Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants

Kawhi Leonard et Paul George ont choqué le monde en débarquant aux Los Angeles Clippers. On a analysé ce que signifiait ce move pour tous ses acteurs.

Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants
Les Los Angeles Clippers ont réalisé un coup de maître dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 juillet 2019. Ils ont réussi à attirer le free agent le plus convoité de la NBA, Kawhi Leonard. Une signature qui a été rendue possible par un trade incroyable avec le Oklahoma City Thunder. L.A. a réussi à enregistrer l’arrivée de Paul George en lâchant Danilo Gallinari, Shai Gilgeous-Alexander, 5 premiers tours de draft et de swaps de choix de draft. Kawhi Leonard avait demandé l’arrivée de Paul George pour signer aux Clippers. En réussissant ce double move, la franchise californienne a bouleversé le paysage de la grande ligue. Il est temps d’analyser les gagnants et les perdants de cette nuit qui marquera sans doute à jamais l’histoire de la NBA.

Los Angeles Clippers : gagnants

Forcément. Pendant des années, c’était la franchise la plus poissarde de la NBA. La plus maudite. Et peut-être bien la plus détestable avec un proprio, Donald Sterling, qui aurait fait passer James Dolan pour un génie et un mec en or. Mais sous l’ère Steve Ballmer, les Los Angeles Clippers ont réussi à reconstruire entièrement l’organisation et le roster pour être prêts à dégainer cet été. Certes, ça n’a pas été toujours facile. Notamment en termes d’images. Il a fallu se débarrasser de tout l’héritage Sterling (ça, ça passait très bien médiatiquement) mais aussi de tout ce qui faisait des Clippers une équipe dont au mieux beaucoup se foutaient et qui, au pire, était moquée. Ça impliquait aussi d'en finir avec l’époque Blake Griffin. La franchise avait alors subi des critiques pour son manque de loyauté envers une figure emblématique qui l’avait aidé à retrouver une image un peu plus positive. Sauf qu’elle ne gagnait pas. Cette saison, les Clippers ont séduit tout le monde. Même si la campagne s’est soldée par une énième sortie prématurée en playoffs. Sauf que ce coup-ci, face à l’armada Warriors, ils ont montré qu’ils avaient quelque chose de plus. Que ce roster, construit en préservant leurs chances de signer un contrat max cet été, pouvait être la base pour quelque chose de grand si l’intersaison se passait bien. Et leur meilleur atout pour séduire Kawhi Leonard. Ce n’était pas suffisant puisque ce dernier voulait donc Paul George pour accepter de signer. Le boulot fait par les Clippers ces dernières années leur a permis d’avoir les assets pour répondre favorablement. On pourra rétorquer qu’ils ont dû lâcher une offre jamais vue en termes de picks, avec un meneur très prometteur et un ailier de niveau All-Star quand il n’est pas blessé. Et ce pour un joueur dont les problèmes à l'épaule peuvent représenter un risque. C’est vrai. Mais ils n’ont pas eu que Paul George en échange de tout cela. Ils ont obtenu George ET le droit de voler aux champions en titre un MVP des Finales qui a encore de belles années devant lui. Deux joueurs qui auront en outre snobé à un an d’intervalle le grand rival local, qui proposait à Kawhi Leonard de tout simplement constituer le Big Three le plus fou jamais aligné sur un parquet. Bref, c’est probablement l’un des recrutements les plus impressionnants de l’histoire de la NBA et même du sport en général. Ceux qui étaient il y a peu la honte de la NBA sont depuis aujourd’hui admirés - ou craints - de tous.

Toronto Raptors : perdants

Les Toronto Raptors ont perdu celui qui les a portés vers leur premier et seul titre NBA. Alors oui, ils font partie des perdants de la nuit. D’autant plus qu’on fait difficilement mieux que Kawhi Leonard dans cette ligue. Mais ils n’ont rien à se reprocher. Ils ne pouvaient pas faire mieux. Ils auraient pu s’en vouloir d’avoir fait le pari de trader DeRozan pour un joueur qui avait manifesté son envie de jouer à Los Angeles. Sauf qu’ils ont tiré le meilleur de cette année. Ils ont décroché le Graal tout en faisant leur max pour séduire Kawhi Leonard. Ce titre était d’ailleurs un superbe argument de vente. Ils on aussi soigné leur relation avec le joueur, la saga avec les Spurs ayant montré à quel point il ne voulait pas être contrarié. Ils lui ont fourni un staff médical de qualité. Lui ont permis de gérer son corps comme il le désirait, en l’autorisant à rater des matches. Et en alignant les victoires quand il ne jouait pas (17-5). Ils ont géré les finances pour pouvoir lui offrir plus d’argent cet été ou quand il serait éligible pour un contrat max encore plus grand (dans deux ans). Bref, les Toronto Raptors ont parfaitement géré tout ce qu’ils pouvaient contrôler. Malheureusement, ce qu’ils ne pouvaient pas maîtriser a été plus fort. Le fait est qu’il voulait rejoindre les Los Angeles Clippers. Quelle qu’en soit la raison - l’envie de jouer chez lui, celle d’un nouveau challenge, le soleil ou l’influence de son entourage -, les Raptors n’avaient pas les moyens d’infléchir son choix. Alors forcément, ils sont perdants dans l’affaire. Mais des perdants qui ont chopé un titre de champion NBA. Et qui ont su prouver au reste de la ligue - et aux futurs gros free agents - qu’ils étaient une équipe attractive, bien organisée, qui traite bien ses joueurs et peut proposer de jouer le très haut du tableau. L’expérience Kawhi Leonard aura donc été positive en tout point et les Toronto Raptors pourraient bien être une destination de choix lors des prochaines free agencies.