Au fait, ils deviennent quoi ? Les Clippers 2000

Avant Lob City et avant le tandem Kawhi Leonard-Paul George, les Los Angeles Clippers ont connu une courte mais réelle période d'excitation grâce à une bande de jeunes fêlés destinés au crash.

Au fait, ils deviennent quoi ? Les Clippers 2000

Lamar Odom

En soi, difficile de considérer que la carrière de Lamar Odom a été un échec. Deux bagues de champion, un titre de meilleur 6e homme de l'année (2011) et des gains accumulés conséquents, beaucoup seraient prêts à se damner pour ces acquis. Malheureusement, les débuts en fanfare du New-Yorkais chez les Clippers ont marqué le point de départ d'une décennie troublée et dramatique sur le plan personnel. Odom, drafté en 4e position par les Clippers en 1999, a été le joueur le plus immédiatement prêt et performant de ce projet articulé autour des "Young Guns", avec deux premières saisons de très haut niveau pour un jeune joueur. Suivies malheureusement de deux exercices tronqués à cause des blessures et d'un contexte pesant autour d'une équipe vouée à se déliter. A Miami, puis chez les Lakers pour un retour à LA, Odom a livré sa pleine mesure, celle d'un ailier polyvalent au talent formidable, parfait lieutenant pour Kobe Bryant et Pau Gasol. Il y a aussi embrassé le star system et ses excès, avant même d'officialiser sa relation avec Khloé Kardashian. Trois ans avant de fréquenter l'héritière, Lamar Odom pleurait la perte de l'un de ses trois enfants, Jayden, à l'âge de 6 mois et demi. Le commencement, loin des radars, d'une descente aux enfers.

"Comment surmonter la perte d'un enfant ? Je l'ai fait avec la drogue, vous l'aurez deviné. [...] Je pense qu'on s'oblige à devenir accro à cause du traumatisme vécu. [...] La coke, c'est les montagnes russes. Des hauts, des bas et un sentiment de honte. [...] Mon cerveau était brisé", raconte Odom dans le Player's Tribune.

Ses dernières années dans la ligue, une à Dallas, une autre chez les Clippers avant deux piges avortées à Baskonia et chez les Knicks, marquent son déclin irrémédiable. En coulisses, il achève de brûler la vie par les deux bouts. Le 13 octobre 2015, il est retrouvé inconscient dans un bordel de Crystal, dans le Nevada, après un abus de médicaments et d'aphrodisiaques. Dans le coma et placé sous assistance respiratoire pendant plusieurs jours, il se réveille finalement avec des séquelles mineures sur le plan neurologique. En juillet 2018, Lamar Odom s'est confié au Player's Tribune dans un entretien et une lettre déchirants, traduits dans cet article sur sa déchéance. On y comprend mieux comment il s'est enfermé dans la dépendance et les excès. Odom va mieux aujourd'hui. Après une tournée avec une équipe philippine l'hiver dernier, il participe à la BIG3 League de 3x3 avec les Enemies depuis fin juin.

Michael Olowokandi

Anthony Bennett a encore quelques années pour sortir du trou et éviter d'intégrer le top des n°1 de Draft les plus décevants de l'histoire de la NBA. Michael Olowokandi se situe lui à tout jamais dans le gratin. Est-ce complètement de sa faute ? Les Clippers ont drafté le Nigérian alors qu'il n'avait que cinq années de basket derrière lui et alors que des talents comme Paul Pierce, Dirk Nowitzki ou Vince Carter faisaient partie de cette cuvée 1998. C'est pourtant sur lui que les Californiens ont jeté leur dévolu pour être leur pivot sur la décennie à venir. Après de bons premiers mois (une place dans la All-NBA Rookie Second Team) et un début de carrière à L.A. acceptable bien que pas à la hauteur du talent annoncé, tout est allé de travers pour Olowokandi. Malgré l'aide de Kareem Abdul-Jabbar, assistant-coach désigné pour l'aider à progresser, le diplômé en économie a stagné et a pris ombrage du tutorat de la légende.

"Olowokandi est la description parfaite du joueur talentueux impossible à coacher. Quand je pointais les fautes et erreurs à répétition de Monsieur Olowokandi, il prenait cette envie de l'aider à corriger ça pour des insultes et une gêne. Il m'a dit qu'il n'accepterait lus d'être critiqué devant ses coéquipiers", a raconté Jabbar quelques années plus tard.

Son départ en fin de contrat pour le Minnesota marque le début de la fin, à 27 ans. Les blessures s'enchaînent et son niveau ne décolle logiquement pas. Après une part relativement honorable dans la campagne de playoffs des Wolves jusqu'à la finale de la Conférence Ouest en 2004, il disparaît progressivement des radars. Aujourd'hui, c'est via son ex-femme Suzie Ketcham, que le nom de Michael Olowokandi réapparaît à l'occasion. L'ancienne compagne du pivot, mère de ses deux enfants, a été pendant des années un membre phare du programme Basketball Wives après 10 ans de vie commune avec l'ancien Clipper. Elle y revient à l'occasion, même si elle est sortie du cast principal depuis 2013. Ketcham a souvent évoqué des détails intimes de sa relation avec le n°1 de Draft et les 15 millions de dollars que lui a rapporté son divorce. Lui s'est éloigné du paysage médiatique optant pour une retraite hors d'un staff NBA au contraire de beaucoup de ses congénères. Difficile de faire plus discret que Michael Olowokandi, déjà pas très fan à l'époque des intéractions avec les médias, puisqu'il n'apparaît sur un aucun réseau social majeur et n'accorde aucun entretien à la presse.