Les 10 travaux de Pau Gasol

Les 10 travaux de Pau Gasol

Il a beau incarner l'ennemi juré, Pau Gasol mérite un respect infini. Retour en 10 étapes sur la carrière internationale exceptionnelle de la star espagnole.

BasketSessionPar BasketSession  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
A la façon d'une réaction épidermique, on a tendance à rejeter ce qui touche de près ou de loin au basket espagnol et à sa glorieuse histoire récente. Difficile, quand on vibre pour l'équipe de France, de ne pas minimiser avec mauvaise foi les accomplissements de l'ennemi juré, tant la Roja a fait souffrir les Bleus et ses supporters. Pourtant, comment ne pas admirer le dévouement et le niveau de jeu de Pau Gasol en sélection ? Devenu meilleur marqueur de l'histoire de l'Eurobasket jeudi face à la Hongrie, l'intérieur des San Antonio Spurs a écrit une nouvelle page de sa superbe carrière internationale. Un titre de champion du monde, trois de champion d'Europe, plus six médailles d'argent ou de bronze... Gasol est un géant dont il convient d'apprécier l'impact sur le basket européen et mondial. Que l'on aime ou pas son jeu et sa personnalité - au demeurant l'homme est charmant et d'une intelligence épatante hors terrain - ses exploits méritent d'être rappelés et encensés, alors qu'il dispute peut-être la dernière compétition de sa vie sous le maillot rouge.

1999, la génèse

Nous sommes encore au XXe siècle lorsque l'Espagne se présente au Mondial U19 de Lisbonne. Dans ses rangs, trois futurs cadres de la sélection : Juan Carlos Navarro, Felipe Reyes et Pau Gasol, bien entendu. "Juanca" est le maître à jouer de l'équipe et le scoreur attitré, mais on sent déjà le potentiel effrayant du jeune intérieur catalan. Gasol aide la sélection à accéder à la finale du tournoi contre Team USA et à dominer de 7 points un groupe où figurent pas moins de cinq joueurs qui goûteront plus tard à la NBA : Nick Collison, Matt Carroll, Casey Jacobsen, Keyon Dooling, le MIP 2005 Bobby Simmons, ainsi que le regretté Michael Wright (rebaptisé Ali Karadeniz), passé par Pau et Cholet et assassiné en 2015. Le début d'une belle et longue histoire.

2001, la première

A 21 ans, Pau Gasol est évidemment l'un des benjamins du groupe qui se présente en Turquie pour y disputer l'Euro. Son jeune âge n'incite pourtant pas Javier Imbroda à l'économiser. Le grand public, qui a vu le Barcelonais être drafté en 3e position en NBA quelques semaines plus tôt, comprend vite pourquoi sa cote est si élevée aux Etats-Unis. L'Espagne chute en demi-finale face à la Yougoslavie, futur vainqueur, malgré 22 points et 11 rebonds de Gasol, qui claquera un match à 31 points et 10 rebonds dans la foulée pour priver les Allemands d'une autre future légende, Dirk Nowitzki, de la médaille de bronze. https://www.youtube.com/watch?v=rwMaJMqwd2k

2003, l'argent avant la gloire

L'Espagne débarque à l'Euro suédois avec l'objectif de signer son premier sacre sur le Vieux-Continent. La Lituanie du génial Jasikevicius en décide autrement, mais Pau Gasol affiche un niveau de jeu offensif ébouriffant, notamment en poule avec 35 points contre la Russie d'Andrei Kirilenko et un carton vain en finale (36 points) face aux Baltes. Un premier titre de meilleur marqueur du tournoi qui en appelle bien d'autres et préfigure de sa domination à venir.

2004, un goût amer

Athènes est un souvenir forcément mitigé pour Gasol. Injouable et invaincue en poule, l'Espagne n'a pas encore le réflexe de perdre par calcul et retrouve Team USA pour une défaite de 8 points en quarts de finale. L'intérieur des Grizzlies est le meilleur marqueur et contreur du tournoi, ce qui lui laisse forcément un goût amer et l'envie de ne plus connaître des déconvenues précoces alors que son niveau est supérieur à celui des joueurs de la sélection US, séchée par l'Argentine en demi.

2006, l'avènement

L'avènement d'un joueur et d'une génération. Pau Gasol a 26 ans et sort de sa première saison All-Star avec Memphis, lorsque la Roja atterrit au Japon pour le Mondial. Impérial contre la Serbie et la Lituanie après une phase de poules maîtrisée, Gasol se blesse lors de la demi-finale suffocante remportée face à l'Argentine. Sans lui, l'Espagne écrase la Grèce (70-47), laquelle avait pourtant fait tomber Team USA au tour précédent. Malgré son absence en finale, le Catalan reçoit le trophée de MVP, une habitude, là aussi.

2008, Team USA acte I

Cette année-là, à Pékin, la Redeem Team américaine prive l'Espagne d'une première breloque en or aux JO. Meilleur marqueur du tournoi, encore une fois, Pau Gasol porte la Roja sur ses épaules jusqu'à une finale de haut niveau contre une Team USA composée de LeBron James, Kobe Bryant, Chris Paul ou encore Dwyane Wade. Si l'exploit semble possible un jour, c'est autant grâce au collectif magnifiquement huilé des Ibères, qui parviennent à revenir à quatre points à 2 minutes de la fin, que de l'individualité que représente Gasol. https://www.youtube.com/watch?v=k4dhDLGYD9I

2012, l'honneur national

Le comité olympique espagnol choisit d'abord de confier le statut de porte-drapeau de la délégation à Londres à Rafael Nadal. Une fois le Majorquin forfait, le choix se porte vers Pau Gasol, qui défile dans le stade olympique en tête du cortège, l'une des plus grandes fiertés de sa carrière et de sa vie, de son propre aveu. Une preuve, si besoin était, de l'importance de Gasol pour ses compatriotes.

2012, Team USA acte II

Evidemment dans le meilleur cinq du tournoi, Pau Gasol continue d'afficher une impressionnante régularité dans les tournois internationaux. La Team USA de Kevin Durant semble impossible à terrasser, mais les Espagnols, Gasol en tête, préservent le suspense en offrant un combat à nouveau très relevé à l'épouvantail. A l'entame du dernier quart, un point sépare les deux équipes et il faut un KD de gala (30 points) pour que les Américains décrochent l'or.

2015, bourreau des Bleus

On le dit cramé et marqué par le camouflet infligé par les Bleus en 2013. Il prouve qu'il est bien de la trempe des plus grands sur le sol français, alors que Ricky Rubio, Juanca Navarro et son frère Marc manquent à l'appel. Sa demi-finale contre la France n'est rien de moins qu'un instant de grâce et de domination ultime. Avec 40 points et un leadership vocal épatant pour inciter ses camarades à prendre leur revanche, il gifle l'hôte du tournoi. A 35 ans, il est élu MVP du tournoi (25.6 points et 8.8 rebonds) et emmène l'Espagne jusqu'au titre, tout étant le meilleur contreur de la compétition avec 2.3 blocks de moyenne. https://www.youtube.com/watch?v=7JCUa4lmB30

2017, dans l'histoire

Lors du dernier match de la phase de poules contre la Hongrie, il inscrit 20 points et devient le meilleur marqueur de l'histoire de l'Euro devant Tony Parker et Dirk Nowitzki, deux autres monstres sacrés du basket mondial. Avant un quatrième et dernier titre européen ?
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