Russell Westbrook, le one-man show doit cesser

C'était fun et excitant, c'est vrai. Mais Russell Westbrook et OKC ne peuvent pas raisonnablement continuer sur cette voie.

Russell Westbrook, le one-man show doit cesser
Voilà bien longtemps qu'un joueur n'avait pas réussi une saison aussi saisissante que Russell Westbrook. Jamais on aurait pensé voir, à l'ère moderne, un type défier autant les lois du jeu, de la gravité et du bon sens, collectionnant les triple-doubles et les cartons en attaque sans aucune arrière pensée. C'est une chance d'avoir pu assister à ça, il faut le reconnaître. Observer un tel déferlement d'agressivité offensive, d'énergie et de confiance n'arrive pas tous les jours. Mais prions pour le Thunder que cette saison ne soit qu'une anomalie. Aussi divertissant qu'ait pu être le All-Star d'OKC ces 6 derniers mois, il n'en est pas ressorti grand chose de bon pour la franchise. On a bien eu la confirmation que Westbrook pouvait faire des miracles sans Kevin Durant. Mais qu'en est-il au niveau de l'épanouissement de ses coéquipiers et du résultat global ? Il n'y a pas eu photo entre les Rockets et le Thunder dans cette série du 1er tour bouclée en cinq matches. James Harden n'a pourtant pas été fantastique en termes d'adresse et de production pure. Simplement, ses coéquipiers se sont tous sentis impliqués dans leur rôle et n'ont pas eu à s'effacer complètement du tableau. [caption id="attachment_288413" align="alignright" width="318"] Il manque à OKC un guerrier de la trempe de Patrick Beverley.[/caption] A OKC, on a presque eu l'impression que les joueurs autour du Californien se sont tous liquéfiés, écrasés par le vampirisme de leur franchise player. Le game 5 en est la preuve, avec les 18 shoots (!) à 3 points tentés par Westbrook et le manque d'efficacité de ses camarades comme Victor Oladipo, très décevant sur la série, ou Steven Adams, qui n'a pas été le guerrier que l'on connaît. Tout n'est probablement pas à mettre sur le dos du candidat au titre de MVP. Peut-être a-t-il senti qu'il ne pourrait pas jouir de la même harmonie collective que son rival barbu. Le supporting cast du Thunder a suffisamment été critiqué pour qu'il y ait quelque chose à faire de ce côté-là l'été prochain. Sam Presti va devoir entourer Westbrook de shooteurs, comme Eric Gordon, Lou Williams et Ryan Anderson, et de défenseurs capables d'entrer dans la tête de la star adverse comme Patrick Beverley.

Une autre star à ses côtés pour le canaliser ?

Si avec des renforts adaptés, "Russ-West" continue de proposer un one-man show qui n'avantage que lui, on ne pourra plus faire grand chose pour le soutenir. Une alternative pourrait également se matérialiser avec la venue d'une autre star capable de lui enlever un peu de responsabilités et d'améliorer sa sélection de shoots. Avec Kevin Durant, Westbrook pouvait se permettre de régler le niveau d'intensité de son jeu et d'être fantastique lorsque son équipe avait besoin qu'il le soit. C'est aussi cet équilibre avec "KD" qui rendait le jeu du Thunder si spectaculaire et le groupe si compétitif. Parmi les pointures qui seront disponibles dans les prochains mois, seul Blake Griffin semble avoir intérêt à rejoindre OKC. Outre le fait qu'il soit né dans l'Oklahoma et y ait fait son cursus scolaire du lycée à la fac, la situation est suffisamment tendue et floue à Los Angeles pour qu'un départ soit envisageable. Sous l'ère Doc Rivers, les Clippers n'ont toujours pas fait mieux que lorsque Vinny Del Negro était en charge de l'équipe... Un nouveau challenge avec la perspective de disputer les playoffs chaque saison ne ferait sans doute pas de mal à "Quake", qui enchaîne les galères physiques et extra-sportives depuis 2 ans. La cohabitation avec Russell Westbrook ne l'effraiera sans doute pas, lui qui vient de passer 6 ans avec le meneur le plus bavard et exigeant de toute la NBA en la personne de Chris Paul. Et qui sait, leur entente aidera peut-être Westbrook à canaliser ses efforts et à devenir le franchise player positif qui aider à OKC à retrouver l'ivresse des sommets comme en 2012...