Utah Jazz
L'oeil dans le rétroviseur
2024-2025 : 17 victoires, 65 défaites, non qualifiés pour les playoffs.
Cette fois, ça y est, le Utah Jazz a tanké. Même après avoir prolongé Lauri Markkanen (trop tardivement, d'où l'impossibilité de le transférer en cours de saison dernière), la franchise a enfin réussi à s'enfoncer dans les profondeurs du classement. Alors, ça peut paraître ridicule posé comme ça. Il est évidemment plus facile d'être mauvais que d'être bon. Mais Danny Ainge, le nouveau Président, espérait sans doute que la formation de Salt Lake City coule un an auparavant, au moment où Victor Wembanyama se présentait à la draft. Le coach Will Hardy avait alors mené une équipe de seconds couteaux à 31 victoires.
Ils ont gagné 14 matches de moins en 2025. Pour ça, le Jazz a su se passer de ses cadres quand il le fallait, parfois via des blessures que l'on imagine diplomatiques : 47 rencontres pour Markkanen, 40 pour John Collins, 37 pour Jordan Clarkson. Les dirigeants et les coaches ont laissé les jeunes au pouvoir. Pour les faire grandir, sans doute, mais aussi pour perdre davantage. Les Keyone George (16 pts de moyenne), Brice Sensabaugh, Kyle Filipowski, Isaiah Collier et compagnie en ont profité pour progresser. Mais aucun de s'est montré digne de pouvoir porter le projet.
Qu'est-ce qui a changé depuis ?
C'est toute l'ironie de cette histoire : même en gagnant 17 matches, le Jazz n'a pas eu de chance à la loterie. Le club a hérité seulement du cinquième choix ! Difficile dans ces conditions de drafter un futur franchise player. Sauf qu'un certain Ace Bailey a vu sa cote dégringoler en flèche. Longtemps annoncé dans le top-3 de sa promotion, l'ailier athlétique et scoreur a finalement été repêché par Utah. Ce qui ne l'enchantait pas du tout apparemment. Il y a de suite eu un imbroglio, avec un jeune homme qui n'avait pas l'air de vouloir rejoindre l'état mormon. C'est pourtant bien là qu'il débutera sa carrière, avec les opportunités idéales pour prouver qu'il a les atouts pour s'affirmer comme un éventuel numéro un.
Autour, de bons vétérans ont été ajoutés comme Kyle Anderson, Kevin Love ou encore Georges Niang. Des vrais pros à même d'encadrer un vestiaire très jeune. Pour le reste, il ne faut pas s'attendre à du grand changement mais sans doute de la progression interne des différents talents prometteurs de l'équipe.
La rotation serrée :
Guards : Isaiah Collier, Keyonte George, Cody Williams
Fowards : Lauri Markkanen, Georges Niang, Ace Bailey, Brice Sensabaugh, Kyle Anderson
Bigs : Walker Kessler, Jusuf Nurkic, Kevin Love, Taylor Hendricks
Le joueur à suivre : Lauri Markkanen
Mais qu'est-ce qu'il fait encore dans ce bazard ? Lauri Markkanen est trop bon, et certainement trop vieux (28 ans) pour jouer au Jazz. Ses anciens compères John Collins et Jordan Clarkson ont tous les deux été envoyés chez des candidats au titre. Le Finlandais, lui, attend son tour. Il a encore prouvé à l'Eurobasket avec la Finlande, quatrième de la compétition, qu'il était une star. Il a d'ailleurs le salaire d'une star et c'est ce qui peut compliquer la donne au moment de l'échanger. Le Jazz va demander le prix fort. Qui sera prêt à payer ? On imagine en tout cas que de nombreux outsiders pourraient avoir besoin d'un grand capable de mettre 25 points par match en évoluant aussi sans le ballon.
Alors, cette grande question : mais qui s'intéresse au Utah Jazz ?
Un mystère. En fait, ce que l'on se demande là, c'est plutôt de savoir à quel moment la franchise va se trouver un visage pour l'incarner. Un joueur populaire capable de vendre des maillots et de faire vibrer un peu cette fan base réduite en dehors des frontières de l'état. Pas sûr que Bailey soit prêt à endosser ce costume. Après tout, AJ Dybantsa, le prochain prospect numéro un, va jouer dans l'Utah à la fac cette saison...
L'objectif réaliste : Continuer à progresser, mais pas trop non plus.
Tier NBA : Tanking


Merci pour cet article que je trouve très juste d'un point de vue de la situation actuellement, même si j'ai une vision assez différente concernant leur Franchise Player. Mais ce n'est pas le sujet que je souhaitais aborder.
Je souhaiterai revenir sur le titre : Qui s'intéresse au Jazz ?
Question à la fois simple et compliquée.
Je commencerai par mentionner une chose que je vois régulièrement dans les articles (qui ne l'est pas dans celui-ci, je précise) : c'est le terme "les mormons", "les fans mormons" ou "les fans des mormons". Je trouve ça plutôt stigmatisant et un peu cliché. Je n'ai rien d'un mormon, je n'ai aucune affinité avec la mentalité, le communautarisme et certaines intolérances et idéologies que certains aficionados (mormon ou non) peuvent faire preuve. Et pourtant je suis amoureux de cette franchise. Et je le dis en pesant chaque mot.
Pourquoi ? C'est tout un concours de circonstances qui ont été observés par mes yeux d'ado, en commençant par le contraste d'un petit blanc avec un black baraqué, puis les décibels dans la salle pendant les playoffs, ou encore voir le 1er français à porter cette tunique Bleue et Jaune devenir l'un des meilleurs défenseurs de l'Histoire de la NBA et son comparse qui gagne un concours de dunks avec un maillot de Vince Carter sur le dos.
Et j'ajoute mot pour mot ce qu'a dit Georges Abitbol.
Pour beaucoup, c'est incompréhensible, mais pour moi ça coule de source. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça. Ça me fait vibrer chaque saison depuis bientôt 30 ans.
Le Jazz, c'est avant tout une culture quoi qu'on n'en dise. Et l'expression "nous n'avons pas beaucoup de moyen, mais on a des idées" correspond parfaitement au Jazz, basé sur une force collectives et non sur une somme d’individualités.
Je ne sais pas si vous avez la stat, mais le Jazz possède la 2ème plus longue durée de qualification consécutives en playoffs, le premier étant.... PORTLAND (26 et 27 années, de mémoire, séries terminées la même année).
Cher Antoine, nous avons la particularité d'aimer chacun un petit marché qui a toujours cherché à briller contre vents et marées.
Voilà pourquoi on aime le Jazz. Voilà pourquoi le Jazz a et continue d'avoir des fans. Aucun joueur ne veut aller y jouer. Pourtant, la majorité de ceux qui y ont joué gardent un lien fort avec cette franchise. Le lien qui unit cette franchise à ses fans et ses joueurs est inébranlable. Les vrais fans accueillent à bras ouverts chaque joueur qui veulent bien venir dans leurs bras. Et je suis fiers de tous les joueurs qui portent ou ont porté cette tenue.
Et même si la période est très difficile pour nous qui n'avons jamais vu autant de défaites, un jeu vraiment pas excitant et un chasuble assez moche en guise de maillot, des fans restent présents et fiers de son histoire sportive. Et que, bien qu'il y ait des fans vraiment pas intelligents, tous ne sont pas comme ça et ne cautionnent pas ça contre vents et marées.
Certes, nous ne sommes pas la plus grande fan base (et sûrement la plus petite). Mais je souhaite juste que cet fan base ne soit pas stigmatisé ou cantonner dans une de leur caricature.
Je continue de porter avec fierté ma tenue du Utah Jazz aux entrainements, malgré les quelques quelques petites moqueries que l'on m’envoie. Je ne rentre pas dans ce jeu et je reste fier de ces maillots.
En aucun cas je ne juge les personnes qui n'aiment pas le Jazz ou qui ne les voit pas comme je les vois. Et en aucun, cas je ne cherche à leur prouver qu’ils ont torts. Je leur envoie juste un cri du cœur d'une équipe au style de jeu plus académique que la norme NBA et la volonté de briller sans être dans la lumière.
Je terminerai par dire que chaque franchise NBA, même celles qui sont en bas depuis des décennies, continuent à avoir leurs fans qui ont vibré à un moment de leur vie en les regardant avec des yeux émerveillés, et attendent avec nostalgie qu'elles retrouvent de leur splendeur d'antan. Et parfois même des jeunes les rejoignent car un joueur en particulier sort du lot. Donc nous attendons patiemment qu'un joueur comme cela arrive dans notre franchise de cœur.
Merci à tous de m'avoir lu jusqu'au bout.
Moi qui ai emmerdé le monde pour porter le 12 partout où j'ai joué...
Moi qui ai détesté Jordan et sa faute sur Russell, moi qui ai regretté et regrette encore Jerry Sloan...
Pas toujours facile, hein, de mater les 82 matchs chaque année, j'avoue en avoir skippé quelques uns l'an dernier.
Mais bordel, le jour où ca marchera, le jour où on tombera nous aussi sur un Giannis à la draft, le jour où une finale NBA nous accueillera de nouveau...
Ca sera tellement plus fort dans cette salle de SLC et dans mon petit salon de la Somme que pour n'importe laquelle des 29 autres franchises NBA.
Je t'aime Antoine, mais bordel t'es relou avec le Jazz...