Pourquoi Russell Westbrook ne supportait plus LeBron James aux Lakers

Un nouveau livre révèle pourquoi Russell Westbrook en avait assez de LeBron James aux Lakers, entre désaccords, ego et scènes tendues en coulisses.

Pourquoi Russell Westbrook ne supportait plus LeBron James aux Lakers

La relation entre LeBron James et Russell Westbrook n’a jamais vraiment fonctionné à Los Angeles. Mais selon des extraits du livre A Hollywood Ending: The Dreams and Drama of the LeBron Lakers, du journaliste Yaron Weitzman, leur entente aurait complètement explosé à l’été 2022.

Une fracture visible dès la Summer League

L’anecdote la plus frappante se déroule lors de la Summer League de Las Vegas, en juillet 2022. LeBron James, star incontestée des Lakers, fait une entrée remarquée dans la salle. Tout le monde vient le saluer, coéquipiers, dirigeants et entraîneurs.

Assis de l’autre côté du terrain, Russell Westbrook, lui, ne bouge pas. Contrairement aux autres Lakers, il ne se lève pas pour venir voir LeBron. Il quitte même l’arène avant la fin du match, sans un mot.

La scène fait le buzz. Mais pour le staff, l’épisode confirme un malaise déjà installé. L’un des assistants de Darvin Ham confie dans le livre :

« On savait déjà qu’il faudrait finir par faire sortir Westbrook du banc. Mais ce soir-là, on s’est dit : “Ces deux-là ne se parlent même plus.” »

Le déclic : un épisode avec Will Smith

Quelques mois plus tard, alors que la saison a mal démarré, le général manager Rob Pelinka organise une session de motivation dans le cadre de la “Genius Series” avec l’acteur Will Smith comme invité.

Sans que l’on sache trop pourquoi, LeBron James, visiblement agacé, quitte la salle, suivi d’Anthony Davis, avant son arrivée. Westbrook se demande s’ils doivent tous partir, mais Pat Beverley lui dit qu’ils doivent rester, que les deux autres peuvent faire ce qu’ils veulent avec leurs deux titres. Ce qui gonfle l’ancien d’OKC qui se demande pourquoi en tant que multiple All-Star, ancien MVP, il n’aurait pas les mêmes droits que LBJ et AD.

Finalement, LeBron James finit par revenir… pour faire des grands sourires et monopoliser la discussion avec l’acteur.

Assis au fond de la pièce, Westbrook assiste à la scène, sidéré. Selon Weitzman, il aurait lâché à un coéquipier :

« Je déteste toute cette merde fake. Je ne supporte pas ce truc fake. »

Pour lui, LeBron jouait un rôle. Et cet épisode a marqué la rupture définitive entre les deux anciens MVP.

Des tensions nourries par le dossier Kyrie Irving

En toile de fond, c’est la situation sportive et le double discours de la star qui ont entraîné cette situation. L’été 2022 est marqué par les rumeurs de trade autour de Kyrie Irving, un ancien coéquipier de LeBron que ce dernier aurait aimé retrouver.

Westbrook comprend vite que son nom est celui qu’il faudra sacrifier pour boucler l’échange. Même si le transfert n’a jamais eu lieu, le mal est fait. LeBron James voulait jouer avec Kyrie Irving. Mais le seul moyen de le faire venir, vu les salaires, c’était un échange avec Russell Westbrook. Ce que le King savait pertinemment. Peu importe ce qu’il disait donc en public, il poussait pour que RW parte. Ce dernier n’a pas franchement apprécié le double discours, mais alors pas du tout.

Double jeu

Cette capacité de LeBron James à ne pas être raccord avec ses propos, c’est donc le principal reproche fait par Westbrook. Vouloir ne pas assister à la conférence de Will Smith, puis finir par faire le bon élève à l’excès qui lui pose plein de questions. Dire vouloir garder son coéquipier aux Lakers, mais pousser en coulisses pour le remplacer.

Autre exemple quand peu après, alors que les Lakers enchaînent les défaites, Westbrook refuse d’assumer les critiques. « J’ai joué dur, c’est tout ce qu’on peut demander », lâche-t-il après un match raté. De son côté, LeBron reste diplomate devant les médias, tout en laissant filtrer une forme de lassitude. Surtout, son « Let Russ be Russ » ne convainc absolument pas le principal intéressé. Ce dernier n’a d’ailleurs pas vraiment été surpris, tant LBJ a toujours chercher selon lui à jouer un rôle.

Weitzman évoque ainsi la manière dont le nouveau joueur des Kings percevait la communication publique de LeBron, qu’il jugeait peu sincère. Le meneur aurait notamment repensé à plusieurs épisodes devenus viraux : lorsqu’on avait demandé à LeBron de citer une réplique de son film préféré, The Godfather, sans qu’il puisse en trouver une, ou encore quand il avait emporté l’Autobiographie de Malcolm X en conférence de presse, avant de peiner à en tirer la moindre leçon concrète. Pour Russell Westbrook, ces séquences illustraient un trait de caractère qu’il ne supportait plus : celui d’un LeBron toujours en représentation, soucieux de son image avant tout.

La fin d’un trio impossible

Westbrook sera finalement échangé en février 2023, dans une opération décrite par un membre des Lakers comme « le moment où on a enlevé un vampire du vestiaire ».

Le départ du meneur marquera la fin du projet LeBron-Davis-Westbrook, un pari ambitieux qui n’aura jamais pris.

Deux ans plus tard, le livre de Yaron Weitzman jette une lumière crue sur les coulisses d’une cohabitation vouée à l’échec, entre désillusion, ego et faux-semblants à Hollywood.