Les Lakers, ce contender au conditionnel

Les fans des Los Angeles Lakers ont de quoi se sentir un peu floués dans cette free agency. Malgré tout, le groupe composé par Pelinka a de quoi aller loin.

Les Lakers, ce contender au conditionnel
L'annonce de la signature de Kawhi Leonard aux Los Angeles Clippers a été une claque pour beaucoup de monde. Mais ce sont sans doute les Los Angeles Lakers qui ont la joue la plus rougie. Ils savaient depuis des mois qu'ils ne seraient ni seuls sur le coup, ni les indiscutables favoris. Mais en se fiant à tort aux journalistes/consultants/joueurs de pipeau qui affirmaient être dans le secret des dieux, les Purple and Gold donnaient l'impression d'avoir doublé tout le monde. Quelques heures avant que le séisme ne touche la Californie et l'ensemble de la ligue, les bookmakers tablaient plutôt sur la formation d'un Big Three à la force de frappe sans précédent avec LeBron James et Anthony Davis. Raté. "The Klaw" leur a fait à l'envers en leur faisant croire à une incertitude pendant qu'il œuvrait pour que Paul George finisse chez les Clippers. Les Lakers n'ont pas su être aussi convaincants que leurs voisins. Pire, en attendant jusqu'au bout la décision de Leonard, ils se sont privés de la possibilité de récupérer les meilleurs lots de consolation. Cette classe de free agents était pourtant l'une des plus fournies de la décennie, autant en termes de qualité que de quantité avec près de 40% de la ligue en fin de contrat. C'est pourtant sous la contrainte qu'ils ont dû compléter un effectif dégarni en dehors du "King", de "AD" et de Kyle Kuzma. En quelques heures, Rob Pelinka a activé le panic mode. Sept joueurs sont venus constituer le roster de Frank Vogel  : Danny Green, Kentavious Caldwell-Pope, JaVale McGee, Rajon Rondo, Quinn Cook, Alex Caruso et DeMarcus Cousins. Quelques jours plus tôt, Jared Dudley et Troy Daniels avaient initié le mouvement pour former un attelage de ce qui restait de plus compétent - ou de plus habitué au contexte en ce qui concerne Rondo, McGee, KCP et Caruso - sur le marché.

Avec des si, on mettrait L.A. en Finales...

On peut être alarmistes et se dire que Pelinka a pris des risques inconsidérés. En sous-estimant peut-être la concurrence sur le dossier Kawhi Leonard, déjà, mais aussi en limitant sa marge de manoeuvre pour monter des trades. En envoyant trois joueurs à potentiel (Lonzo Ball, Brandon Ingram et Josh Hart) de son effectif et trois picks de Draft à New Orleans pour faire venir Anthony Davis, les Lakers se sont retrouvés sans argument pour d'éventuelles négociations sur un joueur qui leur plairait. Reste toujours Kyle Kuzma, mais le 3e année a bénéficié d'un totem d'immunité qui laisse penser que son avenir à court et moyen terme s'écrit à L.A. On peut aussi se dire que, malgré tout, en dépit du jeu de patience qu'a livré et perdu Rob Pelinka, l'effectif n'est pas le pire de la ligue. Loin de là. Pouvoir s'appuyer sur un tandem dont l'un des membres est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du basket et l'autre un intérieur de 26 ans doté de la panoplie la plus complète de sa génération est assez excitant en soi. Compter dans ses rangs un élément-clé du dernier champion NBA (Danny Green), une star pas encore trentenaire et qui vise une résurrection (DeMarcus Cousins) et un vestiaire globalement chevronné, aussi. Simplement, tout semble devoir s'écrire au conditionnel avec cette équipe. Les Lakers seront compétitifs...
  • si LeBron James a bien récupéré de la plus longue blessure de sa carrière ET a toujours autant d'huile dans le moteur après 16 saisons en NBA.
  • si Anthony Davis réussit une troisième saison sans blessure majeure.
  • si DeMarcus Cousins redevient ne serait-ce que 70% du joueur qu'il a été.
  • si Danny Green shoote à 3 points comme à Toronto (45%) et pas comme sur ses trois dernières saisons à San Antonio (33.2%, 37.9% et 36.3%).
  • si Kyle Kuzma est encore capable de passer un cap, notamment en défense.
  • si un role player comme Alex Caruso, Quinn Cook ou Troy Daniels sort de l'ombre et devient une vraie bonne surprise.
  • si la mayonnaise prend avec Frank Vogel, en échec lors de son dernier passage sur un banc NBA.
L'Ouest est une nouvelle fois blindé et plusieurs de ces paramètres devront être complétés si les Lakers veulent retrouver les playoffs - sauf surprise ce sera quand même le cas - et surtout y faire un peu plus que de la figuration. C'est seulement à ce moment-là que l'on saura si Rob Pelinka, seul maître à bord désormais, a géré cette reconstruction éclair de travers ou si son travail a été suffisant pour ramener les Angelenos dans le haut du panier.

La rotation supposée des Lakers 2019-2020

PG - Rajon Rondo, Quinn Cook SG - Danny Green, Kentavious Caldwell-Pope, Troy Daniels SF - Kyle Kuzma, Talen Horton-Tucker PF - LeBron James, Jared Dudley C - Anthony Davis, DeMarcus Cousis, JaVale McGee