Memphis, Zion, les Clippers, San Antonio : les 8 intrigues de la fin de saison

Memphis, Zion, les Clippers, San Antonio : les 8 intrigues de la fin de saison

La NBA reprend ses droits la nuit prochaine. A deux mois de la fin de la saison régulière, quelques questions se posent et on s'est penchés dessus.

BasketSessionPar BasketSession  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Le break du All-Star Game est fini. On va donc pouvoir passer aux choses sérieuses avec le sprint final de la saison régulière en NBA. Il reste 27 ou 28 matches à jouer pour la majorité des équipes et on s'est demandé quelles storylines allaient animer ces dernières encablures. Les voici mises sous forme de questions. On n'a évidemment pas toujours la réponse !

Les Grizzlies vont-ils tenir la distance ?

Comme 99% des fans de basket, on ne s'attendait absolument pas à voir Memphis en si bonne position à deux mois de la fin de la saison. On est quand même très contents de s'être trompés tant les Grizzlies sont enthousiasmants à voir jouer et à suivre tout court. Là où tout le monde s'est planté, c'est que si on connaissait le talent de Ja Morant pour l'avoir observé en NCAA, on n'avait pas du tout anticipé son leadership, sa maturité et son absence totale de peur. Sur le terrain, comme en dehors, Morant respecte ses pairs, mais n'a absolument aucune retenue s'il faut leur rentrer dedans et leur montrer qu'il est au moins autant destiné qu'eux à accomplir de grandes choses. Dans son sillage et grâce au superbe travail du coach rookie Taylor Jenkins, la franchise du Tennessee est 8e à l'Ouest, avec quatre longueurs d'avance sur le 9e Portland. Rien n'est joué et les Blazers sont durs au mal. Mais voir ce dont seront capables de faire les jeunes Grizzlies pour résister aux tentatives de les déloger va être assez fascinant. Pour le moment, Morant ne baisse pas de pied, Brandon Clarke, Jaren Jackson Jr et les autres membres du groupe avancent eux aussi droits dans leurs bottes et l'optimisme est de rigueur. Prudence toutefois, Memphis doit affronter encore deux fois Portland pour des matches qui vaudront sans doute très cher. Et lorsque l'on se penche sur le classement des équipes que les Grizzlies doivent encore affronter avant la fin de la saison régulière, on s'aperçoit que leur calendrier est tout simplement le plus compliqué parmi tous les prétendants à un spot en playoffs.

Que faut-il attendre de Zion Williamson ?

Mettons les choses au clair tout de suite. A moins que Zion Williamson ne sorte 27 matches légendaires avec des moyennes folles et en emmenant les New Orleans Pelicans en playoffs, l'imaginer déloger Ja Morant du trône de NBA Rookie of the Year n'a pas de sens. Ce ne doit d'ailleurs pas être son objectif. Le prodige doit continuer de se faire la main et d'apprivoiser le jeu NBA et la manière dont il peut devenir l'un des joueurs les plus influents de la ligue. Sur ses 10 premiers matches, on a déjà pu se faire une petite idée. Au poste, le garçon est terrifiant avec un mélange d'énergie, de puissance et de toucher. Et petit à petit, il semble mieux gérer ses efforts, là où il paraissait rapidement essoufflé et recherche d'oxygène sur ses premiers matches. Avec 22.1 points et 7.5 rebonds de moyenne en 27 minutes par match, on a sans doute seulement effleuré ce que peut faire le n°1 de la Draft 2019. Continuer de se fondre dans le collectif, tout en apportant une plus-value importante à une équipe jusque-là un peu limitée aux exploits offensifs de Brandon Ingram, c'est ce que doit viser Zion Williamson. S'il n'y pas de playoffs au bout, ce n'est pas grave. L'important n'est pas là. A l'époque, Joel Embiid avait été inclus dans la All-Rookie First Team avec seulement 31 matches à son actif. Zion peut raisonnablement espérer la même chose que le Camerounais, dont l'impact pour ses premiers pas en NBA avait déclenché un enthousiasme similaire.

Les Clippers vont-ils trouver un vrai rythme de croisière avant les playoffs ?

Dans l'idée, on voit toujours bien ces Clippers être sacrés champions dans quelques mois s'ils arrivent en playoffs sans aucun blessé majeur et avec la doublette Kawhi Leonard-Paul George à 100%. Pour le moment, "l'autre équipe de L.A." est toujours une petite énigme. Paul George a du mal à retrouver son meilleur niveau, Kawhi continue d'être un peu à la carte en prévision de rendez-vous plus importants et le reste du groupe ne sait pas toujours sur quel pied danser. Les fans aimeraient sans doute voir les Clippers se lancer dans une série de victoires convaincantes avec une rotation à peu près établie et une identité de jeu plus affirmée. A l'heure actuelle, les Angelenos sont 3e à l'Ouest avec seulement une victoire de retard sur les Nuggets, 2e, et cinq de moins que leurs rivaux et voisins des Lakers. La situation n'est pas alarmante ou fondamentalement inquiétante. C'est juste que l'on est en droit d'attendre un peu plus d'un groupe avec une telle force de frappe des deux côtés du terrain.

Quelqu'un peut-il priver Giannis Antetokounmpo du doublé ?

Non, probablement pas. Le "Greek Freak" coche toutes les cases qui risquent de faire de lui un MVP indiscutable et le premier à réussir le back to back depuis Stephen Curry en 2015 et 2016. Son équipe affiche le meilleur bilan de la ligue, ses statistiques et son impact sur les matches sont encore plus affolants que la saison dernière et la concurrence n'est pas aussi féroce que d'autres années. LeBron James et Anthony Davis font des saisons remarquables mais se neutralisent forcément un peu, James Harden a connu quelques trous d'air et ses Rockets ne sont pas dans le top 4 à l'Ouest... Bref, il faudra sans doute un cataclysme pour que Giannis Antetokounmpo ne devienne pas le 12 joueur de l'histoire de la NBA à gagner deux trophées de MVP de suite. Les précédents : Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, Michael Jordan, Steve Nash, LeBron James.

Les Pistons vont-ils gagner un match de basket ?

L'entreprise de tanking des Detroit Pistons est assez exceptionnelle. En quelques semaines, ils ont réussi à démanteler leur effectif en faisant partir leurs cadres (Andre Drummond contre des cacahuètes et Reggie Jackson via un buyout) ou en les laissant à l'infirmerie (Blake Griffin). Detroit est sur quatre défaites de rang et le groupe de Dwane Casey, qui va sans doute aligner des cinq à l'allure digne d'un line up de G-League dans les prochains mois, a toutes les qualités pour se lancer dans une série historique et aller chercher l'un des deux ou trois premiers picks de la Draft 2020. On aurait au moins aimé que Sekou Doumbouya puisse avoir un temps de jeu important pour se faire la main en attendant des jours meilleurs en NBA, mais Dwane Casey a l'air d'en avoir après lui et lui offre un peu moins d'opportunités...

Les Sixers vont-ils continuer à bencher Al Horford et, si oui, est-ce qu'ils vont enfin avoir l'air d'un contender ?

Juste avant la trêve et le All-Star Game, Brett Brown a tranché dans le vif en décidant de faire sortir Al Horford du banc. L'ego de la recrue phare de l'été à Philly a forcément été un peu touché, mais son professionnalisme fait que, pour le moment, il n'a pas rué dans les brancards. Et pour cause, la volonté d'apporter du spacing à ce collectif très, très embouteillé à cause de la taille des titulaires, a changé la donne. L'espace d'un match, en tout cas. Avec Horford en back-up principal d'Embiid et Korkmaz dans le cinq pour étirer le jeu, les Sixers ont peut-être trouvé la formule qui leur fera évacuer leur frustration et rassurera leurs fans. Pour le moment, Philadelphie n'est que 5e de l'Est, avec un gros retard sur Toronto, 2e. L'avantage du terrain en playoffs est compromis et il faut donc absolument développer une osmose qui permette aux Sixers d'aborder le 1er tour avec des certitudes. Cet abandon du tall ball total est une piste. A voir si cela perdurera et surtout si cela fonctionnera contre d'autres équipes NBA que les Clippers.

Les Spurs, c'est vraiment fini ?

Les San Antonio Spurs ont joué 22 campagnes de playoffs consécutives. Un exploit inouï quand on sait à quel point il est dur de ne jamais connaître de passage à vide en NBA. Même sans leurs trois cadres historiques la saison dernière - Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker, tous retraités ou partis - les Texans avaient réussi l'exploit de se qualifier. La fin de cette formidable série se profile malheureusement. Les Spurs ont cinq victoires de retard sur la 8e place et ils ne sont pas les seuls à espérer déloger Memphis. Le collectif ne respire pas forcément la sérénité et la joie de vivre. La présence de LaMarcus Aldridge et DeMar DeRozan n'est plus suffisante et il semble raisonnable de tabler sur des vacances prématurées pour Gregg Popovich et sa bande. Si toutefois ils parvenaient à refaire leur retard et à intégrer le top 8, même si c'est pour prendre une bulle au 1er tour, il faudra saluer l'exploit majeur que cela représentera. On a également une crainte en imaginant ces deux prochains mois pour San Antonio. Et si c'était la dernière série de matches de Gregg Popovich sur ce banc qu'il occupe depuis plus de deux décennies ? On ne le souhaite pas, évidemment. Mais on cette impression que le mythique coach des Spurs commence à éprouver une certaine lassitude en même temps que de l'impuissance. Perdre les Trois Fantastiques et Kawhi Leonard, l'homme qui devait assurer la relève, en peu de temps, puis vivre un drame personnel avec le décès de son épouse ont été des épreuves. Aura-t-il envie d'en surmonter de nouvelles, lui qui coachera également Team USA aux JO 2020 ? Finir sur un sacre olympique aurait du sens.

A qui le dernier ticket pour les playoffs à l'Est ?

A priori, on connaît déjà 6 ou 7 des qualifiés pour les playoffs à l'Est. Sans Kyrie Irving, Brooklyn a déjà montré des ressources intéressantes et semble capable de tenir la 7e place, même si on ne miserait pas la maison dessus. Derrière, c'est plus flou. Orlando, 8e, compte trois et cinq longueurs d'avance sur deux équipes que le Magic aurait normalement dû surclasser après la belle saison précédente : Washington et Chicago. On ne pensait pas voir les Wizards à pareille "fête", mais Bradley Beal et sa bande de mercenaires sont dans le coup et entendent respecter l'adage de leur propriétaire Ted Leonsis, qui a affirmé que les Wizards ne tankeraient jamais. C'est ce semblant de suspense - Orlando devrait quand même s'en sortir et peut même finir devant Brooklyn - qui va animer les débats à l'Est avant les playoffs NBA.  
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