Big Spain a infligé Big Pain

Marc Gasol a livré un game 1 admirable en Finales NBA contre les Golden State Warrriors, les premières de sa carrière à 34 ans.

Big Spain a infligé Big Pain
La défense des Toronto Raptors n'est pas celle des Portland Trail Blazers. Et Marc Gasol n'est pas un pivot NBA lambda. Le vétéran espagnol l'a rappelé dans ce game 1 des Finales NBA. Si ces dernières semaines on l'avait surtout vu briller de mille feux en défense, Gasol a joint l'utile et l'agréable des deux côtés du terrain. L'ancien joueur des Grizzlies a été l'homme fort de la première mi-temps. Et un acteur-clé du match dans son ensemble. Les fans des Raptors ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Lorsque Marc Gasol est sorti du terrain après sa 6e faute, il a eu droit à une ovation assourdissante. Une juste récompense après avoir été pendant deux quart-temps le bourreau des Warriors en attaque (14 points en 16 minutes à la pause, 20 en tout) et le docteur ès défense de Toronto pendant les 30 minutes qu'il a passées sur le parquet. Voir Marc Gasol lire chaque action, anticiper chaque déplacement adverse et agir en conséquence est un régal pour les yeux depuis des années. Qu'il puisse exercer son art sur la plus prestigieuse des scènes à 34 ans pour la première fois n'est que justice. Son activité sur le pick and roll de Golden State a été cruciale pour empêcher un run californien. A plusieurs reprises, on l'a vu venir asphyxier Stephen Curry en renfort de Fred VanVleet, ou venir au large pour gêner les Californiens grâce un dynamisme souvent sous-coté.

Marc Gasol, un maître des échecs

Ce que Gasol nous racontait dans l'entretien qu'il nous avait accordé pour le Mook n°2 - sa perception de la défense comme un jeu d'échecs - est palpable depuis le début des playoffs. Contre Orlando, Philadelphie et Milwaukee, l'ancien pivot des Grizzlies avait sorti masterclass sur masterclass. Sans se départir, évidemment, de cette tendance à l'altruisme exacerbé. A l'extra-passe et au service pour le copain. Dans ce game 1 des Finales NBA, Marc Gasol a pris ce qu'on lui a donné. A savoir de l'espace et la possibilité de s'exprimer en attaquant le cercle, mais aussi en décrochant légèrement pour artiller à 3 points (2/4). Son association avec Pascal Siakam a été idyllique et risque, comme prévu, d'être une énorme épine dans le pied des Warriors. D'ordinaire, les pivots "traditionnels" ont du mal à rester sur le terrain contre Golden State. L'espace d'un match, "Big Spain" a montré la voie, à la grande satisfaction de Nick Nurse.

"S'il a réussi à rester sur le terrain, c'est pare que c'est un grand défenseur. Je dis toujours que pour être bon en défense, il faut le vouloir vraiment. Marc a un QI basket vraiment très élevé et sait quoi faire. Il l'a montré sur les derniers matches et bien avant cela. Quand il doit faire face à un mismatch contre un shooteur, il arrive aussi à être très bon. On l'a vu face à Milwaukee quand il a dû défendre sur Middleton. Il a fait pareil face aux shooteurs de Golden State en réagissant comme il fallait à chaque fois".

Les Warriors n'avaient pas encore eu à faire à une raquette aussi complémentaire et retorse. Surtout pas contre Portland au tour précédent. Le challenge de Steve Kerr avant le game 2 dimanche est aussi clair que compliqué à négocier. Faire en sorte que Gasol et Siakam ne parviennent pas à rendre des copies "two-way" aussi juteuses.