Paolo Banchero, « d’animal de zoo » à franchise player précoce, Orlando tient sa star

Paolo Banchero a l'habitude d'avoir les yeux rivés sur lui. Ses débuts en NBA le confirment : il a tout pour assumer la pression et devenir grand.

Paolo Banchero, « d’animal de zoo » à franchise player précoce, Orlando tient sa star

Paolo Banchero n'a que 5 matches NBA dans les jambes, mais on a déjà compris. Le Magic se cherche un franchise player depuis le départ de Dwight Howard et il l'a peut-être enfin trouvé. Nikola Vucevic a été magnifique pendant ses années en Floride et il n'a pas volé ses sélections au All-Star Game, mais en termes de rayonnement et de potentiel, "Vooch" a sans doute plus le profil d'un lieutenant de luxe comme on le voit aujourd'hui à Chicago. Les Floridiens ont bien tenté de faire mouche à la Draft, avec Victor Oladipo, Aaron Gordon, Mo Bamba, Jonathan Isaac ou Jalen Suggs, mais c'est probablement la première fois que l'on sent qu'il se passe quelque chose de vraiment spécial avec un lottery pick du Magic depuis la fin de l'ère D12.

Pourtant, Orlando a perdu ses 5 premiers matches. Mais dans ces saisons de transition et de développement - pour ne pas dire de tanking - l'important est de voir un noyau dur se former et des joueurs montrer qu'ils peuvent incarner le projet. Pour le noyau jeune et dur, il y a déjà un frémissement, avec l'excellent Franz Wagner, Wendell Carter Jr, Cole Anthony et, si la santé l'y autorise, Bol Bol. Pour le joueur capable d'être la figure de proue, Banchero a mis tout le monde d'accord.

Cela peut sembler tôt, surtout qu'on a parfois encensé des joueurs prématurément avant de les voir se crasher à la première difficulté. Mais les difficultés sont déjà là, puisqu'il est demandé à l'ancien Dukie d'être l'option offensive n°1 d'une équipe qui occupera très certainement l'une des dernières places à l'Est et, vraisemblablement de toute la ligue. Certains des adversaires d'Orlando, notamment les Celtics et Jayson Tatum, lui ont d'ailleurs déjà fait passer des moments compliqués en le traitant comme un vétéran auquel on laisse peu de marge de manoeuvre.

Les copies rendues par le n°1 de la Draft 2022 sont assez saisissantes. Banchero y a montré de la confiance, de l'efficacité, du playmaking et même la volonté d'être plutôt une plus-value en défense. Jugez plutôt.

Contre Detroit : 27 points, 9 rebonds, 5 passes, 2 contres
Face à Atlanta : 20 points, 12 rebonds, 2 passes, 3 contres, 1 interception
Contre Boston : 23 points, 5 rebonds, 3 passes, 1 contre
Face à New York : 21 points, 4 rebonds, 2 passes
Face à Cleveland : 29 points, 8 rebonds, 4 passes, 2 contres, 1 interception

Paolo Banchero noircit la feuille de stats, mais parvient aussi et surtout à ce que sa présence se fasse sentir. Il se sait d'ores et déjà surveillé et étudié par l'opposition, avec une attention aussi particulière que ce qu'il a vécu à l'université. Lors de sa seule saison avec Duke, la dernière de Coach K, l'Américano-Italien était constamment ciblé par les adversaires, ce qui ne l'a pas empêché d'emmener les Blue Devils jusqu'au Final Four du Tournoi NCAA, avec une place dans le meilleur cinq du Tournoi.

En tant que 1st pick et que grandissime favori pour le titre de Rookie of the Year, Banchero se sait scruté. Être la saveur du moment et presque un phénomène de foire, il en a l'habitude.

"J'adore Duke, mais parfois on te faisait presque sentir que tu es un animal de zoo. En classe, les gens chuchotent en parlant de toi et ils te fixent. J'en ai surpris plusieurs en train de me filmer, de m'enregistrer. Mes camarades de classe ont commencé à ramener leurs familles jusqu'à ma chambre et à frapper à ma porte n'importe quand.

J'ouvrais le dimanche matin et il y avait une mère, un père et leur fille, scolarisée à Duke, qui voulaient juste me saluer", a-t-il expliqué dans le podcast de RJ Hampton.

A Orlando et un peu partout à travers la ligue, les fans risquent de se masser de plus en plus pour interagir avec Paolo Banchero. Son impact immédiat lui a permis de réussir la troisième plus longue série de matches à 20 points pour un numéro 1 de Draft, dans les pas d'Elvin Hayes et Oscar Robertson. Pour le moment, les statistiques ne lui importent guère. Plutôt que de se féliciter de ses 29 points face aux Cavs, l'intéressé a ainsi déclaré devant la presse après le match :

"Je joue bien, mais ça ne se traduit pas par des victoires. Je ne peux donc pas être satisfait".

Son coach, Jamahl Mosley, est évidemment fan de cette approche.

"Paolo est humble, solide, confiant en ses capacités, avec un QI basket élevé et la volonté d'apprendre. Il a tout ça, en plus de cette humilité. Je trouve que c'est énorme. Il s'est adapté ici comme s'il faisait partie des meubles".

Ce sera probablement le cas dans quelques années, si son éclosion et celle de ses partenaires du Magic se déroulent bien en synergie. Paolo Banchero a tout pour être l'un des visages de la NBA pour de longues années.

Paolo Banchero tient ses promesses et on en redemande