Frank Ntilikina enfin dans le cinq… mais pas à la mène

Jeff Hornacek a cédé à la pression populaire et il a (logiquement) relancé Frank Ntilikina parmi les titulaires. Cependant, il a aligné le jeune meneur au poste d’arrière.

Frank Ntilikina enfin dans le cinq… mais pas à la mène
Les coaches, les dirigeants et même les joueurs sont unanimes : le poste de meneur est le plus difficile à maîtriser en NBA. C’est un long processus d’apprentissage avant de pouvoir vraiment comprendre toutes les subtilités de la position la plus importante. Le développement est plus rapide pour un ailier et moins technique pour un intérieur. Un meneur, lui, a besoin de temps. De temps de jeu. De temps de jeu pour se retrouver dans différentes situations. Et de ces différentes situations découleront des erreurs. Des erreurs qu’il finira par comprendre et à surmonter. C’est ainsi que des jeunes joueurs se retrouvés bombardés titulaire avec de nombreuses responsabilités dès leurs débuts dans la ligue. Comme Dennis Smith Jr ou Lonzo Ball cette saison. Russell Westbrook et John Wall par le passé. Certains ont peut-être fait quelques belles perfs individuelles mais aucun d’entre eux n’étaient prêts. Alors, loin de nous l’idée de classer Frank Ntilikina dans la même catégorie que les All-Stars cités plus haut. Mais le raisonnement à suivre est le même : il a besoin d’être placé dans les conditions futur meneur titulaire pour justement en devenir un. N’écoutez pas ceux qui crient au chauvinisme ou au traitement préférentiel. Les supporteurs des New York Knicks, au sens américains du terme, réclament en majorité à ce que le « French Prince » soit lancé pour de bon dans le cinq majeur. La presse de la grosse pomme aussi. Et elle a pourtant la réputation d’être parfois très dure avec les joueurs. Mais du Post au Daily News, tous militent en faveur de l’ancien strasbourgeois. Comme si cela ne suffisait pas, les stats parlent pour lui : son équipe joue tout simplement mieux quand il est sur le parquet. Jeff Hornacek a enfin fini par se laisser tenter. Il a sorti Emmanuel Mudiay, septième choix de la draft 2015 acquis par les Knicks le soir de la deadline alors qu’il était en perdition aux Denver Nuggets, du groupe de départ. Pour y lancer Ntilikina. Mais pas seulement. Il a aussi fait jouer Trey Burke. C’est là tout le problème à New York. Ils ont trois meneurs de 25 ans ou moins. Frank est celui qui a le plus de potentiel. Celui qui défend le mieux. Et c’est le seul vrai gestionnaire des trois ! Pourtant, c’est celui qui passe le moins de temps à la mène.

Frank Ntilikina, seul vrai meneur mais aussi le seul capable de jouer arrière

Burke a pris les commandes de l’attaque cette nuit. Il a inscrit 19 points tout en menant New York à la victoire. Du positif a priori. Mais l’ancienne star de Michigan était plus proche de la G-League que d’une place de titulaire avant qu’une formation des Knicks en perdition redonne de l’élan à sa carrière. Sa marge de progression reste limitée. Alors pourquoi donc le laisser mener le jeu ? Mudiay et Burke sont plus des scoreurs que des vrais meneurs. Ce sont même surtout des joueurs attirés par le cercle. Ils ont besoin de la balle pour exister. Et ils sont trop petits pour défendre sur un arrière (ni assez appliqués pour se coltiner un meneur à vrai dire). C’est dommage pour Frank Ntilikina et pour les Knicks. Le Français a fait passer une sale soirée à Bradley Beal (5/17 aux tirs) mais il n’a pas beaucoup pesé de l’autre côté du parquet (2 points, 1/6, 2 rebonds et seulement 21 minutes). Son avenir ne s’inscrit pas au poste d’arrière, là où il a joué à chaque fois qu'il a été titularisé (quatre matches). Et si la franchise new-yorkaise veut vraiment qu’il incarne le futur de l’organisation, alors il va enfin se mettre à lui donner les clés de l’équipe. A ce stade de la saison, les Knicks n’ont de toute façon rien de plus à perdre.