Le Miami Heat se renforce, et alors ?

Le Miami Heat est l'une des équipes les plus actives de la NBA depuis l'ouverture de la free agency, ce qui provoque la colère de certains fans. Pourtant, la franchise a intérêt à se renforcer.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Le Miami Heat se renforce, et alors ?
La free agency a ouvert ses portes depuis un peu plus de cinq heures et dirigeants, coaches et journalistes s’activent déjà à passer des coups de téléphone à droite, à gauche, afin de contacter joueurs et agents dans le but des prendre des premières informations. Les rumeurs abondent et twitter est devenu un terrain de jeu où se multiplient les spéculations. C’est le bordel. Certains joueurs sont déjà au centre des discussions. Certaines équipes sont citées dans toutes les rumeurs. Parmi elles, les Houston Rockets, les Chicago Bulls, les Phoenix Suns, les Dallas Mavericks et surtout… le Miami Heat. Ce qui a le don d’agacer une partie des fans si l'on se fie à certains commentaires que l'on peut lire sur la toile. Comme si le Heat n'avait pas le droit de recruter. Oui, les Floridiens peuvent déjà compter – sauf tremblement de terre – sur LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. Mais oui, ils ont terriblement besoin de se renforcer. On a déjà évoqué le sujet plusieurs fois et on se permet de profiter du début du marché des transferts pour en remettre une couche : Miami est l’un des meilleures équipes de la ligue, Miami a réussi l’exploit historique de disputer quatre finales consécutives et maintenant Miami doit renouveler son effectif sous peine de perdre encore une ou deux finales ou, pire, de perdre LeBron James. Le principal argument avancé est toujours le même : le Heat peut compter sur un « Big Three » historique, sur Ray Allen, sur Norris Cole, etc, etc, etc. Cassons enfin ce mythe naissant.

Le besoin urgent de sang neuf au Miami Heat

Commençons par Dwyane Wade. Ancienne superstar adulée, l’un des meilleurs joueurs de l’histoire à son poste, un futur Hall Of Famer. Revenons sur ce terme, tiens, Hall Of Famer. Qu’est-ce qu’un Hall Of Famer ? Un joueur qui a extrêmement brillant AU COURS de sa carrière et qui donc, de ce fait, a gagné sa place au panthéon du basket. Mitch Richmond est un Hall Of Famer depuis peu. Lors de sa dernière saisons avec les Los Angeles Lakers, il a remporté le titre en jouant moins de dix minutes par match. Disait-on alors que les Angelenos comptait trois Hall Of Famers (Shaq, Kobe et… Richmond ?) L’exemple est volontairement provocateur afin de ne pas nous écarter de la réalité actuelle : Dwyane Wade a été un joueur fantastique et il est encore l’un des meilleurs basketteurs de la planète. Mais il est sur la pente descendante et il n’a plus les épaules pour mener une équipe au titre. Ceux qui estiment que « Flash » aurait porté n’importe quelle franchise de la Conférence Est en playoffs se voilent la face. Wade n’a pas seulement manqué ses finales (15 pts de moyenne, léger pour une deuxième option…), il n’a pas disputé une trentaine de matches cette saison. Il n’est plus en condition pour jouer une saison complète. Quelle franchise irait en playoffs si son meilleur joueur manquait 30 matches par saison, CHAQUE SAISON ? Malgré les jours de repos accordés par le staff – et qui ont agacés LeBron James – Dwyane Wade n’a pas su répondre présent en finale. Ne nous acharnons pas non plus sur l’autre star du Heat, qui reste un grand joueur. Un joueur capable de faire la différence à tout moment… mais pas sur la durée. Chris Bosh a enfin gagné un peu de reconnaissance auprès des fans qui le considèrent désormais comme une superstar malgré  ses sacrifices au Heat. Ironique quand on sait qu’il a longtemps été catalogué comme le maillon faible du « Big Three ». L’intérieur est un All-Star et son évolution a fortement contribué à la métamorphose du Miami Heat, double champion NBA. Mais il a lui aussi montré quelques limites et son jeu semble désormais uniquement orienté sur l’adresse extérieure… on a encore en tête ces deux actions consécutives où Chris Bosh ne parvient pas à poster Tony Parker à quelques mètres du cercle. Mais Bosh est, tout comme Wade, l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Les Floridiens ont effectivement un « Big Three » terriblement performant, sans doute l’un des meilleurs trios de l’histoire. Mais quid du supporting cast autour de LeBron James et compagnie ? Norris Cole a été bon pendant le début des playoffs mais il s’est éteint en playoffs. A sa décharge, il est encore jeune et il a déjà fait ses preuves. Il n’empêche que son nom circule dans toutes les rumeurs de transfert. Effectivement, le potentiel de Cole est limité et le Miami Heat l’a peut-être déjà remplacé par Shabazz Napier, champion universitaire avec UConn. Quoi qu’il advienne cet été, Norris Cole aura une carrière solide en NBA. Mais il ne sera jamais un meneur d’impact. Mario Chalmers a lui peut-être perdu gros lors des dernières finales. Il a manqué l’événement quelques jours seulement avant l’ouverture de la free agency et il est difficile de deviner les réelles intentions des Floridiens à son sujet. On notera simplement que la franchise est à la recherche d’un nouveau meneur. Chris Andersen est un intérieur valeureux et un vrai atout en sortie de banc. Mais sur certaines séquences seulement, pas sur 30 minutes. De plus, il pose de vrai problème de spacing en attaque. Udonis Haslem est plus une voix du vestiaire qu’un véritable joueur de la rotation. Ray Allen est lui aussi un futur Hall Of Famer mais soyons honnête : combien de bon match fait-il par série ? Jetons un œil à ses performances en playoffs (en points, du dernier match contre San Antonio au premier contre Indiana). 5, 8, 11, 9, 16, 3, 15, 9, 16, 3, 12. Sur onze rencontres, cela fait quatre matches à plus de 10 points. Sur onze rencontres. Alors, certes, Ray Allen peut faire la différence à tout moment. Mais il ne peut pas être le sixième homme du Miami Heat. Il est plus taillé pour un septième ou huitième rôle. Un joueur qui fait la différence sur de courtes séquences, lorsque le score est serré. Pas un joker que l’on lance sur le parquet en espérant rattraper un retard de 20 points. Et là encore, on n’oublie pas que « Jésus » est un grand joueur pour qui nous avons beaucoup de respect. Il faut simplement être réaliste. Rashard Lewis, son ancien compagnon aux Seattle Supersonics (Big Up !), a beaucoup marqué lors des dernières finales. Mais à quel moment ? Dans quelle position ? Les Spurs l’ont laissé shooté. Les Texans pouvaient vivre avec l’adresse de Lewis du moment que James et Bosh étaient cadenassés par la défense. Greg Oden ? Michael Beasley ? Deux recrues pour mener le Miami Heat au titre quand tous les role player ont pris un an de plus ? Soyons sérieux.

Les cibles du Miami Heat

Alors oui, Pat Riley et ses assistants se sont mis au boulot dès l’ouverture de la free agency. Oui, le Miami Heat va chasser des « gros poissons », ou plutôt des joueurs de catégorie « C+ » à « A- ». Selon Adrian Wojnarowski de Yahoo ! Sports, les trois stars ont donné à Pat Riley « du temps » afin de reconstruire l’équipe. Seul Norris Cole est sous contrat et il est susceptible d’être transféré. C’est donc une refonte de l’effectif que s’apprête à effectuer le président de South Beach. Si l’on se fie aux différentes rumeurs (certaines étant forcément un peu farfelues) voici la liste des joueurs convoités par le Heat : Steve Blake, Shawn Marion, Vince Carter, Kyle Lowry, Marvin Williams, Trevor Ariza, Luol Deng, DeJuan Blair, Channing Frye, Spencer Hawes. Alors évidemment, le Miami Heat ne recrutera pas tous les joueurs mentionnés ci-dessus. Il s’agit de pistes, voire même de simples spéculations. Certains joueurs ont des profils similaires, des profils recherchés par les Floridiens : un « 3 and D » (Ariza, Deng), des intérieurs fuyants (Hawes, Frye) ou même un meneur (Blake, Lowry), etc. Mais il semble désormais évident que la franchise va chercher à se renforcer et encore heureux !!!!!! Quelle équipe susceptible de jouer le titre ne chercherait pas à se renforcer ???? Quelle franchise, Cleveland mis à part, oserait posséder dans ses rangs le meilleur joueur du monde sans l’entourer au maximum ? Le but est-il de gagner ou de faire figuration ??? Certains fans se plaignent du « tanking » mais refusent le fait que le Miami Heat se mette dans la meilleure position pour gagner ? Alors oui, LeBron et ses compagnons seront sans doute favoris l’an prochain, d’autant plus s’ils recrutent un joueur comme Luol Deng. Mais notons d’abord qu’il s’agit – encore une fois – seulement de rumeurs à ce stade. James a donné le ton en faisant jouer son « early termination option ». Pat Riley doit suivre le rythme en améliorant le groupe. Et ce seront alors aux autres franchises de se faire violence et de se renforcer en conséquence. C’est ainsi que fonctionne la NBA.
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