Qui pour renforcer Cleveland ? Quelle star aux Celtics ? Le point à l’Est

Décryptage complet des enjeux et des rumeurs pour chaque franchise de la Conférence Est à l'approche de la deadline des transferts NBA.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Qui pour renforcer Cleveland ? Quelle star aux Celtics ? Le point à l’Est

Cleveland Cavaliers, 1er à l’Est (39 W – 16 L)

LeBron James l’a clairement fait comprendre à ses dirigeants : il veut que ses Cleveland Cavaliers se renforcent d’ici la deadline. La franchise de l’Ohio a pris l’habitude de tenter des coups lors de la deuxième moitié de saison depuis le retour du King au pays. J.R. Smith, Iman Shumpert et Timofey Mozgov (mais aussi Kendrick Perkins) ont rejoint la formation en 2015, Channing Frye avait redonné un second souffle aux Cavs l’an dernier et les champions en titre ont déjà déniché Kyle Korver plus tôt cette saison. [superquote pos="d"]LeBron veut un "putain de playmaker"[/superquote]La frustration de James est compréhensible : les Golden State Warriors ont signé Kevin Durant en juillet dernier et les principaux concurrents des Cavaliers à l’Est seront certainement renforcés d’ici jeudi. Alors qui pour venir apporter encore un peu plus de profondeur à une équipe déjà chargée en talents ? La piste menant à Carmelo Anthony s’est éteinte. LeBron a manifesté son désir de récupérer un playmaker supplémentaire mais ses dirigeants ont-ils seulement les assets nécessaires pour vraiment mettre la main sur un joueur confirmé ? Iman Shumpert est peut-être le seul élément de la rotation susceptible d’être transféré (James Jones, DeAndre Liggins, Jordan McRae et Kay Felder peuvent aussi servir de monnaie d’échange). Cleveland a un besoin dans la peinture depuis la blessure au genou de Kevin Love, out pour la quasi-totalité du reste de la saison régulière. Mais l’arrivée de Derrick Williams, pressenti pour rester dans l’Ohio pour la campagne à venir, comble en partie l’absence du All-Star. Pour l’instant bien sûr. Plus que via un trade, c’est peut-être sur le marché des buyouts que les Cavaliers trouveront leur bonheur (Rajon Rondo ? Andrew Bogut ?)

Boston Celtics (37 W – 20 L)

Sur le papier, les C’s ont déjà une équipe à même de rejoindre les finales de Conférence. Mais Danny Ainge est bien conscient qu’une deuxième star capable de créer son propre tir est un besoin primordial pour viser le titre. Les verts se reposent énormément – essentiellement – sur Isaiah Thomas en fin de match. Le petit lutin a beau être génial, toute cette pression sur ses épaules pourrait finir par l’user, surtout quand les défenses se resserreront en playoffs. Cela tombe bien, Boston a des assets à la pelle. La franchise a la possibilité d’échanger son pick avec Brooklyn lors de la prochaine draft et elle dispose aussi du choix des Nets en 2018. Elle a accumulé d’autres tours de draft tous susceptibles d’adoucir un transfert. [caption id="attachment_367301" align="alignleft" width="318"] Jimmy Butler et Paul George, deux stars pour lesquelles les Celtics sont prêts à lâcher des picks.[/caption] Mais les Celtics ne sacrifieront pas les précieux sésames – ainsi que son espace sous le Cap – sans obtenir un vrai joueur majeur. Comprendre ici l’un des vingt meilleurs joueurs NBA. Selon les informations rapportées jusqu’à présent, seuls Jimmy Butler et Paul George convaincraient la direction de lâcher ses picks. Les Bulls et les Celtics ont même déjà entamé les négociations – une fois de plus – ce weekend. Chicago (voir ci-dessous) aurait bien besoin de choix pour reconstruire son organisation pour de bon. Les contrats expirants de Tyler Zeller (8 millions) et Amir Johnson (12 millions) peuvent être inclus dans un méga-transfert. Boston peut ainsi inclure un de ses deux jeunes joueurs à choisir entre Jaylen Brown et Marcus Smart même si les prestations du dernier nommé incitent le staff à le conserver. Sans offre vraiment intéressante, l’équipe du Massachussetts peut miser sur son effectif actuel et viser l’un des principaux free agents lors de la prochaine intersaison (Gordon Hayward).

Washington Wizards (34 W – 21 L)

Le transfert de Serge Ibaka à Toronto met un peu (légèrement) la pression sur les dirigeants des Wizards. La franchise de D.C. vise les finales de Conférence et ses performances actuelles lui donnent raison. Selon The Vertical, le management est prêt à se séparer d’un pick – même celui à venir – afin de mettre la main sur un vétéran confirmé. Le banc de Washington est faible. Trop faible pour vraiment aller (très) loin en playoffs. Lou Williams et Bojan Bogdanovic sont deux joueurs qui ont été connectés aux Wizards récemment.

Toronto Raptors (33 W – 24 L)

Les Dinos ont réussi leur gros coup en mettant la main sur Ibaka. Mais la franchise canadienne n’a peut-être pas fini ses emplettes. Elle s’est séparée d’un joueur clé du banc – Terrence Ross – et les dirigeants semblent conscients que même en l’état actuel, ce groupe est encore trop juste pour battre Cleveland. Les Raptors possèdent encore tous leurs picks, quelques jeunes à bas coût et le contrat expirant de Jared Sullinger à échanger pour un ailier « 3 and D » comme P.J. Tucker.

Atlanta Hawks (32 W – 24 L)

[caption id="attachment_308543" align="alignleft" width="318"] Paul Millsap est pressenti pour rester à Atlanta en moins jusqu'en juillet.[/caption] Les dirigeants font face à un dilemme : conserver l’équipe en l’état, tout en sachant qu’elle peut difficilement viser mieux que le premier tour des playoffs, et prendre le risque de perdre plusieurs joueurs sans contrepartie cet été OU reconstruire de zéro en swapant les contrats expirants contre quelques assets afin de faciliter la transition. Les Hawks semblaient opter pour la deuxième stratégie plus tôt cette saison. Paul Millsap était disponible, de même que Thabo Sefolosha, Kyle Korver et Tim Hardaway Jr. Korver fut le premier à partir, direction Cleveland, Atlanta a enchaîné plusieurs succès de suite et le management a retiré tous ses assets du marché. [superquote pos="d"]la cinquième place des Hawks est bâtarde [/superquote]La cinquième place est bâtarde. Atlanta est trop loin des profondeurs du classement pour tanker. Mais l’équipe n’est pas assez forte pour viser haut. Reconstruire de zéro peut sembler une option attirante pour une franchise qui squatte au milieu du tableau depuis bien trop longtemps. Mais il y a d’autres facteurs qui rentrent en compte. Les Hawks attirent enfin du monde à la salle. Impopulaires pendant des années, ils ont enfin séduit le public local. Et l’organisation fait de l’argent ! Les dirigeants peuvent-ils risquer de sombrer à nouveau dans l’anonymat en imposant aux fans un processus de reconstruction via la draft ? Pas sûr. Il y a des chances que les Hawks gardent le même groupe, sortent avec les honneurs en playoffs et prient pour que Millsap décide de prolonger en Géorgie en juillet.

Indiana Pacers (29 W – 28 L)

[superquote pos="d"]Les Pacers commencent à avoir peur de perdre George en 2019 [/superquote]Les Pacers sont médiocres. De quoi agacer Paul George. Et donc de quoi faire flipper Larry Bird et les dirigeants d’Indianapolis. La superstar sera free agent en 2019. Plus que deux ans. Deux ans pour convaincre le Californien que les Pacers ont les armes pour jouer le titre. La franchise peut se séparer de son pick 2017 pour essayer d’attirer un vétéran confirmé pour apporter un peu de stabilité. Mais l’effectif est mal construit. Les Pacers ont trop de slasheurs et pas assez de shooteurs au sein d’une ligue pourtant portée sur le spacing et le tir extérieur. En conséquence, Monta Ellis est presque inutile (il vit la pire saison de sa carrière sur le plan statistique). Relégué sur le banc, il est susceptible d’être transféré mais sa valeur a évidemment baissé sur le marché. Une autre route est offerte aux Pacers : ils peuvent abandonner George, réclamer le pick des Nets aux Celtics et se reconstruire de zéro avec une star en devenir (Fultz, Smith Jr, Ball) et Myles Turner. Mais le pari est risqué. Très risqué. Rien n’indique que l’un de ces joueurs deviendra un jour aussi fort que PG13. La free agency 2019 mais les Pacers ont encore suffisamment de temps pour ne pas céder à la panique.

Chicago Bulls (28 W – 29 L)

Les Bulls peuvent se poser les mêmes questions que les Pacers : doivent-ils passer en mode « reconstruction complète » et se séparer d’un All-Star de moins de trente ans afin d’acquérir des picks ? Adrian Wojnarowski a révélé les négociations actuelles entre Chicago et Boston mais aucune de ces discussions n’a mené à un deal concret depuis plusieurs mois. [superquote pos="d"]Au moins deux bons picks pour convaincre les Bulls de laisser Butler [/superquote]Jimmy Butler est le meilleur joueur des taureaux. C’est même l’un des meilleurs de la ligue. Un « two way player » à 24 points, 6 rebonds et 5 passes. C’est plus son leadership, ou son absence de leadership, qui pourrait pousser les dirigeants des Bulls à changer de route. Butler a rarement été le meilleur joueur de son équipe. Il n’était pas programmé pour devenir une star. Son apprentissage est douloureux dans ce domaine. Il a déjà critiqué publiquement son coach et ses coéquipiers. Les Bulls devraient demander au moins deux bons picks en l’échange de Jimmy Buckets. Comme indiqué pour George, les chances de récupérer à la draft un jeune joueur aussi prometteur qu’un All-Star comme Butler sont faibles. Alors autant maximiser les probabilités. Dans le même temps, il peu probable que les Celtics cèdent les deux choix des Nets (le swap de 2017 et le pick 2018) pour la star de Chicago. Même l’arrivée d’un joueur de sa trempe ne serait peut-être pas suffisant pour battre Cleveland au complet. L’histoire le prouve : ce sont presque quasiment tout le temps les cinq meilleurs joueurs du monde qui mènent leur équipe en finale. Pour rappel, LeBron en a joué six de suite. Il est plus probable que l’équipe de la « Windy City » se débarrassent de certains de ses joueurs devenus « indésirables » comme Nikola Mirotic, Michael Carter-Williams ou Rajon Rondo.

Detroit Pistons (27 W – 30 L)

Forts d’une campagne de playoffs prometteuse (un sweep contre les Cavaliers au premier tour mais des matches engagés et serrés) l’an dernier, les Pistons ont dépensé un max de blé lors de l’intersaison suivante. Et comme toutes les équipes qui ont recruté sans compter (ou presque), la franchise s’est plantée. Detroit occupe la huitième place mais la saison est délicate. Andre Drummond stagne, Reggie Jackson peine à retrouver son meilleur niveau après sa blessure et il a été la cible des critiques de ses coéquipiers. Le meneur de jeu revient d’ailleurs fréquemment dans le flot des rumeurs. Il a récemment été annoncé du côté d’Orlando (en échange de D.J. Augustin et Jeff Green…). C’est dire à quel point sa valeur a chuté. Les Pistons ont plus de succès avec Ish Smith à la mène et le contrat de Jax (entre 16 et 18 millions par saison jusqu’en 2020) va poser problème. La franchise a aussi testé le marché pour Drummond, même si son transfert est nettement moins probable. Les Spurs se seraient renseignés au sujet de Stanley Johnson, jeune prometteur qui a peu de minutes, mais les Pistons n’auraient pas donné suite.

Milwaukee Bucks (25 W – 30 L)

Les Bucks ont assaini leurs finances à moyens termes en refourguant le contrat de Miles Plumlee (12 millions par ans sur quatre ans) aux Charlotte Hornets en l’échange des deals expirants de Spencer Hawes et Roy Hibbert. Une belle affaire sur le plan monétaire. Greg Monroe a eu beau enchaîner les belles performances en sortie de banc, sa cote est vraiment baisse sur le marché. La faute à un profil qui séduit de moins en moins les dirigeants. Les Bucks disposeront d’une belle marge sous le Cap si l’intérieur décide de tester le marché en juillet (et donc de renoncer à sa dernière saison à 17,8 millions de dollars).

Miami Heat (25 W – 32 L)

[caption id="attachment_265111" align="alignleft" width="318"] Miami peut-il vraiment trader Goran Dragic ?[/caption] L’improbable et historique série de victoires des Floridiens a sans doute fait capoter les plans initiaux de la franchise. En enchaînant 13 succès consécutifs, le Heat se retrouve mêlé à la lutte aux playoffs alors qu’elle squattait les dernières places de la Conférence Est. Pat Riley va-t-il oser faire un doigt d’honneur merveilleux au peuple et sacrifier ses meilleurs joueurs pour récupérer un spot intéressant à la draft ? Goran Dragic est un asset de choix si Miami décidait d’abandonner la course à la post-saison. Le Slovène a retrouvé le niveau de jeu qui était le sien lors de sa plus belle saison aux Phoenix Suns en 2014. Il tourne à 20 points, 6 passes, 48% aux tirs et 42% à 3-points. De quoi faire monter les enchères. Mais le Heat a un paquet de contrats expirants et donc un bon coup à jouer lors de la prochaine free agency. Les dirigeants ont donc intérêt à maintenir le statu quo et à attendre encore quelques mois avant de chambouler l’effectif.

Charlotte Hornets (24 W – 32 L)

C’est la « crise » à Charlotte. Les Hornets restent sur neuf défaites en dix rencontres. Kemba Walker est clairement isolé en attaque et les dirigeants ont bombardé leur Cap Space en récupérant le contrat de Plumlee. L’équipe est trop dépendante de Walker en attaque. Elle a peu de marge de progression et pas même de vraie alternative pour se renforcer via la free agency. Elle n’a pas non plus d’assets intéressants à offrir. Marvin Williams a stagné après avoir choppé son deal à 12 millions la saison. Les Hornets auraient tout intérêt à sonder le marché pour Batum – en détresse en attaque – mais son contrat gargantuesque complique grandement toute manœuvre. Les frelons sont bloqués avec un propriétaire qui veut gagner tout de suite et une équipe qui n’en a pas les moyens.

New York Knicks (23 W – 34 L)

Les discussions autour d’un transfert de Carmelo Anthony se sont essoufflées. Mais les Knicks seront peut-être tout de même actifs d’ici la deadline. La franchise pourrait notamment se séparer de Derrick Rose. Le meneur est en fin de contrat et il est peu probable que les dirigeants de la grosse pomme acceptent de lui filer le deal onéreux qu’il compte réclamer.

Philadelphie Sixers (21 W – 35 L)

Les Sixers de Sam Hinkie ont toujours réussi des coups à l’approche de la deadline. A voir ce que fera le GM Bryan Colangelo. Philadelphie a refusé Tyreke Evans et un pick des Pelicans pour Jahlil Okafor. A voir ce que les dirigeants parviendront à dégoter pour le jeune pivot d’ici jeudi.

Orlando Magic (21 W – 37 L)

Le Magic a en partie réparé son erreur de l’été en récupérant Ross et un pick (attendu en fin de premier tour) en l’échange d’Ibaka. Un pas en arrière dans le projet d’Orlando. Les dirigeants se sont vus trop beaux, trop vite. Ils ont multiplié les mauvais choix ces dernières saisons mais ils ont toujours suffisamment de flexibilité pour se remettre à flot. La franchise n’a sans doute pas fini de faire bouger son effectif. Le contrat expirant de Jeff Green est disponible, au même titre que les autres vétérans du groupe (Jodie Meeks, D.J. Augustin, C.J. Watson). Seuls des moves mineurs sont à prévoir, à moins que le Magic se sépare de l’un de ses jeunes joueurs comme Mario Hezonja ou Elfrid Payton.

Brooklyn Nets (9 W – 47 L)

Les Nets continuent leur reconstruction à un tempo très lent. Brook Lopez, le meilleur joueur de l’effectif, est définitivement sur le marché. Les dirigeants réclament deux picks. Ils seraient déjà gagnants s’ils choppent un choix autour de la dixième et la quinzième place en échange du pivot. Bojan Bogdanovic peut aussi quitter le navire avant jeudi.
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