Memphis Grizzlies : la défense, facteur du succès de l’équipe

Loin des projecteurs et des highlights NBA, les Memphis Grizzlies comptent sur leur basket collectif et rugueux pour les mener au sommet.

Memphis Grizzlies : la défense, facteur du succès de l’équipe
La série entre les Los Angeles Clippers et les Memphis Grizzlies est le théâtre d’un contraste étonnant. D’un côté, une équipe de stars « bankables », habitués à courir beaucoup et dunker dans tous les sens, qui découvrent les sommets de la ligue après des années de lose totale. De l’autre, des joueurs rugueux, pas tous charismatiques, pas flamboyants pour deux sous, privilégiant l’efficacité et la défense au spectacle. Même si les pensionnaires du Tennessee n’ont pas un passé de vainqueur (remember l’époque Vancouver), la franchise fait son trou dans la Conférence Ouest depuis trois saisons. Les hommes de Lionel Hollins ont frappé un grand coup hier soir. En s’imposant au Staples Center, ils prennent une très sérieuse option sur la qualification avant de rejoindre leur base.
« C’est sûr que c’est toujours mieux que de revenir à la maison en étant mené 3-2 », plaisante le coach à propos de la victoire de son équipe.
Si la victoire cette nuit, la troisième consécutive, est une vraie performance en soi, les Memphis Grizzlies n’ont pas misé sur un coup d’éclat offensif ou sur une superstar au poignet chaud pour faire le job. Appliqués, les coéquipiers de Marc Gasol se concentrent sur leur qualité première : la défense.
« On a gagné avec notre défense », explique l’Espagnol à Yahoo! Sports. « Zach (Randolph) a fait un super match sous les panneaux mais c’est en défense que l’on a gagné le match. »
Zach Randolph et Marc Gasol. Deux beaux bébés (2,16 m et 120 kg pour Gasol, 2,06 m et 118 kg pour le Zach), deux belles bêtes, deux Grizzlies en somme. La raquette de Memphis est surpuissante, les San Antonio Spurs peuvent en témoigner. Il y a deux saisons, les hommes de l’ombre faisaient sensation en sortant la meilleure équipe de la Conférence Ouest dès le premier tour. La paire d’intérieurs des Grizz étaient trop fortes pour les éperons, dominés par une telle intensité physique. [superquote pos="d"]« Notre but c’est de jouer dur et ne pas laisser ces types dunker à tout va. » Tony Allen[/superquote]La raquette est à l’image de l’équipe, c’est une marque de fabrique. A chaque match, les Memphis Grizzlies infligent un défi physique de taille à leurs adversaires. Sans la présence de Reggie Evans et Kenyon Martin à Los Angeles l’an passé, les Clippers auraient sûrement succombé face à Randolph and co (L.A s’est qualifié au bout du septième match). Il y a forcément un parfum de revanche dans la tête des guerriers des parquets de Memphis mais les joueurs préfèrent mettre en avant le plan de jeu habituel :
« Notre but c’est de garder la maîtrise du match, jouer ensemble, jouer dur et ne pas laisser ces types dunker à tout va comme ils en ont l’habitude », raconte Tony Allen, stoppeur attitré des Memphis Grizzlies. « Marc Gasol et Zach Randolph ont été énormes. »
Dominés – et c’est un euphémisme – dans le premier match de la série par les jeunes pousses des Clippers, Marc Gasol et Zach Randolph sont inarrêtables depuis. Hier soir, Z-Bo a compilé 25 points et 11 rebonds tandis que son coéquipier, récemment élu meilleur défenseur de l’année assurait 21 points, 8 rebonds, 4 passes et 2 blocks, le tout malgré des problèmes de fautes. Au-delà de leur raquette, les Memphis Grizzlies jouent un basket collectif, où les individualités passent après l’intérêt de l’équipe. Rudy Gay voulait plus de responsabilités ? Il a été envoyé dans le Canada, à Toronto. Sous les ordres de Lionel Hollins, chacun respecte son rôle. Tony Allen et Tayshaun Prince sont les stoppeurs extérieurs, Mike Conley coordonne le tout. Dans le match 5, les Grizzlies ont dominé les secteurs clés du jeu : les rebonds (42 contre 40), les interceptions (7 contre 6) tout en distribuant les caviars (19) et en perdant très peu de ballons (7). Clippers – Grizzlies, deux marques de fabrique différentes, mais un duel dont une seule équipe ne pourra sortir victorieuse.