Indiana Pacers, chronique d’une dégringolade

Il y a encore quelques mois, les Indiana Pacers étaient les rois du monde. Cette nuit, ils ont perdu leur trône et une grande partie de leur confiance.

Indiana Pacers, chronique d’une dégringolade
Mais où sont passés les Indiana Pacers ? Vous savez cette bande de durs à cuire talentueux et ambitieux ? Ils étaient censés devenir les princes de la ligue. Leader incontesté de la Conférence Est pendant de longues, longues semaines, les hommes de Frank Vogel flanchent au plus mauvais moment. Retour en quelques dates sur la descente progressive des Pacers.

L'armada se renforce

21 février 2014. A quelques minutes seulement de la deadline, Larry Bird tente un coup de poker qui nous semble alors relevé du génie. « L’oiseau » envoie son ancien poulain Danny Granger, ainsi que son genou brisé et son contrat expirant, aux Philadelphie Sixers. Dans l’échange, il récupère le jeune Evan Turner, ancien deuxième choix de draft, et Lavoy Allen. Indiana fait peur. A défaut d’être étincelant, Turner s’intègre dans l’effectif et les Pacers remportent cinq matches de suite face à Milwaukee (deux fois), Boston, Utah et les Lakers… 4 mars 2014. Premier vrai test pour les Indiana Pacers. La troupe remaniée en février par les arrivées d’Andrew Bynum et d’Evan Turner s’inclinent à domicile face aux Golden State Warriors (98-96). Ce soir-là, les Pacers ont mal défendu, notamment la ligne à trois-points (50% de réussite derrière l’arc pour les Warriors). Klay Thompson donnera la victoire aux siens à 0,6 seconde du buzzer. Même si personne ne s’inquiète après cette défaite à la maison, David West parle de la « nécessité d’être plus fort mentalement. L’heure est venue d’être plus fort ». La suite lui donnera tort… 5 mars 2014. Le lendemain, Indiana prend le bouillon (109-87) face à une équipe des Charlotte Bobcats martyrisée quelques jours plus tôt par les 62 points de Carmelo Anthony et les 61 points de LeBron James. Une performance de Paul George était attendue. La star des Pacers boucle la rencontre avec 2 points et un très vilain 0/9 aux tirs. Frank Vogel détourne l’attention et souligne l’excellent match d’Al Jefferson : « il faudrait que les coaches s’expliquent sur l’absence de Jefferson au All-Star Game ». Dans la foulée, les Pacers enchaînent deux nouvelles défaites face aux Rockets (-26) et aux Mavericks (-11). Frank Vogel continue à se montrer rassurant : « toutes les équipes par lesquelles je suis passées ont connu des périodes comme ça. »

La frustration du président

Du 11 au 18 mars 2014. Les Indiana Pacers retrouvent le goût de la victoire face à des équipes faibles. Les Sixers (deux fois) et les Pistons relancent légèrement la franchise, pas encore sorti du doute. Elle a également perdu Andrew Bynum, qui ressent de nouvelles douleurs aux genoux. Surtout, Larry Bird est frustré.
« On ne se bat pas, on se contente d’observer. On doit avoir un tout autre état d’esprit, mentalement, nous ne sommes pas prêts. Je ne suis pas en colère, je suis déçu. Frank (Vogel) doit être plus dur avec nos gars quand ils font n’importe quoi. »
Le président des Pacers reprochent également aux joueurs leur manque d’agressivité. Il n’est pas au bout de ses peines. 19 mars 2014. La rechute. Après trois victoires de suite, les Indiana Pacers s’inclinent face aux New York Knicks. Pour la première de Phil Jackson dans les travées du Madison Square Garden en tant que président des Knicks, sa franchise réalise l’exploit face aux Pacers mal en point. Les problèmes offensifs se font ressentir.

Une attaque en berne

22 mars 2014. Après une victoire rassurante face à Chicago, les Indiana Pacers sombrent face à la défense de fer des Grizzlies. Seulement 71 points inscrits pour Paul George et sa bande, plus petit total de la saison. « On ne trouve pas notre rythme », confie la star. Les troupes ne sont plus en confiance. Difficile dans ses conditions de jouer libéré. « On est trop hésitant », ajoute Frank Vogel. 26 mars 2014. Le match de la peur. Indiana aborde ce choc face à Miami dans les plus mauvaises conditions. Les Pacers se sont inclinés à sept reprises en un mois alors que la franchise ne cumulait que 12 défaites en tout depuis le début de la saison. Heureusement, le Heat ne va pas mieux. Les doubles champions en titre sont dans une situation similaire et la défaite est interdite pour les deux équipes. Indiana en sortira vainqueur, au bout du suspense (84-83). Mais ce n’est pas pour autant que les Pacers en sortent grandis. Roy Hibbert domine à l’intérieur et Indiana reprend confiance. « Affronter le Heat fait ressortir le meilleur de chacun de nous », s’enthousiasme David West. On se dit alors que les Pacers ont sécurisé la première place qu’ils désiraient tant en début de saison…

La chute du trône

1er avril 2014. Indiana n’est plus en tête de la Conférence Est. Et ce n’est même pas une mauvaise blague. Avec une nouvelle défaite (plutôt une démonstration de basket) face aux Spurs, les Pacers perdent le trône au profit du Miami Heat, vainqueur des Raptors cette nuit. L’objectif avoué du début de saison est en passe d’échapper aux tuniques jaunes. Mentalement, les Pacers n’y sont plus du tout.
« On devrait peut-être faire une thérapie de groupe et aller voir un psy », balance Roy Hibbert. « On ne mérite pas la première place de toute façon ».
Des tensions naissent dans le vestiaire. Le géant a également souligné « l’égoïsme de certains de ses coéquipiers ».
« On ne se comporte pas comme une grande équipe », note David West, patron du vestiaire. « On ne se reconnait pas quand on regarde les vidéos. On ne mérite pas d’être premier. »
La première place n’est pas encore définitivement perdue. Et les playoffs n’ont même pas encore commencé. La saison est donc loin d’être finie pour les Indiana Pacers. Mais la franchise est descendue bien bas. Elle est rentrée dans le rang. Aux joueurs et au staff de retrouver de nouvelles solutions pour remonter au pallier qu’ils ont atteint si rapidement en début de saison.