Pascal Siakam les a mis dans la sauce

Pascal Siakam les a mis dans la sauce

Impressionnant, tranchant et dominateur, Pascal Siakam (32 pts) a été l’homme de ce premier match des finales NBA entre les Raptors et les Warriors.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Ça va beaucoup parler de Pascal Siakam dans les prochaines heures et même les prochains jours. C’est logique, il a été absolument énorme sur ce Game 1 entre les Toronto Raptors et les Golden State Warriors (victoire 118-109 de la franchise canadienne). Le grand bonhomme de la partie. Il y a des moments où il donnait l’impression d’être le seul sur le terrain. Il était partout ! Tellement véloce. Tellement agressif. Et même tellement juste dans ses prises de décision. C’est vraiment une grande performance de l’intérieur qui a terminé avec 32 points, 14 sur 17 aux tirs, 8 rebonds, 5 passes et 2 blocks en 40 minutes. Il était percutant en attaque. Appliqué en défense. Vif aux rebonds. Inspiré à la création et à la finition. Il a donné le tempo de son équipe et donc de la rencontre, en étant à l’origine ou l’arrivé de nombreuses contre-attaques. Steve Kerr a eu beau insisté sur le repli défensif, ses joueurs ont été passifs et inattentifs. Alors que Toronto est justement l’équipe la plus efficace – à ne pas confondre avec plus prolifique – de la ligue en transition. Parce que Siakam excelle notamment dans cet aspect du jeu. Il a changé la face du match. Golden State n’a pas nécessairement bien joué mais les doubles-champions en titre ont bien fait le travail sur Kawhi Leonard. Ce dernier semblait diminué physiquement, encore gêné par sa blessure à la jambe. Il boitait et il a semblé à la peine quand il fallait accélérer. Mais les Californiens l’ont aussi contenu avec brio en première mi-temps en envoyant plusieurs défenseurs sur lui. Draymond Green, assigné sur Siakam initialement, patrouillait dans la raquette pour venir en aide en cas de pénétration de l’ailier All-Star des Raptors. Ça a ouvert des espaces au natif de Douala. Il en a profité. Car le joueur de 25 ans a développé un arsenal offensif complet, meurtrier quand il bénéficie de quelques mètres ou centimètres d’avance. Il n’est peut-être pas encore une première option mais il brille justement dans son rôle de lieutenant de luxe, avec toute l’attention de la défense portée sur Leonard. Du coup, il a saisi l’opportunité pour exprimer son talent. Dos au panier, parfois. Face au panier, souvent. De près ou de loin (2 sur 3 derrière l’arc). Il a attaqué la défense en dribble à chaque fois qu’il en a eu l’occasion. Et ça a fini par forcer les Warriors à se resserrer sur lui… et donc à ouvrir de nouveaux espaces pour ses coéquipiers ! Notamment Leonard, qui a essentiellement marqué ses points en deuxième mi-temps après le show de son partenaire.

Pascal Siakam, l'homme qui change tout pour Toronto

En effet, la montée en puissance de Pascal Siakam a fait beaucoup de dégâts. Ses 7 points de suite en fin de deuxième quart temps ont permis aux Raptors de creuser le plus gros écart du match : 10 points à la pause (59-49). Il en a remis une couche dès le retour des vestiaires avec 14 pions plantés dans le troisième quart temps, alors même que Golden State essayait de recoller au score. Il a même mis 11 tirs de suite sans rater ! Et quand il ne prenait pas sa chance, le jeune homme ressortait des ballons. Illustration dans le quatrième quart temps quand il a accéléré le rythme sur une contre-attaque pour servir Danny Green dans le corner pour un tir primé qui a donné 12 longueurs d’avance aux Dinos (100-88). https://twitter.com/NBA/status/1134305612450488322 « Spicy P » a donc pesé sur ce match. Mais il a aussi changé toute la saison pour Toronto. Grâce à sa progression incroyable – il sera élu MIP ! – et son ascension de joueur de devoir à star NBA. Il peut changer la physionomie de ces finales s’il se maintient à ce niveau. Une lourde tâche. Il peut même changer l’avenir de sa franchise en étant peut-être l’homme qui poussera un peu plus Leonard à rester dans l’Ontario, histoire de profiter d’un side-kick encore sous contrat rookie. Mais en attendant, comme on dit au Cameroun : il les a mis dans la sauce. Une sauce bien épicée.
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