Roy Hibbert, le MVP en puissance des Indiana Pacers

Roy Hibbert a franchi un cap durant ces playoffs. Le Heat ne sait pas comment faire pour stopper le pivot des Indiana Pacers.

Roy Hibbert, le MVP en puissance des Indiana Pacers
En début de saison, les analystes NBA - GM's, insiders - s'accordaient sur un point : les raquettes physiques, de grandes tailles, causeront de gros problèmes au Miami Heat. Les capacités athlétiques de LeBron James, la diversité offensive affolante du jeu des champions en titre et l'arrivée de Chris Andersen à South Beach ont quelque peu changé la donne quelques mois plus tard. Il fallait un homme pour prouver la véracité de la théorie évoquée précédemment. Un pivot, un grand bonhomme capable de dominer poste bas en playoffs. Joakim Noah ? Avec une blessure récalcitrante à la voûte plantaire, la tâche était trop dure face au Miami Heat. Carlos Boozer ? Souvent aux abonnés absents lorsque les matches comptent vraiment. Larry Sanders ? Sans commentaires. Il a fallu attendre l'opposition entre les Floridiens et les Indiana Pacers de Roy Hibbert pour apercevoir, réellement, les limites du jeu intérieur de Miami. Du haut de ses 218 centimètres, le géant d'Indianapolis est devenu le seul joueur (avec Dirk Nowitzki) à avoir enchaîné trois matches consécutifs à plus de 20 points et 10 rebonds face aux Three Amigos. Déjà décisif face à New York, le natif du Queens pose bien des difficultés aux ténors de la Conférence Est, de quoi ébouriffer la brosse impeccable d'Erik Spoelstra. Planté au milieu de la raquette, ce pivot à l'ancienne formé à la prestigieuse université de Georgetown, réputée pour ses Big Men de légende (Patrick Ewing, Dikembe Mutombo, Alonzo Mourning) est devenu le cauchemar du Heat depuis trois matches. [superquote pos="d"]"Personne dans le vestiaire n'imaginait que l'on ne gagnerait pas ce soir. On ne baisse jamais la tête." Roy Hibbert[/superquote]Dominateur, Hibbert a fait de la peinture son terrain de jeu. Mobile malgré sa taille, athlétique, il a baladé les défenseurs qui se sont succédés face à lui à coup de hook shot. Après ses 29 points dans le match 2 et ses 20 points (17 rebonds en prime) dans le game 3, la tour de contrôle des Pacers a remis le couvert cette nuit avec 23 points et 12 rebonds. Dans son sillage, les contenders comptent bien jouer leurs chances jusqu'au bout face aux favoris pour le titre suprême :
"On est fort mentalement", rappelle Roy Hibbert au Indy Star. "Personne dans le vestiaire n'imaginait que l'on ne gagnerait pas ce soir. On ne baisse jamais la tête."
Il faut dire que Roy Hibbert est un guerrier des raquettes. Jugé un peu trop soft à ses débuts, il a appris à prendre des coups et à les rendre. Chaque été, le pivot s'entraîne avec un coach de MMA. Il court, fait du renforcement musculaire et se libère en frappant dans un sac pendant des heures. De quoi l'épuiser totalement. Il n'est donc pas étonnant de le voir tenir la cadence infernale des playoffs avec brio. Malgré sa taille, il est très souvent en mouvement. A chaque tour, Roy Hibbert joue de plus en plus et les Pacers de mieux en mieux (32 minutes face aux Hawks, 35 face aux Knicks et 39 depuis le début de la série face à Miami). Son impact sur le succès de son équipe est grandissant, à tel point que chacune de ses absences sur le parquet soulève la polémique. Dans le premier match face au Heat, Roy était laissé sur le banc lors de la dernière possession. Les Pacers menaient d'un point. La suite est désormais connue, LeBron James drive vers le panier et plante un layup au buzzer.
"Il aurait peut-être fallu avoir Roy sur le terrain", glissait alors Paul George.
Même le coach, Frank Vogel, y est allé de son mea culpa, preuve du changement de statut de son pivot :
"C'était une erreur, il sera sur le parquet la prochaine fois."
Il faut dire qu'une fois installé près du cercle, Roy Hibbert fait peur. On a encore en tête son contre dévastateur sur Carmelo Anthony qui avait totalement relancé ses coéquipiers dans le dernier match de la série face à New York. Quelques minutes plus tard, George Hill et compagnie avaient bouclé l'affaire. Avec ses longs bras, il est une force de dissuasion non négligeable. Pour éviter de se manger trop de blocks, les deux terreurs de Big Apple (Melo et J.R. Smith) ont d'ailleurs passé leur temps à arroser à mi-distance, histoire de ne pas trop se frotter au géant de la terre du milieu. Même si LeBron estime "avoir la panoplie suffisante pour affronter n'importe quelle défense", ce qui au passage est vrai, il a tout de même révisé sa gamme de flotteur avant d'affronter les Pacers. Un chiffre montre d'ailleurs l'impact d'Hibbert sur le quadruple MVP de la ligue :

Les drives de LeBron James pendant cette série Quand Roy Hibbert est sur le terrain et quand il n'y est pas

Hibbert sur le terrain Hibbert sur le banc
Points 5 11
FG 1-3 5-6
Passes 11 3
Drives 18 10
Roy Hibbert renoue avec cette tradition des pivots dominants au sein d'une ligue essentiellement dominée par les arrières et les ailiers. Habitué à observer la foule du haut de son 2,18 m, il pourrait désormais chatouiller les sommets de la ligue en créant l'exploit de sortir les champions en titre...