Kawhi Leonard, « le futur des Spurs »

Kawhi Leonard a impressionné la planète basket lors des trois derniers matches des finales. L'avenir lui appartient, tout le monde s'accorde sur ce point.

On crée des cases, des étiquettes, des préjugés et des idées définies et on y enferme des joueurs à l’intérieur. Kawhi Leonard défend dur, il joue ailier et il peut shooter à trois-points ? Très bien, ce sera un « 3 and D ». Non, non et non. Les San Antonio Spurs ne pensent pas de la sorte et le jeune joueur de 22 ans non plus. Nous étions peu nombreux à imaginer l’ailier longiligne formé à San Diego State remporter le titre de MVP. Cinq matches plus tard, nous y voilà. Nous étions peu nombreux à croire en sa capacité à porter une équipe aussi expérimentée que les Spurs sur ses épaules. Une équipe qui compte déjà des joueurs de la trempe de Tony Parker, Tim Duncan ou Manu Ginobili. Dans l’inconscient collectif, Leonard est encore ce joueur de complètement. Ce gars qui sait défendre et shooter à trois-points. Même après les trois performances dantesques du jeune joueur, certains ont du mal à le voir comme un futur franchise player. Kawhi Leonard a été excellent lors des finales 2013, alors qu’il était encore sophomore. Un an plus tard, il a bouclé les cinq matches les plus importants de la saison avec 17,8 pts et 6,4 rbds de moyenne. Il a donné l’impression d’être partout sur le parquet et il a été le meilleur joueur de la série dans l’ensemble, celui qui a eu le plus d’impact sur les résultats de son équipe.
« Il n’a pas très bien joué lors des deux premiers matches puis il a beaucoup plus attaqué lors des trois suivants. Il était très adroit aux shoots », témoigne LeBron James.
Beau joueur, le « King »  est venu saluer Kawhi Leonard dès la fin de la rencontre, juste après avoir échangé deux mots affectueux avec Gregg Popovich. On ne va pas s’enflammer et hausser le jeune joueur au statut de « rival » de LeBron. Ça n’aurait aucun sens. Mais notons tout de même que les deux hommes se sont affrontés en finales deux années de suite et on pourrait même assister à d’autres confrontations dans le futur.
« Il a joué librement… c’est le futur des Spurs », assure Dwyane Wade.
Gregg Popovich avait déjà prophétisé cette montée en puissance de son poulain. Leonard a déjà dépassé les attentes. Il a relié le passé et le futur des Spurs. Il est aussi le présent de la franchise. Il est le joueur le plus important d’une équipe où le collectif est maître. Tim Duncan, Tony Parker et Manu Ginobili ont eu leurs moments de gloire durant cette finale mais soyez certains que les éperons n’auraient pas gagné – ou alors pas aussi « facilement » – sans un Kawhi Leonard de gala. Il a progressé dans tous les secteurs du jeu : lecture de la défense adverse, lecture de l’attaque adverse, dribble, shoot, jeu dos au panier, création sur le pick&roll, tir après le dribble, etc. Et il a encore un potentiel monstrueux.
« Je n’ai pas appelé un seul système pour lui pendant les playoffs », estime Gregg Popovich. « Il apprend vraiment vite et c’est un compétiteur incroyable. Il a fait du chemin. Il est en avance. Il en veut plus. Il veut qu’on le pousse. »
Bientôt, il sera au centre de l’attaque des San Antonio Spurs. Il n’est pas une superstar dans le sens LeBron-esque du terme. Mais c’est déjà un champion NBA. Il est temps de retirer les étiquettes, Kawhi Leonard est le futur de la meilleure franchise de la ligue.