé en mission.

Jimmy Butler, loin des clichés

« UD a dit à Jimmy qu’il devait être le meilleur joueur sur le terrain quoi qu’il arrive. Et c’est ce qu’il fait. Son niveau de concentration et son activité en défense sont incroyables. Il n’y a pas d’autres choses à dire à part que Jimmy Butler est un putain de bon leader. Un putain de bon coéquipier. Et un sacré joueur », confie Meyers Leonard.

« C’est le compétiteur ultime. Tout le monde se demandait ‘est-ce qu’il est trop compétitif ? Est-ce que c’est un connard ?’ Et bien non. C’est un gagnant. Et il attend le même niveau de concentration, d’effort et d’énergie de ses coéquipiers. Il nous tire tous vers le haut. »

Le constat est cocasse parce que Jimmy Butler a longtemps été considéré comme un mauvais leader. Et ce n’était pas complètement injuste à l’époque. Parce qu’il n’avait jamais été préparé pour ce rôle. Destiné à devenir un joueur de devoir dans cette ligue, il s’est affirmé comme une star puis une superstar à force de travail. Il lui a fallu un peu de temps pour vraiment comprendre le rôle de patron. Peut-être attendait-il aussi de se retrouver dans la bonne équipe. Celle qui le comprend. Celle qui l’accepte comme il est. Et donc celle qu’il peut mener aux sommets.

« Ils croient en ce que je crois », précise l’intéressé en évoquant l’encadrement du Heat. « Dire la vérité, être honnête, travailler dur chaque jour. Et croire au fait que l’on peut battre n’importe qui. Tout le monde y croit ici. Et ça marche. »

Retrouver le Heat à 3-0, aux portes des finales de Conférence, contre les Bucks était effectivement difficile à imaginer. Mais pas pour « un membre du Heat » selon les mots de Jimmy Butler. Pas avec un putain de patron pour montrer la voie à suivre.