5 anomalies déroutantes dans les NBA Awards

Alors que la saison 2022-2023 arrive à son terme et que les trophées se retrouvent à nouveau au cœur du débat, voici cinq bizarreries dans la distribution des NBA Awards.

5 anomalies déroutantes dans les NBA Awards

À l’approche de la fin de la saison régulière, les jeux sont déjà faits pour la plupart des récompenses. En se replongeant sur les lauréats des précédentes années, on peut parfois avoir quelques surprises et se poser quelques questions. Carences en MVP, résultats illogiques ou anachroniques… nous nous sommes penchés sur cinq anomalies des NBA Awards.

Erik Spoelstra n’a jamais été Coach of the year

Erik Spoelstra, deux fois champion NBA sur le banc de Miami, n’a jamais remporté le trophée d’entraîneur de l’année. Indéboulonnable à la tête du Heat depuis son arrivée en 2008, le tacticien est pourtant considéré par la plupart des observateurs comme l’un des meilleurs de l’Histoire.

Au mieux, le cerveau de l’équipe de LeBron James et Dwyane Wade a fini deuxième du vote. Il ne l’a fait qu’à deux reprises, en 2013 et 2017, avec un troisième podium en 2022. Le reste du temps, Spoelstra n’a jamais vraiment été dans la course. Ses pairs l’ont toutefois récompensé avec un trophée en 2017, pour le premier vote de l’association des coaches.

Ironiquement, le natif d’Evanston a reçu un bien plus grand honneur lorsqu’il a été nommé parmi les 15 plus grand coaches de l’histoire de la NBA, en 2021. À ses côtés, Chuck Daly, Jerry Sloan, Jack Ramsay et K. C. Jones, quatre autres grands noms qui n’ont jamais reçu le trophée de la saison régulière. C’est un bon rappel que le titre de Coach of the year ne récompense qu’une unique saison plutôt que le talent à proprement parler — avec un petit penchant pour les histoires bien ficelées — et qu’un coup d’œil au palmarès d’un entraîneur ne suffit pas à le juger.

LeBron James n’a été MVP qu’à quatre reprises

À l’instar de Michael Jordan et de ses cinq trophées, les quatre MVP de LeBron James semblent trop peu nombreux. Le « King » a souvent donné l’impression de régner sur la ligue sans partage, au moins sur le plan individuel, mais n’a été récompensé pour cela qu’en 2009, 2010, 2012 et 2013.

De 2008-2009 à 2018-2019, soit plus d’une décennie, l’ailier a toujours fini sur le podium, à l’exception de sa quatrième place en 2017. Le cinquième sacre, celui qui lui aurait permis d’égaler Jordan et d’asseoir un peu plus sa légitimité, n’a jamais été très loin.

À 38 ans, dans une équipe des Lakers sur courant alternatif, son heure est sans doute passée. Et même si James n’a pas besoin de plus pour être communément considéré comme l’un des deux plus grands joueurs de l’Histoire, le fait qu’il referme sa longue carrière avec seulement quatre trophées résonnera toujours comme une anomalie.

LeBron James n'aurait pas dû avoir quatre titres de MVP selon Brad Stevens

Steven Adams n’a jamais été nommé « coéquipier de l’année »

Depuis 2012, la NBA récompense chaque année un joueur qui représente le coéquipier idéal. Les critères pour les votes n’ont rien à voir avec la performance, mais relèvent de « l’altruisme et du dévouement à son équipe ».

Parmi les vainqueurs en activité, on compte notamment Jrue Holiday, à deux reprises, Damian Lillard et Mike Conley. Mais pas de Steven Adams. Il n’a été en lice qu’une seule fois, en 2019, terminant quatrième de la course.

Ce trophée n’a pas grand intérêt, certes. Vous ne verrez jamais de « Teammate of the Year Ladder » sur le site de la ligue ou de preview sur ESPN, mais ça ne rend pas la chose moins étrange pour autant. De sa période « Stache Bros » avec Enes Kanter à son rôle de papa ours aujourd’hui avec les Grizzlies, en passant par ses highlights de garde du corps et toutes ses dad jokes, le Néo-Zélandais a tout du coéquipier idéal.

Hot take : ce n’est qu’une question de temps avant que cette anomalie soit réparée.

Trois anomalies historiques en NBA

Dans l’histoire de la NBA, il existe évidemment d’immenses anomalies, certaines défiant même la logique. Bill Russell, par exemple, a été plus souvent nommé MVP (5) que dans la All-NBA First Team (3). En 1958, le pivot des Celtics, MVP de la saison régulière, a fini dans la Second Team. Bob Pettit, la star des Saint-Louis Hawks, avait en effet pris sa place dans la première équipe. Rebelote en 1961 avec Wilt Chamberlain, dans un scénario identique.

De la même manière, Dave Cowens a été nommé MVP en 1973 sans faire partie de la All-NBA First Team. Cette place était réservée à Kareem Abdul-Jabbar, auteur d’une saison dominante, dont la deuxième place au vote de MVP cette année-là constitue légitimement une anomalie elle aussi. Avant 1980, le joueur le plus « valuable » était élu par ses pairs, tandis que les All-NBA Teams étaient déjà sélectionnées par les médias. Ceci explique cela.

L’Histoire s’est plus ou moins répétée en 2013 avec Marc Gasol, nommé Défenseur de l’année par les coaches et… All-Defensive Second Team par les médias. Cette fois-ci, trois intérieurs lui sont même passés devant : Serge Ibaka, Tyson Chandler et Joakim Noah.

Voilà pourquoi Stephen Curry n’a pas été MVP des Finales en 2015

Trois titres de MVP consécutifs pour les pivots dans la NBA moderne

Après un bond dans le passé, une courte projection dans le futur. Miser sur le fait que Joel Embiid ou Nikola Jokic, les deux favoris pour le titre de MVP, finira par remporter ledit trophée n’est pas un pari très risqué. Cela créerait pourtant une nouvelle anomalie dans les Awards.

À l’ère des trois points, dans laquelle le jeu dos au panier apparaît comme un vestige du passé, les Big Men semblaient être une espèce en voie de disparition. Au 21e siècle, aucun pivot n’avait reçu cette récompense avant Jokic en 2021. Il faut remonter à 1995 pour voir deux titres de MVP d’affilée aller à un poste 5, ce que le Serbe a fait en 2022. Pour les trois trophées consécutifs, il faut même reculer de plus de 40 ans.

De 1978 à 1980, Bill Walton, Moses Malone et Kareem Abdul-Jabbar se succédaient en tant que « Most Valuable Players ». Il s’agissait alors de la saison rookie de Magic Johnson et Larry Bird, quelques années avant la draft de Michael Jordan, d’une autre NBA en somme. Que Joel Embiid ou Nikola Jokic gagne, ce sera de l’équivalent sportif d’inventer la machine à remonter le temps pour revenir au temps des dinosaures.

Joel Embiid, favori des votants pour le titre de MVP à un cheveu de Nikola Jokic