Celtics-Sixers, la prochaine grande rivalité à l’Est

Alors que les duels entre LeBron James et les Boston Celtics ont rythmé la décennie écoulée, ceux entre la franchise du Massachusetts et les Philadelphia Sixers devraient marquer la suivante.

Celtics-Sixers, la prochaine grande rivalité à l’Est
LeBron James règne sans partage et sans pitié sur la moitié Est de la NBA depuis presque dix ans. Ses adversaires ont été victimisés les uns après les autres. Mais à quelques mois de sa prochaine grande décision, la Conférence prépare déjà sa succession. Et ce même si le King décide de rester dans son royaume. Ça ne se voit pas sur le terrain mais il prend de l’âge (enfin si, ça se voit en défense). Il a fêté ses 33 ans en décembre et le poids des années et des longues saisons – sept finales consécutives, série en cours – commencent à peser lourd sur le corps incroyablement résistant du prodige d’Akron. La transmission du pouvoir s’annonce inévitable. Il y aura prochainement un nouveau souverain à l’Est. Mais d’abord, un flashback. Si James a dominé la Conférence, il a aussi livré de sacrées batailles avec Paul Pierce et les Boston Celtics.     Le triple champion NBA considère d’ailleurs ‘The Truth’ comme son plus grand rival. Et ce n’est pas un hasard. Leurs affrontements ont forgé la grande rivalité de la dernière décennie. Même s’ils s’étendent surtout aux chocs entre LeBron et la franchise du Massachusetts. Entre 2008 et 2018, il les a rencontrés six fois en playoffs. En dix saisons donc. Ce sont justement les duels répétés qui finissent par marquer une époque. James a d’abord mordu la poussière en 2008 (défaite 3-4 au second tour) et 2010 (2-4 au même stade). Il a ensuite pris sa revanche en 2011 (victoire 4-1 au deuxième tour) et 2012 (4-3 en finales de Conférence). Sans Pierce, les C’s n’ont rien pu faire en 2015 (4-0 au premier tour) et 2017 (4-1 en finales de Conférence). Le début d’une nouvelle ère peut donner naissance à une nouvelle rivalité. C’est dans ce contexte que les Boston Celtics et les Philadelphia Sixers se posent en candidat pour reprendre le flambeau. Les deux organisations ne sont pas au même stade de leur développement. Elles n’ont pas les mêmes atouts non plus. Boston est déjà en course pour les finales NBA mais Philly a deux potentiels « game changer » avec Joel Embiid et Ben Simmons. Leurs deux effectifs sont taillés pour jouer les premiers rôles dans les dix ans à venir. Sans même parler des autres atouts accumulés (choix de draft) par les deux franchises. Car tout part d’en haut. Dans la cervelle des dirigeants qui ont imaginé un plan. Danny Ainge d’un côté et… Sam Hinkie – puis Bryan Colangelo – de l’autre.

Les Boston Celtics peuvent jouer le titre pendant dix ans

Ainge a réussi l’exploit délicat de mettre son équipe en position pour gagner maintenant ET dans le futur. Le talent de Kyrie Irving parfaitement exploité par le génie de Brad Stevens fait briller un collectif bien rodé malgré le puzzle assemblé cet été. On en oublierait presque que le meneur All-Star n’a que 25 ans. Il n’est pas encore au sommet de son art. Jaylen Brown, 21 ans, a des allures de jeune Jimmy Butler à 14 points, 38% derrière l’arc et 5 rebonds par match. Jayson Tatum en a deux de moins et il est encore plus prometteur (13 points, 5 rebonds et 42% à trois-points). Même Gordon Hayward, 27 balais, va traverser la meilleure période de sa carrière lors de la première moitié de la décennie. Ce groupe est déjà compétitif et il va donc continuer à grandir ensemble. Les Sixers ne jouent pas le titre cette année mais ils sont bien partis pour enchaîner les saisons et les qualifications en playoffs. Comme les Boston Celtics. Embiid et Simmons ont le potentiel pour s’affirmer parmi les meilleurs joueurs de la NBA à leur poste. A vrai dire, ils le sont déjà. Allons plus loin : ils ont le potentiel pour s’affirmer comme LE meilleur joueur de la NBA à leur poste dans quelques années. Avec un tel combo, il est facile d’imaginer Philadelphia titiller assez rapidement les sommets de la Conférence.

Philly, prochaine place forte à l'Est ?

D’autant plus que les deux équipes ont aussi déjà de bons joueurs de devoir (ou plus), eux aussi sous la trentaine. Des Robert Covington, Timothé Luwawu-Cabarrot et Dario Saric pour les Sixers (sans même parler de Markelle Fultz). Terry Rozier III, Marcus Smart ou encore Marcus Morris de l’autre. Cerise sur le gâteau, l’une des deux franchises mettra la main sur le pick des Los Angeles Lakers en juin prochain. Visualisez trente secondes le tableau : cette équipe de Boston (si le choix est compris entre le deuxième et le sixième rang) ou celle de Philadelphia (premier choix ou entre sept et trente) sera renforcé d’un rookie prometteur issu d’une draft annoncée comme encore plus chargée que la cuvée 2017. Combien d’autres équipes à l’Est peuvent envisager un avenir aussi brillant ? Les Milwaukee Bucks se mêleront sans doute à la danse. Mais toutes les autres semblent bien en retard. Après, tout ça, ce sont surtout des fantasmes. Tout va tellement vite en NBA. C’est ce qui rend la ligue si imprévisible et si excitante. On peut tout de même imaginer les Boston Celtics et les Philadelphia Sixers batailler jusqu’en 2028. En attendant, ils se retrouveront peut-être au premier tour des playoffs… 2018. Le premier duel d’une longue série ?