À la veille du camp, JJ Redick a livré sa vision du roster des Lakers : principes de jeu, rôles ciblés et hiérarchie implicite. Le coach ne donne pas encore son cinq, mais il balise clairement la route pour LeBron James, Luka Doncic, Austin Reaves, Deandre Ayton, Marcus Smart, Rui Hachimura et le rookie Dalton Knecht. Avec au passage des leçons glanées auprès de Sean McVay… et Tom Brady.
« Partager » : le mot d’ordre du trio LeBron–Luka–Austin
JJ Redick revient d’entrée sur la cohabitation des trois créateurs. « Le mot que j’utiliserais, c’est partager. Dans un sport d’équipe, tu n’as pas le choix : partager le ballon, partager la lumière. Les trois se respectent énormément. » L’entraîneur a pensé ses enchaînements pour qu’ils se sentent tous impliqués : « On a beaucoup parlé des utility plays — un terme de foot US —, des actions où les trois sont impliqués d’une manière ou d’une autre et partagent le terrain. »
Le message est limpide : pas de silo. LeBron et Luka créent, Austin Reaves enchaîne et relie. Redick salue d’ailleurs l’été du combo guard : « C’est constant chez nous : chaque jour où il est là, Austin est le meilleur joueur dans la salle. Son condition physique est excellente, il est fort, son explosivité saute aux yeux. » Petite pique affectueuse au passage : « Quand il n’est pas sur un parcours de golf… il a sorti un 65 cet été, demandez-lui mardi ! »
Ayton, l’axe vertical et la lecture à deux
Le nouveau pivot titulaire coche les deux cases que Redick recherchait : volume et sens du jeu. « Deandre Ayton m’a impressionné par sa taille, son agilité, ses mains. Il a déjà joué le pick-and-roll avec Chris Paul : sur le deux-contre-deux, sa lecture est excellente. »
Le coach insiste sur la double menace : « Dans le short roll, il attrape et décide. Et c’est aussi une cible au dessus du cercle. On le voit déjà dans nos runs : avec Doncic, LeBron ou Austin, ça clique. » L’idée est claire : offrir des angles simples au porteur et une finition fiable au cercle, pour alléger les charges créatives de LeBron et Luka.
Le coach assume le yo-yo d’un été chargé pour l'ex rookie Dalton Knecht. « Il en a trop fait après la saison. À la Summer League, il était cramé. » Depuis, le staff a recadré la charge : « On a fini notre conditioning aujourd’hui : il a battu tout le monde de loin. Il est en forme phénoménale, dans un très bon état d’esprit, et il a bien joué tout septembre. » Message implicite : Knecht pourrait grimper de nouveau dans la rotation en misant sur sa course, son tir et une sélection clean.
Les Lakers règlent deux dossiers chauds sur LeBron et Redick
Marcus Smart, voix forte et couteau suisse des Lakers
Redick ne cache pas son attente vis-à-vis de Marcus Smart. « On a besoin de sa voix. Ça fait partie de la communication. Sa combativité et sa polyvalence défensive restent d'un niveau élites. »
L’entraîneur rappelle aussi un détail vécu : « On a eu nos batailles… treize points de suture au-dessus de l’œil gauche une fois. Je sais ce qu’il m’apporte au quotidien. » Avec Austin et Luka en créateurs principaux, Smart deviendra souvent ce handle secondaire qui stabilise une action et impose la dureté sur l’homme.
Le discours sur Rui Hachimura est plus sensoriel, mais tout aussi précis. « Rui est une joie au quotidien. Ces dernières semaines, je vois un niveau de confiance plus haut. C’est encore un jeune joueur : quand la confiance monte, la joie monte, et la production suit. » Redick veut un Rui sûr de lui sur les couloirs intermédiaires, agressif au rebond et propre sur ses tirs de catch-and-shoot.
Une philosophie empruntée à McVay… et des échanges avec Tom Brady
Avant d’être nommé, Redick a multiplié les immersions chez des coachs majeurs. « J’ai passé toute une journée avec Sean McVay. On s’est challengés, et l’un des gros enseignements, ce sont ces utility plays qui donnent un rôle clair à plusieurs stars dans la même action. » Pour rappel, Sean McVay est l'entraîneur principal des Rams de Los Angeles depuis 2017. Il a été à 30 ans le plus jeune entraîneur principal de l'histoire de la NFL. En 2022, il remporte le Super Bowl LVI.
Redick nourrit aussi son approche avec une autre star de la NFL, légende même, pour le coup : « J’ai parlé avec Tom Brady. L’idée n’est pas de copier, mais d’extraire ce qui fluidifie la prise de décision des meilleurs. » Traduction basket : moins de stagnation, plus de lectures prédéfinies pour que la balle bouge vite et que les stars partagent la création.
Luka Doncic et les Lakers, une véritable lune de miel
Le cinq majeur ? Pas encore officialisé… mais les lignes bougent
Le titre de la semaine ne sera pas « Redick a lâché son cinq ». Le coach refuse d’acter quoi que ce soit avant le camp : « Je n’ai pas passé beaucoup de temps à y penser et ce n’est pas si important pour moi. On a sept ou huit joueurs au niveau titulaire. L’an dernier, le cinq annoncé a joué huit matchs ensemble, et on a eu 24 lineups au total. Je ne vais pas me casser la tête avec ça pour le moment. »
Le sous-texte, en revanche, s’éclaire au fil des réponses. Deandre Ayton apparaît comme pivot titulaire par la complémentarité et la structure qu’il offre. LeBron James et Luka Doncic forment un double moteur. Austin Reaves gagne en poids par sa forme et sa constance. Pour le cinquième spot, Marcus Smart et Rui Hachimura ont chacun des arguments : la voix et la défense d’un côté ; la taille et la confiance offensive de l’autre. Redick tranchera… plus tard. Le camp décidera, au mérite et au fit.
Un mot sur la forme… et la culture d’effort
JJ Redick fixe un standard simple : « On a demandé à tous d’être en championship shape — pas mardi, maintenant. Les gars ont joué presque tous les jours, et on a ajouté de la prépa en fin de séance. Tout le monde s’y est tenu. »
Le cadre s’aligne avec la ligne de la direction : Rob Pelinka vient de prolonger Redick « par confiance et conviction ». Le coach, lui, structure, clarifie les attentes et responsabilise ses leaders sur le partage et l’exécution.
Où se situent les Lakers avant l’opening night ?
Sans lineup gravé dans le marbre, les contours sont nets. Un axe vertical avec Ayton, une triangulation créatrice LeBron–Doncic–Reaves, la voix de Smart, la confiance de Rui, l’élan retrouvé de Knecht. Les utility plays doivent gommer les tunnels et créer un sentiment d’implication permanente pour les trois têtes d’affiche. Redick ne promet pas des certitudes en septembre, il promet un processus : « Ça ne sert à rien de fantasmer un cinq. On jugera sur le terrain. »
Pour Los Angeles, la vraie nouveauté n’est pas un nom, c’est une méthode. Et elle commence par un verbe : partager.
La conférence de presse des Los Angeles Lakers :
